Dans “Bible et poésie”, Michael Edwards nous explique toute l’importance de lire les textes sacrés autrement.
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Une relecture de la Bible par la poésie est-elle possible ? Le poète et essayiste Michael Edwards, membre de l’Académie française, en est convaincu et met en lumière la place essentielle de la poésie dans les écrits bibliques. Ce n’est pas en critique littéraire qu’il le fait, mais en fervent chrétien, pour qui la présence de la poésie donne à la foi une dimension nouvelle. Nous pouvons, en effet, sans renoncer aux enseignements canoniques, découvrir dans la poésie biblique cette autre dimension du réel que nous offre, dans un registre inférieur, la poésie profane.
Une invitation à lire autrement la Bible
L’Ancien et le Nouveau Testament comportent des Livres dont l’écriture est tout entière poétique comme le Cantique des cantiques, ou les Psaumes dans le premier, et l’Apocalypse dans le second, mais aussi nombre de poèmes en prose, en particulier chez les Prophètes et les Évangélistes, dans les Actes des Apôtres et les Epîtres de Paul. En rendant compte des différentes formes que revêt la poésie dans le Livre saint, l’auteur prend soin de souligner que son propos n’est pas l’étude littéraire, mais une invitation à lire autrement cette écriture si particulière.
C’est dans l’expérience de sa conversion qu’il en a fait la découverte : il pressent alors qu’il y a deux manières de croire, celle qui se borne à reconnaître que certaines formules sont vraies, et celle qui naît d’une expérience personnelle. “Je croyais, dit-il, mais pareil au père qui supplie Jésus de délivrer son enfant du démon qui le tourmente, j’avais envie de dire : Je crois mais viens au secours de mon incroyance”. Si nous parvenions à accorder aux textes bibliques “le genre d’attention que nous accordons à la poésie” profane, et à éveiller en nous “le genre d’attente que celle-ci éveille”, cette ouverture nous permettrait de percevoir d’une façon nouvelle le message qu’il porte.
La poésie biblique, “un arrière pays de signification”
Tout amateur de poésie a senti à travers le poème une autre réalité. La poésie biblique offre elle aussi “un arrière pays de signification qu’il faut explorer comme on explore les profondeurs d’un poème”. Si la poésie éveille chez le lecteur “un sentiment de présence, et permet d’approcher de l’être de ce qu’elle évoque”, la poésie biblique résonne, elle, d’une Présence divine. Elle nous fait entrevoir le Royaume, non comme un ailleurs et un futur possible, mais comme l’espace que nous habitons ici et maintenant. Le Royaume nous paraît soudain, ne fût-ce que de manière fugace, aussi sûr, aussi présent en nous et autour de nous, que le réel dont témoignent nos yeux.
Bible et poésie de Michael Edwards. Éditions de Fallois, janvier 2016. 174 pages, 19 euros.