Commençons par le jeûne et finissons par le festin.
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Nous voulons tous être heureux. Et nous devrions tous savoir qu’il existe trois règles universelles qui rendent l’accès au bonheur bien plus facile.
Règle n°1 : Le plaisir est comme la beauté. Tous deux sont conditionnés par le contraste. Une femme qui veut montrer sa nouvelle robe de velours noir ne se tiendra pas, si elle est habile, devant un rideau noir, mais devant un décor blanc. Les feux d’artifices ne seraient pas aussi beaux s’ils étaient lancés en pleine journée (ou dans un incendie !). Le contraste est nécessaire pour nous aider à voir chaque chose pour ce qu’elle est vraiment.
Ainsi, le plaisir est plus apprécié lorsqu’il nous parvient alors que nous sommes moroses. C’est une erreur de vouloir être heureux à chaque seconde de notre vie. Personne n’apprécierait le réveillon si le coup de minuit marquait chaque soir une nouvelle année.
L’amusement réside dans le contraste. Le plaisir de la vie sera considérablement accru si nous respectons l’injonction spirituelle qui nous pousse à la mortification et à l’abnégation. Cette pratique nous sauve de la lassitude, et préserve le piquant de la vie.
Règle n°2 : Le plaisir n’est que plus grand et plus profond lorsqu’il arrive suite à un moment d’ennui ou de douleur. Il suffit de faire preuve de persévérance. L’ascension d’une montagne est plus agréable après le premier moment de découragement ou d’épuisement. Tout comme un travail est plus intéressant après avoir résisté à la première impulsion de tout abandonner.
De la même manière, les mariages deviennent plus stables après la désillusion de la lune de miel. Le caractère précieux du serment nuptial réside dans la capacité à rester unis après la première dispute. Les joies du mariages, comme toutes les grandes joies, naissent d’une part de douleur.
Règle n°3 : Le plaisir est un moyen, pas une fin. Le bonheur doit être notre demoiselle d’honneur, pas notre femme. Nous sommes nombreux à penser que le plaisir est un objectif. Nous oublions que le plaisir découle d’un accomplissement. Une glace nous fait plaisir parce qu’elle répond à la nature humaine de devoir manger. En mangeant trop de glaces, nous ne prendrons plus de plaisir, mais souffrirons d’indigestion. Nous passons à côté du bonheur en le recherchant.
Commençons par le jeûne et finissons par le festin, afin de vraiment l’apprécier !