À la découverte des soeurs missionnaires de Jésus et de Marie.
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Les sœurs missionnaires de Jésus et de Marie, congrégation fondée il y a cinq ans, sont peu nombreuses dans le prieuré de Nairobi : trois jeunes femmes pour s’occuper de tout ce qui va suivre.
Premiers pas vers la conversion
L’église y est pourtant toujours pleine le dimanche. Pour cela, il leur a fallu quitter le confort pour venir visiter, un par un, les habitants des quartiers les plus pauvres. Que proposer à ces êtres démunis pour qui quatre murs de tôle font une maison familiale ? L’éducation des enfants. Ce fut un des premiers rôles de l’Église, et sans doute encore le plus efficace pour l’apostolat : l’école Holy Cross Academy tenue par les sœurs accueille tous les enfants sans restrictions. Si, une seule : les parents doivent accepter qu’en plus de l’éducation scolaire, ils reçoivent une éducation religieuse. C’est ainsi que, mois après mois, les jeunes chérubins rentrent chez eux demandant à leur parents l’autorisation de se faire baptiser. Décision difficile pour certains, premiers pas vers la conversion pour d’autres !
Sœur Hélène explique : “Chaque jour, trois sœurs sont à l’école. Elles enseignent diverses matières. Bien sûr le catéchisme, mais aussi les cours d’éducation civique et religieuse, sciences, arts, musique et chant, français… En passant ainsi de classe en classe, cela permet de connaître tous les enfants et de pouvoir les suivre personnellement. En dehors des cours, les sœurs aident les enfants à suivre et à comprendre ce qu’est la messe, les préparent à recevoir les sacrements, et aident les plus petits pour les confessions. L’école est une chaîne fondamentale de transmission de la foi catholique. Il est si beau de voir l’âme des enfants s’ouvrir sous l’effet de la Grâce. Leur présence quotidienne dans un environnement catholique, l’habitude de la prière et la connaissance de la doctrine chrétienne transforment peu à peu leurs vies. Aussi, suivre l’année liturgique cadre leur existence en les faisant rentrer dans un mouvement qui élève et transforme le quotidien”.
Se sentir impliqués dans la vie de la paroisse
Les semaines sont marquées par certains temps forts pour les enfants : tous les samedi, c’est leur journée ! “Après le déjeuner on sépare les enfants en cinq groupes : les petits (coloriage, jeux…), les filles de 5 à 8 ans, celles de 8 ans et plus, vont avec les sœurs et s’adonnent au chant (on veut fonder une chorale pour les enfants…) ou à une activité manuelle. Les garçons sont par groupes aussi, mais vont avec le frère ou l’abbé : bricolage, jardinage (ils aiment vraiment beaucoup !), foot, chant, etc.
Ensuite place aux cours de catéchisme, le chapelet à la chapelle (même les adultes commencent à y venir !). Puis ceux qui veulent partir sont libres.
Pour ceux qui restent, le but de cette dernière activité est qu’ils se sentent impliqués dans la paroisse : pour les garçons, répétition des enfants de chœur à la sacristie, pour les filles, on fait faire les bouquets de fleurs, repasser les linges d’autel, les nappes, entretien de la chapelle, etc.”
S’évader dans la savane splendide des terres kényanes
Mieux encore, depuis peu, elles ont trouvé le temps (on ne sait où !) de monter une troupe de louveteaux et de louvettes : les Lys de Notre-Dame, permettant à ces enfants, qui ne connaissent que les rues sales du bidonville, de s’évader dans la campagne et la savane splendide des terres kényanes !
“Les rendez-vous sont tous les troisièmes dimanches du mois. Les enfants réguliers ont déjà reçu le foulard, et deux louveteaux ont pu faire leur promesse. Les camps sont deux fois par an, en avril et en août.
Dix jours pour les louveteaux, cinq jours pour les lys, et aux vacances suivantes, l’inverse. Et on garde le mois de décembre pour des camps ouverts à tous les enfants : scouts et pas scouts. Au programme, veillées, diverses activités, instructions, jeux et sorties… Les Lys sont allées visiter une plantation de roses et les garçons ont escaladé les sept collines de Ngong. Beaucoup de bons moments !”.
“Maintenant la famille est complète : nous avons des mamans”
Outre l’école et les enfants, les sœurs ne manquent pas de travail ! Sœur Hélène nous raconte : “À la paroisse il y a toujours quelque chose à faire : une personne à écouter, une fête à préparer, une personne à accompagner à l’hôpital, une autre à visiter, un jeu à organiser, des papiers à trier… Peu de temps après notre arrivée, les fidèles ont dit : nous avions des pères et un frère, maintenant la famille est complète : nous avons des mamans…
Une petite anecdote avant de vous quitter : Lucy et Katy sont deux sœurs qui viennent à la paroisse depuis des années. Lucy a maintenant 12 ans, elle a été baptisée l’année dernière. Elles vivent dans un des quartiers les plus mal famés où leur mère vend du kumi-kumi (un alcool fabriqué illégalement), l’air y empeste l’alcool, la ruelle qui mène chez elles est pleine d’hommes ivres. Pas de père. Depuis toutes ces années, impossible d’établir un contact avec leur mère, on la trouvait toujours ivre… À la fin de son premier camp Katy s’accrochait à la grille de la paroisse refusant de rentrer chez elle…
Récemment la police a rasé la fabrique. Plus d’alcool, plus de travail ! On propose du travail à leur maman une fois par semaine… Elle est ravie. Le contact est établi.
Elle a arrêté de boire, et vient à la messe tous les dimanches. Ses filles en sont fières, surtout Katy !
Il faut pousser les murs
Lucy et Katy sont maintenant à Holy Cross Academy. Katy va bientôt être baptisée. Nancy a demandé à sa maman de redoubler sa cinquième pour pouvoir venir dans notre école… Et à force de supplier, elle l’a emporté ! Pour payer la scolarité, leur maman travaille maintenant à plein temps à la cantine de l’école. Elle a plusieurs enfants à charge : ses quatre enfants (deux garçons et deux filles), et les trois fils de sa sœur décédée il y a deux ans. Une fois par semaine elle nous accueille chez elle, et nous transformons sa “maison” en école pour tous les enfants qui trainent autour !”.
Leur apostolat prend de plus en plus d’ampleur, mais pour pouvoir assumer ce rôle pleinement, il leur faut de nouveau locaux pour l’école : en cours d’année, les effectifs ont doublé tant la réputation de l’école attire les familles ! Il faut pousser les murs… Tant et si bien qu’à force de diviser les pièces pour multiplier les classes, il a fallu déloger la directrice de son bureau pour gagner une nouvelle salle !
“Nous attendons une centaine d’enfants pour septembre.”
Il ne s’agit pas forcément de faire un don immense, mais si chaque personne lisant cet article donnait quelques euros, vous pourriez aider à payer la scolarité des enfants, l’école serait plus vite terminée et le Kenya, qui sait, deviendra peut être une terre chrétienne grâce à vous ! Pour cela, il existe une association à laquelle adresser vos dons mais aussi vos encouragements et vos prières : l’association saint Kizito, dont nous vous laissons là les coordonnées : 6 route de la filerie, 41700 FRESNES, et le courriel saint-kizito@orange.fr. L’association a donc pour unique but de soutenir l’apostolat des sœurs missionnaires de Jésus et de Marie au Kenya pour servir les enfants, les femmes et les prêtres en pays de mission.