C’est une course sans fin ! Nous exigeons une vie toujours plus « à l’abri ». À raison ou à tort ?
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Une des principales quêtes contemporaines est la recherche de sécurité. La France est le pays de la Sécu, du CDI, du RSA, du chômage de longue durée, des soins gratuits, du principe de précautions… Cerise sur le gâteau, nous sommes l’un des peuples qui épargne le plus !
Aujourd’hui, trouver un travail peut s’avérer un vrai parcours du combattant. Et le garder encore plus ! En toutes choses, la recherche de sécurité est légitime : nous cherchons à nous protéger de tout ce qui pourrait nous arriver, nous anticipons d’éventuels « coups durs ».
Néanmoins, plus on a de garanties et plus on en veut. Et lorsqu’elle est obsessionnelle, la sécurité devient enfermante, comme l’enclos qui protège peut devenir un mur de prison.
La vie sans filet ? J’ai testé pour vous…
Je dois vous avouer quelque chose : je n’ai jamais connu la sécurité de l’emploi. Lorsque j’ai cherché du travail après mes études, sans expérience et riche d’un simple DUT, j’ai vite compris que ce serait difficile. J’ai alors décidé de me lancer à mon compte et de quitter la maison familiale, pour vivre en colloc avec mon associé. C’était un risque complètement fou ! Très peu de contrats, aucune garantie…
Je pourrais donner beaucoup d’autres exemples de saut « sans filet » ; j’ai la chance d’accompagner des gens qui ont consenti à une fragilité incroyable pour un projet, pour accomplir leur rêve. Je peux vous raconter l’histoire de Nelly Guyot, maman, femme de militaire, qui investit toutes ses économies et lâche son boulot pour créer Replugg, une marque de T-shirts inspirants. Ou de Timothée Berthon, papa de 6 enfants, qui lance un projet de start-up chrétienne qu’il mature depuis bientôt deux ans. Bien sûr, ces personnes ont fait un grand pas dans le vide ; pourtant elles se savent au bon endroit, elles se sentent vivantes.
A l’inverse, trop de sécurité tue la vie et la créativité ! Endormis sur nos lauriers, nous ne sommes plus challengés ! Comme une corde de guitare doit être tendue pour vibrer, nous avons besoin de tension pour créer !
Je me souviens d’une discussion avec mon cousin, à la tête d’une start-up allemande rachetée par Google. Il me racontait le succès de l’entreprise, mais aussi les millions d’euros de dettes qu’il avait dû contracter pour continuer à faire grandir la boîte. Je lui ai naïvement demandé comment il avait pu supporter un tel stress. Sa réponse m’a vraiment marqué : il faut prendre de gros risques pour avoir de gros succès !
Oui, sortir d’une zone de confort tend notre volonté, bande nos muscles, aiguise notre intelligence. Le courage du premier pas est vertigineux, mais voici quelques conseils pour apprivoiser le risque :
1. Regarder le risque droit dans les yeux
En rentrant dans les détails, on tue la puissance de la peur. Comme l’ombre gigantesque d’un petit monstre de rien du tout, il faut l’approcher pour la « déshabiller ». À la fin de mes études, j’ai regardé concrètement ce que je risquais : au pire il se passait quoi ? Je quittais l’appart, je me tapais un peu la honte, je décevais un client, je rentrais chez mes parents, je devais peut-être un peu d’argent. Mais je n’irais pas en prison, je ne serais pas battu, je ne dormirais pas dans la rue, alors GOOOO ! Le cerveau gère mal le flou, et souvent nos peurs sont floues. Peur du risque, d’accord, mais lequel, très concrètement ?
2. Connaître ses envies profondes
On regrette souvent davantage ce qu’on n’a jamais fait que ce qu’on a raté. Et la peur du risque est parfois un alibi pour enfouir de vraies aspirations. Demandez-vous en vérité quelles sont vos attentes, évaluez à quel point tel désir vous est essentiel. Moi-même, j’ai pesé le pour et le contre… Est-ce que j’ai plus envie de réussir mon projet que de ne pas perdre ce que j’ai déjà ? C’est le bon moyen de savoir doser l’audace.
3. Faire confiance à Dieu
En tant que chrétiens, nous devrions être les plus entreprenants : nous avons l’assurance que Dieu est à nos côtés, même dans la difficulté ! Il ne nous garantit pas un chemin facile, plein de sécurité, mais Il nous promet qu’Il peut transformer les pires situations en leçons puissantes, les échecs en rage de vaincre ! Comment dès lors craindre le risque ?
Enfant, j’ai vu mon père « vivre par la foi ». Autrement dit, il n’avait pas de salaire. Il était pasteur et s’abandonnait à la providence de Dieu pour pourvoir à nos besoins. Je me souviens d’une fois où nous n’avions plus rien à manger ; en rentrant d’une balade, j’avais découvert des billets scotchés devant la porte : un don d’un anonyme.
Je suis tellement reconnaissant à mon père de m’avoir appris cette leçon : Dieu est là, et Il pourvoit !
Osons !
En France, nous nous plaignons vite du manque de sécurité. La chasse infinie au risque finit par tuer notre capacité à oser, en même temps que notre confiance en Dieu et en sa provision. Je rêve de voir en Francophonie des milliers de leaders oser croire en leur projet, et risquer gros pour gagner gros ! Que nos vies témoignent de notre foi en la promesse de Dieu : Il veut se servir de nous pour faire du bien au plus grand nombre, pour faire de ce monde un monde meilleur. Que nos choix reflètent notre confiance en sa présence à nos côtés ! S’il est une chose « sûre », une sécurité des sécurités, c’est son amour.