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Saviez-vous qu’il existait une Église russe, de rite byzantin et… catholique ?

Une célébration liturgique.

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Nicolas Imbert - publié le 26/09/16
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Si vous aimez les chants en slavon, fonçez : elle a une paroisse à Paris !

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Pour découvrir le monde mystérieux de l’Orient chrétien, il faut absolument se rendre dans l’une de ces paroisses catholiques orientales, implantée au cœur de Paris. Aleteia a rencontré le prêtre en charge de l’église catholique russe de Paris, le père Jean-Louis Lemaire.

Aleteia : Pourriez-vous nous retracer brièvement l’histoire de votre église ?
Père Jean-Louis Lemaire : On ne connaît pas grand chose car les sources sont majoritairement en russe, cependant, on sait qu’un certain nombre de Russes “occidentalisants” de Saint-Pétersbourg, pendant les années 1880-1890, ont voulu entrer en communion avec le Pape de Rome, car ils y voyaient la dimension universelle de l’Église. S’ils avaient ce désir de communion, ils ne voulaient surtout pas renier leur héritage, leur tradition russe, leur Église. Cette démarche était d’une certaine façon héroïque, car elle nécessitait de leur part de faire une distinction entre religion et nationalité, ce qui à l’époque, n’allait pas de soi, surtout en Russie. Ils se considéraient comme entièrement orthodoxes, et en communion avec le Pape, et il se développa dans cet esprit, sous l’égide d’un évêque, une petite communauté à Saint-Pétersbourg. Cette communauté a connu des tensions, car, après quelques années, certains de ses membres la pensaient comme un prolongement de l’Église catholique ukrainienne en Russie. Cependant, ces gréco-catholiques russes ont toujours refusé l’idée d’ “uniatisme”, c’est-à-dire, le refus de se soumettre à des usages occidentaux.

Quelle est la situation mondiale de l’Église russe catholique de rite byzantin ?
L’Église catholique russe de rite byzantin a disparu en 1917. Aujourd’hui, il n’y a plus d’évêques catholiques russes de rite byzantin. Nous sommes une communauté russe catholique constituée en France depuis 1927, autour d’un prêtre russe. La paroisse est aujourd’hui composée principalement de fidèles français, mais conservant un lien spirituel et intellectuel avec la Russie. Certains ont pu vivre en Russie, soit à l’époque soviétique soit après la chute du Mur, et ils gardent et renouvellent ce lien avec la Russie en fréquentant la paroisse.

Quels sont vos rapports avec les orthodoxes ?
Les rapports avec les orthodoxes sont ponctuels et les échanges sont assez cordiaux. Les orthodoxes se sentent connus et reconnus dans leur spiritualité. Nous avons le même calendrier (calendrier julien), le même langage. Il peut toujours y avoir dans l’orthodoxie une certaine méfiance, la crainte que des catholiques orientaux ne soient des traîtres à l’Orient, à la Russie ; et deuxièmement, la crainte que ces communautés catholiques de rite oriental soient un cheval de Troie de l’Occident, mis sur pieds par la papauté…

Pourquoi être catholique plutôt qu’orthodoxe ?
Je suis comme la majorité des fidèles de la paroisse, l’Église romaine est celle qui m’a formé, et dans laquelle j’ai été appelé à devenir prêtre. En fait, je n’ai pas tellement choisi d’être catholique. Ensuite, si je réfléchis spirituellement et intellectuellement, je crois que le Pape n’est pas là pour rien. Je pense que Pierre, par son successeur, a une mission dans l’Église. La justification de cela est assez légère dans l’Écriture, assurément ; il y a deux trois passages, mais le ministère pétrinien s’est surtout déployé dans l’histoire de l’Église.

Dans un contexte de mondialisation, il est indispensable qu’un ministre, qui est au service de tous, soit chargé et responsable de la dimension universelle de la mission de l’Église. Il n’y a qu’une personne qui puisse faire cela, c’est l’évêque de Rome, en tant que successeur de Pierre.

Aucun patriarche, ni prêtre, ne peut être responsable de cette mission. Même si, bien sûr, il a existé des papes qui n’étaient pas au service de tous, mais plutôt au service d’une certaine domination, et dont on peut retrouver des traces dans les institutions, le ministère pétrinien demeure primordial pour l’Église et sa mission pour le monde.

Propos recueillis par Nicolas Imbert. 

L’église catholique russe de la Sainte-Trinité se trouve au 39 rue François Gérard à Paris (métro Église d’Auteuil ou Mirabeau), la Divine Liturgie (Messe) y est célébrée chaque dimanche à 9h15.
Téléphone : 01 42 24 05 53
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