Le remake de Ben-Hur confirme qu’après des décennies d’absence, Dieu, la Bible et la foi font leur retour au cinéma.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Certains producteurs l’ont compris : produire à faible coût un film d’inspiration chrétienne et le distribuer dans le réseau chrétien, c’est assurer sa rentabilité. Ainsi, Lettres à Dieu raconte l’histoire vraie d’un enfant atteint d’un cancer, qui décide d’écrire à Dieu. Sa vie et celle de son entourage s’en trouve changée. Plus récemment, Et si le ciel existait ? est le parfait exemple de cette mouvance. Aux commandes : Randall Wallace, scénariste de Braveheart, scénariste-réalisateur de L’homme au masque de fer. Inspiré lui aussi d’une histoire vraie, le film revient sur les événements qui ont bouleversé la famille Burpo. Colton, 4 ans, fait un aller-retour au Paradis, puis explique très simplement ce qu’il a vu… ce qui a de quoi surprendre son père pasteur, sa famille et toute la communauté paroissiale. Sont abordés ici la mort, la vie, l’au-delà, la foi, l’amour. Les acteurs sont bons, mais peu connus, donc pas chers. La musique, magnifique, est signée Nick Glennie-Smith, collègue de Hans Zimmer, habitué des grosses productions (Pirates des Caraïbes) comme des projets qui l’inspirent davantage (la Cinéscénie du Puy du Fou, c’est lui.)
À côté de ces films, au caractère missionnaire prononcé, sortent, depuis quelques années, des blockbuster emmenés par des grands cinéastes. Darren Aronofsky embarque Russel Crowe dans l’arche de Noé et Ridley Scott installe Christian Bale en Moïse dans Exodus. Mais voilà, mal à l’aise avec le caractère biblique de ces histoires, ignorant leur aspect mystique, ces grands noms nous livrent des films spectaculaires sans aucune âme. Pourtant, ce sont des réussites commerciales populaires. Existerait-il donc un intérêt du public pour ces histoires d’inspiration divine ? Dans notre société post-moderne, c’est assez surprenant. Plus important à relever, le public de ces films : les jeunes. À chaque fois, les salles sont remplies de jeunes.
Ces nouvelles générations ont soif. Elles sont en quête de sens. Le cinéma prend alors toute sa place comme façonneur de mythologie. Ceci explique le nouveau Ben-Hur.
Un film pour les nouvelles générations
Le film, malgré ses défauts, a son intérêt. Pour le comprendre, il faut revenir à la vision des producteurs exécutifs : Mark Burnett et Roma Downey. Mariés, ils travaillent tous deux dans le showbiz aux USA (Mark est producteur de télé-réalité, Roma actrice de série.) Croyants, ils utilisent talents et dollars pour évangéliser à travers des films. La série télé La Bible en 2013, c’est eux. Par ce Ben-Hur 2016, ils visent les générations qui n’ont ni vu ni entendu parlé du Ben-Hur de 1959.
Difficile de ne pas comparer les deux films, tellement l’histoire, adaptée du roman de Lewis Wallace, est la même et les différences, flagrantes. Si la version de 1959 pêchait par une longueur excessive et une mise en scène parfois statique, elle dégageait un souffle saisissant. Ce qui manque en 2016. La réalisation oscille entre série télé et clip. Les dialogues sonnent souvent creux et les scènes d’actions sont brouillonnes. Et l’on souffre de l’absence d’un acteur solide (oubliez Morgan Freeman dont le rôle ridicule est rattrapé par son charisme naturel.) Le film repose sur deux acteurs qui réussissent l’exploit de n’être ni connus, ni charismatiques : “Charlton Heston, revient !” Finalement, s’il vous est impossible d’oublier le Ben-Hur de 1959, allez garer votre char ailleurs.
Mais dans cette perspective de capter les nouvelles générations, le film réussit son pari. Les effets spéciaux omniprésents parlent à ce public gavé de supers héros et jeux vidéo. Ce même public sera surpris par une brève scène en silence, où Jésus donne à boire à Ben Hur. Car oui, Jésus est bien présent ! C’est là notre plus grande joie. Pour la vivre, il faut dépasser ses attentes personnelles sur la manière de représenter Jésus. Et simplement se réjouir du fait que le blockbuster de la rentrée ait Jésus au casting ! Pour la majorité du public, cela fait belle lurette qu’ils n’ont pas entendu parlé de ce charpentier d’il y a 2000 ans.
Les scènes d’actions, grandioses et sanglantes, manquent de vie. Mais elles ramènent le public en salle. L’arrivée de la légion romaine à Jérusalem, elle, est saisissante. Autre belle scène, courte : le pardon entre les deux amis enfin réconciliés et qui dégage une émotion masculine qui fait plaisir à voir. Quant à la chanson du générique, elle affirme que “la miséricorde est la seule façon de vivre.” Si l’exigence est reine, qu’elle ne soit pas dictatrice. Ce Ben-Hur s’adresse à la génération jeu vidéo, utilise ses codes et lui livre un message de Salut, de pardon, de paix et d’amour.
Brad Pitt veut réaliser un film sur Ponce Pilate. Mel Gibson prépare la suite de La Passion du Christ. Saje Distribution sort fin septembre Le Pape François. Oui, la Bible et la foi débarquent à nouveau dans les salles de cinéma : y serons-nous aussi ?
https://www.youtube.com/watch?v=Q1d9Ooor_hY