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Et hop, encore une grève des enseignants pour la rentrée ! Frédérique Rolet, secrétaire générale du Syndicat national des enseignants du second degré (SNES), explique au micro de Boulevard Voltaire les raisons de la grève prévue par l’intersyndicale du second degré, jeudi 8 septembre : "Beaucoup de discours ne correspondant pas à la réalité… ". À commencer par la mesure phare des 60 000 nouveaux postes d’enseignants : "Pour tenir les 60 000 postes, il faudrait recruter entre 11 000 et 12 000 postes en 2017. On n'y arrivera pas, sauf à comptabiliser les assistants d'éducation ou surveillants" estime-t-elle dans Sud-Ouest.
Une rentrée scolaire sous le signe d’Ubu Roi
En ligne de mire, bien sûr, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Pour Jean-Rémi Girard, professeur de français et vice-président du SNALC-FGAF, son bilan rue de Grenelle se résume à une action brouillonne mêlée à un art mensonger de la communication, déplore-t-il dans Le Figaro : "À l'entendre (lors de sa conférence de presse) et à la lire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. L'école a été refondée, l'échec scolaire va être vaincu, et les rares inquiets vis-à-vis de la politique menée vont progressivement être convaincus. Rendez-vous en… 2025 (!!!) pour faire le point". En réalité, explique-t-il, les fameux 60 000 postes créés ne représentent nullement des enseignants faisant cours à des élèves, et la réforme du collège et des programmes "vire au casse-tête avec des programmes sur des cycles de 3 ans alors que l'on a les élèves qu'une seule année en face de soi", élèves auxquels on est supposé accorder un "accompagnement personnalisé en classe entière et sur les heures de cours (cette blague!)". Avec cela, "moins de français en sixième pour les élèves en difficulté, alors que les études même du ministère montrent que la maîtrise de la langue à l'entrée au collège se dégrade depuis plus de 20 ans" tandis que "la “priorité au primaire”… s'est évanouie dans la nature".
"Les enseignants s'arrachent les cheveux face aux nouvelles directives. Même les formateurs et les inspecteurs semblent n'y rien comprendre", constate Le Point. L’hebdomadaire rapporte une série de témoignages désabusés ou indignés d’enseignants ayant subi les huit journées obligatoires de formation destinées à expliquer aux professeurs la réforme du collège. Exemple rapporté par Marie, professeur de lettres modernes dans la banlieue de Lyon : "L'explication des EPI, ces enseignements pratiques interdisciplinaires destinés à croiser des cours qui n'ont a priori rien en commun". Selon les formateurs, "deux enseignants, l'un de sciences de la vie et de la terre (SVT) et l'autre de lettres modernes par exemple, pourront (…) se retrouver à travailler ensemble autour d'un sujet commun : “Gargantua, Emma Bovary… mangent-ils équilibré ?” (sic) À l'énoncé de cet exemple érigé en modèle, Marie et tous ses voisins ont été stupéfaits. L'une des inspectrices a poursuivi la présentation du PowerPoint : “Vous pourriez mettre en place un exercice de réécriture de menu mangé par Gargantua, façon bio…”" Les récalcitrants ou ceux dont les questions mettent en difficulté les inspecteurs sont menacés : "Si cela ne vous plaît pas, vous n'avez qu'à changer de métier !". "Il y a un côté sectaire dans ces formations. On est tenu d'y croire, comme à une divinité" s’indigne Didier, 50 ans, professeur de lettres classiques dans l'académie de Strasbourg.
"Une amie prof de lettres va devoir apprendre à “rédiger un guide touristique” et travailler sur le “développement durable”" tweete Christophe Dickès à propos de #LaRentréedeNajat.
Rendre à l’école sa vraie mission
Dans son essai L'école fantôme, paru le 1er septembre, le philosophe et ancien enseignant Robert Redeker analyse la crise dramatique d'une école "à bout de souffle" rapporte L’Internaute. En cause : "les “promoteurs du pédagogisme”, de l'élève au centre de tout ; un français “déchiqueté” jusqu'au plus haut sommet de l'État, une parodie du vivre-ensemble ou encore, plus concrètement, des professeurs-animateurs dans une école bric-à-brac saturée d'activités". Mais il n’en reste pas aux symptômes et propose des remèdes pour remette l’école dans "sa vraie mission" : "…retrouver… un vrai contact avec la culture à travers l'attention portée à la maîtrise de la langue et l'étude du passé…arracher un temps l'élève aux banalités de son temps …pour le tirer vers un autre temps… en remettant le savoir et la “haute culture” [celle des grands auteurs] au centre ; forger une âme collective …, “l'âme de la nation”."
