Le Mexique est le pays le plus dangereux d’Amérique latine pour les religieux que personne ne défend.
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Plusieurs dizaines de prêtres ont déjà été tués en dix ans. Liste qui s’allonge cruellement aujourd’hui avec l’annonce de l’enlèvement et le meurtre de deux prêtres dans l’État de Veracruz. Le pape François a transmis ses condoléances à Mgr José Trinidad Zapata Ortiz, évêque de Papantla (Mexique), dénonçant “une violence qui n’accepte pas d’excuses”.
Les deux prêtres Alejo Nabor Jiménez Juárez et José Alfredo Suárez de la Cruz, ont été enlevés le dimanche 18 septembre au soir, dans la paroisse de Notre-Dame de Fatima, à l’extrême périphérie de la ville de Poza Rica. Selon les informations recueillies par l’Agence Fides, leurs corps sans vie ont été trouvés le 19 septembre au matin, sur le bord de la route qui relie Papantla à Poza Rica. Un collaborateur des prêtres, qui travaillait comme sacristain et comme chauffeur, enlevé avec eux, a été retrouvé vivant.
Bien que la dynamique du double meurtre rappelle celle qui se répète depuis deux décennies dans le pays à l’encontre des religieux impliqués dans la défense des droits de l’homme, les raisons du double meurtre ne sont pas encore très claires. “Nous sommes consternés par cette nouvelle et nous prions pour leur repos éternel”, écrit Mgr José Trinidad Zapata Ortiz, l’évêque de Papantla, dans un communiqué, qui se voit obligé de constater “qu’une fois de plus, la violence et l’insécurité se sont enracinées” dans la société mexicaine.
Condamnation et prières
Dans l’attente d’explications plus fournies, l’évêque souhaite que la perte des deux prêtres contribue à porter la paix tant attendue et des vocations sacerdotales afin de continuer la mission évangélisatrice de l’Église. “Nous condamnons toute forme de violence et nous prions pour la conversion de ceux qui oublient que nous sommes frères et provoquent souffrance et mort “, souligne-il dans son communiqué. Il rappelle que “la route de la violence et du crime génère encore plus de violence. Dieu ne veut pas la mort pas plus que la violence ou l’injustice. Dieu veut la vie. Dieu veut que nous tous vivions dans la justice, dans la dignité et dans la paix”.
Absence de l’État
“C’est terrible. Beaucoup de prêtres, dans le pays, sont touchés par le crime organisé car il y a des gens qui voient les prêtres comme un symbole de certaines valeurs qu’ils rejettent”, expliquait l’archevêque de Mexico, le cardinal Norberto Rivera, à l’occasion de la visite du pape François au Mexique, en février dernier. Dans la capitale, mégapole de 20 millions d’habitants, au moins 400 prêtres ont subi des extorsions ou des menaces, faisait-il savoir. Mais jamais autant que les États de Guerrero (sud) et du Michoacán (ouest), réputés pour être les zones les plus périlleuses pour les prêtres. Début septembre, les Évêques de la province ecclésiastique de Morelia, dans le Michoacán, ont publié un message dans lequel ils soulignent la situation préoccupante due à la violence diffuse et au manque de présence des autorités de l’État.
Plus de 50 prêtres tués en 25 ans
Selon les chiffres publiés à la veille de la visite du Saint-Père : Au moins 50 prêtres ont été tués depuis 1990, mais la plupart d’entre eux l’ont été depuis 2005, avec 36 assassinats. Sans compter tous les prêtres qui ont rejoint la liste des 26 000 disparus que compte le pays, marqué par la corruption et la violence, où environ 80 000 personnes ont perdu la vie au cours de la dernière décennie.