Une décision prise suite aux violences qui ont marqué le pays ces derniers jours.
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Suite aux violences qui ont marqué le pays ces derniers jours, les évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (Cenco) ont suspendu leur participation au dialogue national. L’information a été donnée le mardi 20 septembre 2016, par le père Donatien Nshole, délégué de la Cenco. En effet, “interpellés par le sang de nos frères et sœurs qui a été versé pour le respect de la Constitution, les évêques ont jugé bon de suspendre leur participation au dialogue pour faire le deuil, mais aussi pour chercher un consensus plus large”, a-t-il expliqué. Autant dire qu’il s’agit d’un véritable coup dur porté au dialogue national dont la cérémonie d’ouverture officielle, qui s’est tenue le 1er septembre dernier, avait déjà été boycottée par plusieurs ténors de l’opposition. Ces derniers réclament toujours “la libération des prisonniers politiques, la libéralisation des médias proches de certains partis, ainsi que le changement de facilitateur”, à savoir le togolais Edem Kodjo.
Un bilan macabre
Dix-sept morts selon les autorités de Kinshasa, cinquante selon l’opposition, c’est le bilan macabre des affrontements des deux jours, outre l’incendie de sièges de partis ayant pris part au dialogue national. Deux cadavres calcinés ainsi que de grands brûlés ont même été découverts par les Nations Unies lors de l’exploration des bâtiments et sièges de partis incendiés. Commentant les événements, le père Nshole a affirmé qu’ils constituent “un message fort pour dire qu’une bonne partie de la population ne se sent pas concernée par le dialogue actuel. Cela amène les évêques à se mettre de nouveau en route et de prendre leur bâton de pèlerin pour pouvoir inviter les autres à se mettre autour d’une même table”. Le message des évêques de la Cenco de suspendre leur participation au dialogue national est clair et a été rendu en ces termes toujours par le représentant de l’Église catholique : les Congolais “ne sont pas ennemis, mais des frères, des compatriotes d’un État, ils doivent construire ensemble et non pas détruire”.
La population entend ainsi exprimer, non seulement son mécontentement de ne pas pouvoir manifester pacifiquement, mais aussi et surtout de voir la constitution du pays violée pour permettre au président Kabila de retourner au pouvoir, alors que son mandat prend fin en décembre 2016. Au regard de la situation, le dialogue national a été purement et simplement reporté, mais devra reprendre. Il est censé préparer les futures élections présidentielles pour lesquelles la candidature du président actuel ne fait l’ombre d’aucun doute.