La démission d’Emmanuel Macron
La démission d’Emmanuel Macron a bousculé l’échiquier politique. "Ancien conseiller de François Hollande à l'Élysée, Emmanuel Macron avait été bombardé ministre de l'Économie à la surprise générale après le limogeage d'Arnaud Montebourg" rappelle le Huffington Post. "Emmanuel Macron s'est rapidement démarqué par ses transgressions répétées visant les dogmes de la gauche, notamment les 35 heures (…) La loi Macron, vaste projet de loi libéralisant plusieurs secteurs de l'économie, l'a propulsé sur le devant de la scène (…) Mais son ambition de faire adopter une loi transpartisane, fidèle à son adage “ni de droite, ni de gauche”, s'était heurtée au blocage de la droite et d'une partie de la gauche (…) Dépossédé en début d'année de sa loi Macron II (…) le ministre de l'Économie a progressivement pris ses distances avec le chef de l'État (…) Opposé à la ligne identitaire de gauche incarnée par Manuel Valls, Emmanuel Macron avait créé en avril dernier son propre mouvement baptisé “En marche” (…) afin de “peser sur le débat en 2017”."
"Après deux ans à Bercy, quel est le bilan du ministre de l’Économie ? L’emblème restera évidemment la loi Macron 1, censée libérer la croissance, qui a été promulguée le 6 août 2015 après un passage en force à l’Assemblée nationale. La libéralisation du marché des autocars a séduit 3,8 millions de passagers, plus de 180 villes, et a créé 1.500 emplois directs. Mais quid des autres mesures ? Elles sont moins convaincantes" juge L’Obs.
Macron "va faire bouger les choses et il ne le fera pas toujours avec des gants" annonce l’un de ses principaux soutien, le maire PS de Lyon Gérard Colomb sur RMC/BFMTV en exprimant son souhait de le voir se présenter à la présidentielle : "Selon l'élu, l'ancien banquier est le seul candidat qui parle d'avenir et capable “d'apporter des réponses nouvelles”, face aux autres bloqués “dans les années 80-90”".
"Un homme pressé" face à "un trou de souris"
"Plusieurs ministres lui ont conseillé de briguer une circonscription. Ils se sont vu opposer une moue boudeuse", rapporte Le Parisien. "Il confond un peu la sympathie qu'il peut créer avec un sillon politique. Mais ce n'est pas la même chose", égratigne l'un d'eux. Un autre relève : "Chirac, Sarkozy, Hollande... Tous avaient des racines profondes dans des territoires naturels ou construits. Macron, lui, n'a pas blanchi le harnais auprès des militants. C'est un homme pressé".
Peut-être élargira-t-il son trou de souris, avance Slate, en y mettant beaucoup de "si" : " …Si Hollande affiche des scores sans autre espoir qu’une humiliante défaite (…) S’il [Macron] rallie assez de voix de la gauche moderniste, s’il parvient à grignoter des voix à l’extrême droite sur le thème du renouveau, s’il ringardise un Juppé ou un Sarkozy, le trou de souris peut s’agrandir au fur et à mesure. Emmanuel Macron ne peut être sûr que d’une chose d’ici là: il va subir des tirs rageurs de tous les côtés de la sphère médiatico-politique, d’autant plus rageurs que son projet sera séduisant et que ses chances grandiront".
En réalité, pour séduisant qu’il paraisse, Macron "reste prisonnier de son camp" et "ne va pas au fond des choses" estime le sénateur UDI Jean-Marie Bockel dans Famille Chrétienne : "Il a des idées personnelles très sympathiques mais il sera obligé de composer avec son camp c’est-à-dire la gauche ! C’est une des causes de l’échec de François Hollande qui n’a pas voulu réformer le PS quand il en était à la tête. Dès son accession à la présidence, il a été victime d’une contradiction. D’un côté les réformes nécessaires pour la France et, de l’autre, le veto de son camp. Demain Macron devra dire ce qu’il pense. Mais il aura du mal dans ce cas à être désigné comme le chef de son camp. Si Macron gagne quand même à force de compromis, sa ligne politique mitigée ne servira plus à rien".
Emmanuel Macron ? "Un faux jeune, un faux rebelle, un faux moderne", tacle Éric Zemmour sur RTL : "Point de jonction entre les libéraux de droite et les libéraux de gauche, les européistes de droite et les européistes de gauche", ce " jeune qui plait aux vieux" serait "une nouvelle incarnation de la célèbre formule du Guépard : “Il faut que tout change pour que rien ne change”". Il présente "un physique de jeune premier, mais un discours de vieux politicien roué. Une allure de sale gosse mais une idéologie de notable installé".
