Le prêtre Pakistanais a été sollicité par Barack Obama parmi 60 autres chercheurs et responsables religieux de 31 pays.
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Témoigner que le dialogue interreligieux est une voie maîtresse pour favoriser la paix : c’est dans ce but que le père dominicain James Channan, directeur du Centre pour la paix de Lahore, participe à la conférence internationale sur le dialogue et les rapports interreligieux, organisée à Washington, du 20 au 23 septembre, à l’initiative du président des États-Unis, Barack Obama. La conférence a lieu en trois endroits : la Maison Blanche, l’université Georgetown et l’université Gallaudet.
Présents sur place : plus de 60 chercheurs et responsables religieux de 31 pays des cinq continents, venus “partager leurs expériences et leurs compétences dans le domaine du dialogue interreligieux et de la construction de la paix”, rapporte l’agence Fides.
De Lahore à Washington
“Nous devons apprendre les uns des autres pour rendre ce monde plus pacifique et plus harmonieux, respectueux de tout individu quel qu’il soit”, a expliqué le père Channan à l’agence Fides. Le religieux est bien connu des milieux engagés dans le dialogue interreligieux et interculturel, au Pakistan et ailleurs. Et surtout jamais le dernier à réagir aux attentats et aux situations de détresse comme celle d’Asia Bibi, condamnée à mort en 2010 pour blasphème, dont le sort n’a pas encore été tranché. Son leitmotiv : “Ne jamais abandonner la promotion du dialogue [interreligieux], l’acceptation, la tolérance et le respect pour tous, sans discrimination pour personne”.
Pour le dominicain, la rencontre de Washington est une nouvelle occasion de “parler des activités et de la manière de dialoguer” qui caractérisent son centre à Lahore, et “tirer profit des échanges avec les autres participants” pour enrichir son apostolat au milieu des chrétiens et musulmans, au Pakistan. Dans son pays, père Channan travaille beaucoup avec le Grand Imam de la deuxième plus grande mosquée du pays, Maulana Abdul Khabir Azad, pour protéger la minorité chrétienne menacée du pays.
Le Pakistan “se sensibilise”
En toile de fond, la mise en place par le gouvernement pakistanais d’un Conseil international pour l’harmonie interreligieuse, qui aura pour mission de “promouvoir les bonnes relations entre les différentes communautés religieuses présentes dans le pays, et alimenter les rapports internationaux avec des organismes partageant les mêmes buts”. Le nouveau Conseil, précise l’agence Fides, compte se servir dans sa mission “de personnalités appartenant au monde des communautés religieuses et de la société civile, tant au niveau national qu’international”.
La Commission pour le dialogue interreligieux de la Commission épiscopale et le Conseil pour le dialogue interreligieux fondé par le père Francis Nadeem OFM Cap, engagées sur le même front que le Centre pour la paix des pères Dominicains, espèrent pouvoir “collaborer de manière efficace” avec ce nouvel organisme qui n’est pas le seul au Pakistan puisqu’il vient s’ajouter au Conseil national pour la paix et l’harmonie religieuse, censé déjà chercher à “sensibiliser et construire la paix entre les différentes composantes religieuses de la nation”.