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Mardi 29 novembre, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France a publié une lettre au Président, François Hollande. Le porte-parole y parle d' « une atteinte très grave aux principes de la démocratie ».
La proposition de loi soutenue par la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes, Laurence Rossignol, sera examinée à l'Assemblée nationale ce jeudi 1er décembre. Les députés seront alors invités à discuter d'une extension au délit d'entrave à l'IVG, afin que celui-ci soit élargi aux sites Internet qui véhiculent des informations "biaisées" sur l'avortement. Rappelons que le délit d'entrave est puni de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende. Si l'amendement du gouvernement est adopté, "le délit d'entrave numérique" s’appliquera "aux sites qui véhiculent des allégations ou une présentation faussée, pour induire en erreur dans un but dissuasif sur la nature et les conséquences d'une IVG".
Or, il se trouve que les plus manifestes des infos "biaisées" et "faussées" sur l’IVG se trouvent sur le site officiel du gouvernement consacré à l’avortement ! Chacun pourra s’en convaincre en lui rendant une petite visite.
En voici trois exemples parmi beaucoup d’autres :
"Mon corps, mon choix" : FAUX
Dès la page d’accueil du site, le slogan repris d’une campagne du gouvernement : "IVG : MON CORPS, MON CHOIX, MON DROIT" biaise l’objectivité de l’information donnée. Ce slogan est renforcé par la photo d’une femme portant sur son bras un tatouage proclamant : « MON CORPS M’APPARTIENT ». Cette photo est placée en tête de page à droite, en regard du drapeau français. Le slogan et la photo ainsi mis en évidence laissent clairement entendre, sans avoir à le dire explicitement, que le corps de la femme enceinte est seul concerné et en jeu dans l’élimination d’un fœtus. C’est scientifiquement faux.
Un test ADN pratiqué avant ou juste après une IVG prouverait que le fœtus n’est pas une partie du corps de la femme qui le porte. Un fait que plus personne ne conteste. On peut discuter de savoir si au stade de développement qui est le sien, ce parasite (au sens technique) du corps de sa mère est déjà, oui ou non, un sujet de droit, une personne humaine dont la vie est sacrée. Une personne humaine, il le sera quoi qu’il arrive quelques mois plus tard, si on le laisse vivre. Donc, le moins que l’on puisse faire dans une attitude digne, humaine et responsable, c’est de ne pas mentir à la femme enceinte quand elle se pose la question de l’interruption volontaire de sa grossesse.
Toute information sur la maternité est suspecte : BIAISÉ
Sous le titre "Méfiez-vous de la désinformation sur l’IVG", le site du gouvernement donne de sévères mises en garde, dont celle-ci : "[…] méfiez-vous (gras dans le texte original) systématiquement des sites et numéros verts consacrant, par exemple, une grande part de leur contenu à la maternité et aux soi-disant complications et traumatismes liés à une IVG.". En matière "d’allégations ou présentation faussée", cette phrase est un chef-d’œuvre. Aucun amalgame n’y est évité : toute information sur la maternité doit être "systématiquement" considérée comme suspecte ! Et le site officiel du gouvernement va même jusqu’à essayer de faire croire que les complications et traumatismes liées à une IVG ne sont toujours que des inventions malveillantes ! Des procédés aussi intellectuellement malhonnêtes peuvent inquiéter sur l’utilisation partisane qui sera faite de l’amendement soutenu par Mme Rossignol.
Les français ont-ils conscience que leur gouvernement se propose de faire voter un amendement qui devrait permettre de faire condamner à deux ans de prison des médecins qui, sur des sites internet, informeront les femmes enceintes sur la maternité (!) et/ou sur les possibles complications et traumatismes liés à une IVG ?
L’avortement n’a pas de conséquences psychologiques : FALLACIEUX
À la question : "Y-a-t-il des conséquences psychologiques après une IVG ?", le site du gouvernement donne en tout et pour tout une seule réponse d’un gynécologue. Chacun sa spécialité : il aurait été plus crédible de donner aussi des réponses de psychologues et de psychiatres. Ce sont eux qui sont aptes à juger des "conséquences psychologiques" de l’IVG et, le cas échéant, à les soigner.
Plus surprenant encore, ledit gynécologue, dans un domaine où il n’est pas compétent, se permet d’émettre de manière péremptoire deux énormes contrevérités : "La majorité des études scientifiques sérieuses qui ont été publiées sur le sujet montrent qu’il n’y a pas de séquelle à long terme psychologique de l’avortement. Il n’y a pas de syndrome post-traumatique qui persisterait à distance, plusieurs années après un avortement". Ces affirmations sans nuances sont tellement invraisemblables qu’elles font penser à celles des "experts" proches de l’industrie du tabac qui ont longtemps affirmé que "la majorité des études scientifiques sérieuses qui ont été publiées sur le sujet montrent" que la cigarette n’est pas dangereuse pour la santé...
Le gouvernement bientôt cité à comparaître ?
Grâce à l’amendement déposé par Mme Rossignol, deviendra-t-il possible de faire condamner le gouvernement parce qu’il véhicule sur son site internet "des allégations et une présentation faussée, pour induire en erreur […] sur la nature et les conséquences d'une IVG" ? Hélas non. Le texte de l’amendement précise bien que les désinformations et manipulations ne seront condamnables que si elles sont employées "dans un but dissuasif". Ce point confirme le caractère à la fois partisan et totalitaire de cet amendement. Au prochain amendement, parions que les auteurs de désinformations et de manipulations employées dans un but de promotion de l’IVG seront faits chevaliers des Arts et Lettres pour récompenser leur talent d’auteurs de fiction...