Tirs croisés contre le trublion
Quoi qu’il en soit, la contre-offensive a été aussitôt lancée à gauche et à droite, constate Guillaume Tabard sur Radio Classique (vidéo). Contre "le trublion", "la riposte fut immédiate et sévère dans les rangs du gouvernement" — et il ne s’agit pas de "seconds couteaux" mais du président Hollande, d’Emmanuel Valls et de Ségolène Royal en personnes, relève Guillaume Tabard. Ils reprochent ouvertement à Macron : 1) son manque de loyauté ("c’est un traître" traduit Tabard) ; 2) de ne pas avoir "le sens du collectif" (traduction : "Il n’est guidé que par son ambition personnelle") ; 3) De quitter le navire dans la tempête (traduction : "Il n’est pas courageux"). "À droite aussi feu à volonté. Car le patron de En marche séduit…" mais "on l’identifie au contraire à Hollande en rappelant son rôle quand il était à l’Élysée et à Bercy."
Feu de paille ou non, Macron aura fait quelques étincelles.
La lumière de "la sainte des ténèbres"
Terminons par une vraie lumière, même si elle-même a connu à l’instar d’autres grands saints une terrible plongée "dans la nuit obscure", "un Gethsémani d’un demi-siècle" rappelle Famille Chrétienne. Cette "icône mondiale de l’amour" fut en effet, de son propre aveu, "la sainte des ténèbres", constate également La Vie.
Mère Teresa sera canonisée dimanche 4 septembre, veille du jour anniversaire de sa mort (5 septembre 1997). "De son vivant (…) elle était déjà baptisée la sainte de Calcutta. De son vivant, on lui parlait déjà de sa canonisation. Drapée dans son sari blanc et bleu, elle répondait : “Laissez-moi d'abord mourir”" rapporte RTL. Car elle ne manquait pas d’humour, souligne Sylvain Rakotoarison dans Agoravox : "Mère Teresa a raconté à l'un de ses biographes, Malcolm Muggeridge, qu'elle savait ce qu'il se passerait après sa mort. Elle se présenterait devant saint Pierre qui lui dirait : “Vous ne pouvez pas entrer au paradis car il n'y a pas de taudis”. Alors, elle lui répondrait : “Pauvre saint Pierre ! Je vais remplir le paradis des pauvres gens de mes bidonvilles et vous serez bien forcé de m'y laisser entrer !”".
"Mère Teresa a fini par mourir (…) à l’âge de 87 ans, dit encore RTL. Avec tous les honneurs (…) notamment le Prix Nobel de la Paix en 1979 (…). Elle reste aujourd'hui l’une des figures les plus populaires parmi les chrétiens, les hindous et les musulmans. Mère Teresa est même devenue une expression courante (“Je ne suis pas Mère Teresa”) pour souligner la générosité de la fondatrice des Missions de la charité."
"Mère Teresa a fait comprendre au monde sa pauvreté intérieure"
Signe de cette popularité mondiale, une conférence et une exposition sur la vie de la fondatrice des missionnaires de la Charité se tiendra au siège de l’ONU à New York du 6 au 9 septembre, annonce La Croix : "Nous commémorons aujourd’hui sa vie à travers cette exposition au cœur de l’ONU, pour nous souvenir de sa sagesse, son travail extraordinaire, son amour radical pour chaque être humain, le pauvre, le malade, l’enfant à naître, et le mourant", a ainsi présenté dans un communiqué, Douglas Napier, directeur exécutif d’ADF International (une association de juristes engagés pour le droit des personnes à vivre librement leur foi ) qui reconnaît en la future sainte "une véritable ambassadrice de l’inviolabilité de la vie et de la famille". Une allusion à son combat contre l’avortement dont elle disait qu’il était devenu de nos jours "le plus grand destructeur de la paix".
"Son énergie venait de Dieu" conclut Frère Michel, Supérieur des Frères Missionnaires de la Charité pour l’Europe, au micro de Radio Vatican. "Elle a eu un projet fou à une échelle mondiale : porter l’amour de Dieu aux plus pauvres pour leur donner une voix. Comment une petite religieuse a-t-elle pu faire un tel cheminement ? Je pense simplement qu’en touchant le cœur des pauvres, elle a fait comprendre au monde sa propre pauvreté intérieure. François d’Assise exerce une pareille fascination."