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“Vivre dans la rue” en Thaïlande

© Antoine Besson

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Antoine Besson - publié le 30/09/16
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Une journée dans un bidonville.

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Nous employons fréquemment des formules toutes faites. Dans le milieu humanitaire, combien de fois ai-je entendu pour décrire le quotidien d’un enfant : “Il vit dans la rue” ?

Parfois nous nous habituons à de telles formules et elles perdent à la fois leur sens et leur impact. Parfois aussi, il est bon de s’arrêter pour essayer de mieux comprendre quelle réalité elles sous-tendent. C’est ce que j’ai essayé de faire lors de mon dernier reportage en Thaïlande. Je me suis arrêté tout une journée dans un bidonville pour essayer de comprendre le quotidien de ceux qui vivent dans la rue en Asie.

Le quartier du dernier recours

À Klong Toey, un abattoir à donné à la zone sa mauvaise réputation aux yeux des bouddhistes. C’est le quartier du dernier recours. Les familles qui arrivent ici n’ont pas d’autre choix et se construisent une petite habitation de contreplaqué et de tôles collées les unes aux autres. J’y ai croisé de bon matin Kru Suni, mélange d’étoffe et de peau fripée qui s’était levée à 4h du matin pour donner à manger aux moines lors des offrandes rituelles. J’ai rencontré aussi Dam Long, le chef du quartier qui m’a accompagné presque toute la journée, me présentant à chacun avec bienveillance. J’ai joué aussi avec des enfants, beaucoup, qui se cachaient pour réapparaître un peu plus loin sur mon chemin.

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© Antoine Besson

 

Une vie au service des autres

Chacun semblait vivre au rythme des autres, dans une démarche de service qui, si elle n’est peut être pas désintéressée, est au moins bienveillante. Malgré l’oisiveté qui est tout ce que ces hommes et ces femmes ont à opposer à la chaleur accablante, chacun trouve le moyen de se décentrer de soi-même. Dam Long, pour me servir de guide toute la journée. Kru Suni, à travers ses dévotions. Les enfants, avec l’énergie qui les caractérise.

Et quand la conversation s’emballe sur une voisine endettée, tout le monde tente de trouver une manière d’aider. Ont-ils seulement les moyens de cette solidarité ?

Ici, la pauvreté est réelle. Souvent la misère aussi. Pourtant j’ai découvert des personnes merveilleuses qui ont eu à mon égard des gestes et une sollicitude extraordinaire. Plus que jamais, “les pauvres sont nos maîtres”.

© Antoine Besson

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Retrouvez Kru Suni et Dam Long dans le nouveau Asie Reportages par Enfants du Mékong (magazine sur abonnement, 5 numéros pour 12 euros par an).

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