Une histoire de mea culpa venue des antipodes.
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“Merci au père Daniel de nous avoir accueillis humblement dans sa paroisse, de nous avoir invités à sa table, d’avoir entendu notre douleur, d’avoir prêté attention à nos fautes et de nous avoir incités à continuer à nous rendre à l’église. Dieu est bon, ne laissons pas s’éteindre la flamme dans nos cœurs, car sans feu, il n’y aura plus de lumière ; voilà ce dont nous avons besoin, nous les catholiques”.
Avant d’écrire ce beau message au père Daniel, un homme doux et humble de cœur, on ne peut pas dire que Nadia, jeune mariée paraguayenne, portait l’Église en haute estime… En effet, la jeune femme faisant encore part sur les réseaux sociaux de son immense déception après s’être inscrite à la formation au mariage de sa paroisse !
De la gêne jusqu’au mariage
Son premier récit, qui ne l’a pas déjà entendu ? C’est le récit de deux mondes qui s’entrechoquent. De deux modes de vies si éloignés l’un de l’autre que la compréhension mutuelle s’effondre. C’est l’histoire des espoirs contrariés et des barrières qui s’élèvent.
Lorsque Nadia se rendit à l’église avec celui qui allait devenir son mari, le curé de la paroisse, leur fit bien vite comprendre qu’ils n’étaient pas dignes de marcher vers l’autel. C’était abrupt et pour le moins inattendu mais il insista : n’avaient-ils pas déjà des enfants ? Les questions personnelles touchant à l’intimité sexuelle du couple n’allaient pas rendre les choses faciles…
La gêne de Nadia perdura jusqu’au jour du mariage. Combien elle se sentit honteuse des attitudes et des gestes du prêtre à l’encontre de ses invités, parmi lesquels beaucoup ne fréquentaient plus l’église.
Une belle fin
Contre toute attente, le dénouement fut heureux, puisqu’à la suite des répercussions que connut cette malheureuse histoire – amplement diffusée sur les réseaux sociaux et même publiée dans les médias nationaux du Paraguay – une instance de dialogue s’instaura avec le sévère curé qui permit la résolution rapide de toute cette affaire.
“Le mauvais moment est passé, il a beaucoup pesé sur notre mariage. Mais c’est fini, une page se tourne et mon histoire avec l’homme merveilleux que Dieu m’a offert commence pour de bon”, écrivit la jeune femme.
“Je remercie tous les prêtres qui m’ont écrit de plusieurs contrées du pays et de l’étranger, j’ai appris la plus grande leçon de ma vie. Je n’ai qu’une chose à vous dire : ne vous lassez jamais de frapper aux portes. Aux jeunes qui m’ont fait part de leurs mauvaises expériences dans l’Église catholique et de leur déception, persévérez dans votre bonté, il est probable que l’Église ait besoin de vous pour changer”.
De l’importance du mea culpa
“Dieu est amour, n’oublions pas que cet amour est plein de justice et de miséricorde. Il y a parfois des portes qui semblent nous résister, peut-être nous suffirait-il juste d’y frapper avec davantage d’insistance !”
Au cours d’un échange avec Aleteia, le curé a reconnu les faits. Si attaché au salut des âmes de ses paroissiens, il en oublie parfois que les trajectoires de leurs vies les éloignent bien vite des voies qu’il les souhaiterait voir emprunter. Il a ensuite rappelé avec insistance qu’il s’était longuement entretenu avec Nadia pour tirer un trait sur ces évènements et obtenir son pardon. “Tout est bien qui finit bien” et le couple, uni par les liens sacrés du mariage, a compris le zèle apostolique qui animait notre bon prêtre.
Combien de personnes ont, comme Nadia, de mauvaises premières expériences avec l’Église ? Chaque cas mérite une attention toute particulière : “prêter l’attention aux fautes et entendre la douleur” disait Nadia. Mais dans ces situations douloureuse, il est bon aussi de reconnaître les attitudes d’ouverture par delà les mauvaises expériences, car la véritable humilité se lit au travers d’un mea culpa.