“Le profil spirituel et pastoral nécessaire pour un évêque aujourd’hui” fait cogiter le Conseil des Neuf.
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La nomination des évêques, un sujet sensible qui revient ponctuellement sur la table du Conseil des cardinaux (C9) chargé d’aider le pape François dans sa volonté de réforme au sein de l’Église.
Lors de sa 16e réunion, du 12 au 14 septembre, le C9 s’est notamment penché sur “le profil spirituel et pastoral nécessaire pour un évêque aujourd’hui” et “la formation et le rôle spécifique des nonces apostoliques”, dans le choix des candidats, rapporte l’agence I. Media.
Le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, bien que ne faisant pas partie du C9, a participé à l’une des sessions pour présenter le travail de son dicastère mais aussi celui de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, dont il est aussi le président. Les cardinaux ont réfléchi à la façon dont « les différents dicastères de la curie pouvaient mieux servir la mission de l’Église », faisant un tour d’horizon des initiatives prises au sein des Congrégations pour le clergé, pour les évêques, pour l’éducation catholique et au Conseil pontifical chargé de la promotion de l’unité des chrétiens.
Signe d’insatisfaction ?
Le Saint-Père ne serait-il pas toujours satisfait des candidats qu’on lui présente tout au long de l’année ? “La nomination des évêques est quelque chose qui touche tous les fidèles, “Qui sera notre pasteur ?” C’est certainement un point clé de la réforme”, a souligné le porte-parole du Saint-Siège, Greg Burke, en évoquant ce nouveau round de discussions. Il n’aurait pas exclu, selon La Croix, que le travail du C9 aboutisse sinon à une réforme, du moins à un “aggiornamento” de la procédure de nomination des évêques.
“L’évêque idéal existe il faut le chercher !”, avait laissé entendre le pape François dans un discours musclé, 27 février 2014, devant les membres de la Congrégation pour les évêques. Il avait ajouté en guise de recommandation: “Nous n’avons pas besoin de chefs d’entreprises ou d’administrateurs délégués, d’apologètes, ni de croisés, mais de pasteurs authentiques qui prennent soin de leur troupeau, tous les jours, avec assiduité (…) Quand je signe une nomination d’évêque, je voudrais pouvoir toucher du doigt l’autorité de votre discernement”.
Les évêques que nous voulons, avait-il décrit, sont : “des témoins humbles et courageux du Ressuscité, non pas de manière isolée, mais avec l’Église”, des hommes « à la hauteur du regard de Dieu », « des semeurs confiants de la vérité », et capables de “prendre de la hauteur par rapport à nos bassesses et nos petites prétentions”, prêts “à renoncer, à se sacrifier, à mourir, à se consumer” pour Dieu et son troupeau.
Pas de favoritisme
Le Souverain Pontife ne propose pas de “modèle standard” car il sait bien que cela dépend de la spécificité de chaque Église particulière. Pour lui, le défi commun est que chacune se libère de toute “préférence, sympathie, appartenance ou tendance” ; évite “les camaraderies, les clans et les hégémonies” qui conditionnent parfois le choix des évêques.
Bref, comme il l’a encore répété ce mercredi à l’audience générale, place Saint-Pierre, le pape recherche pour son Église des “pasteurs crédibles”, des “serviteurs” et non “des propriétaires” de la Parole de Dieu, des hommes qui ne se prennent pas pour “des princes, loin des gens et des plus pauvres, en totale opposition avec l’esprit du Christ”, a-t-il souligné devant les quelque 20 000 pèlerins, au cours de sa catéchèse hebdomadaire.
“Ne soyez pas des fonctionnaires paresseux (…) ouvrez vos cœurs, vos mains et vos portes en toute circonstance (…) Ne soyez pas des patrons mais des modèles”, avait été son premier appel fort à tous les évêques du monde, au cours d’une rencontre avec les évêques italiens, en mai 2013.
Quand le Pape s’en mêle
Les évêques disposent d’un long directoire, Apostolorum successores, pour les guider dans leurs devoirs et missions. Publié en 2004, sera-t-il touché ou complété ? Pour l’instant le Pape se limite à rappeler ponctuellement ses différentes règles, de manière simple et concise. Et si une nomination d’évêque ne lui convient pas trop, il lui arrive de s’en mêler et d’en chercher un autre, comme ce fut le cas pour Mgr Blase Cupich, qu’il a nommé archevêque de Chicago “contre toute attente” en 2014, et en juillet dernier, membre de la Congrégation pour les évêques.