Un accord historique a été conclu entre la guérilla des Farc et le gouvernement colombien, salué par le clergé du pays.
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Ce jeudi 25 août, le président colombien Juan Manuel Santos transmet au Parlement le texte d’un accord en six points conclu avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Connues en France pour l’enlèvement d’Ingrid Betancourt et sa longue captivité, elles ont participé à un conflit d’un demi-siècle, qui a causé la mort de 260 000 personnes et 45 000 disparus. C’est le principal groupe de rebelles dans le pays.
“La paix commence aujourd’hui”
“Aujourd’hui s’achèvent les souffrances et les tragédies de la guerre”, assure Juan Manuel Santos. L’accord prévoit que les Farc déposeront leurs armes et retourneront à la vie civile. Cette réussite doit être vue comme “l’engagement d’un pays tout entier”, selon l’évêque de Cutuca, Mgr Ochoa. Il salue la décision prise par le peuple colombien de voter “oui” au référendum organisé par le gouvernement et proposant de ratifier un accord de paix entre le gouvernement et les Farc. La conférence épiscopale colombienne a applaudi de son côté un “évènement historique” qui doit à présent être suivi d’effets, dans un pays marqué par une insécurité constante.
Panser les plaies
Le communiqué des évêques invite le gouvernement à “offrir une pédagogie pour la paix, une information claire et authentique afin de surmonter les doutes face à cette décision”. Certains Colombiens, victimes de la guerre, craignent en effet de ne pas obtenir justice en raison de ces nouveaux accords. Parmi eux, Silvio Hernandez, père d’un soldat tué par les Farc, témoigne : “Les Farc ne vont pas payer pour l’assassinat de mon fils. C’est bien que nous parvenions à faire la paix, mais cela me laisse plein de doutes”.
Drogues et guerres intimement liées
La question du trafic de stupéfiants, source principale de financement pour les Farc, demeure en suspens. Les barons de la drogue et les chefs des Farc sont liés, quand ils ne sont pas directement les mêmes personnes. Ainsi le chef des Farc, qui se fait appeler Timochenko, serait aussi un trafiquant de cocaïne selon le Département d’État des États-Unis, qui propose une récompense de cinq millions de dollars pour sa capture. Drogues et guerres sont intimement liées en Colombie, où les régions productrices de cocaïne ont été les théâtres d’opérations les plus importants.