Après les violents affrontements de Sisco, les Corses n’ont pas attendu pour réagir.
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Depuis quelques jours on ne parle plus que de cela : cinq personnes ont été blessées sur la plage de Sisco, en Corse, lors d’un affrontement apparemment très violent entre quelques personnes d’origine maghrébines et des locaux.
C’est sur fond de débat national sur le port du burkini que cette bagarre a eu lieu, ravivant des tensions déjà constatées il y a quelques mois lors d’une descente de Corses dans une mosquée de la petite île, en réponse à un guet-apens lancé par quelques jeunes musulmans aux forces de l’ordre et aux pompiers.
“Aux armes, on va monter parce qu’on est chez nous”
Certains témoins affirment que des femmes se baignaient en burkini et que des touristes ont essayé de les prendre en photo. D’autres s’en défendent : c’est le paysage que visaient leurs appareils. Qu’importe, un jeune du pays aurait alors été frappé à l’arme blanche. Les parents des jeunes corses sont immédiatement descendus du village, tandis que des membres de la communauté maghrébine se sont joint aux leurs, armés de hachettes et de harpons.
À cette altercation stoppée par une forte présence policière, les Corses ont répondu devant la préfecture de Bastia : “Aux armes, on va monter parce qu’on est chez nous”, avant de se diriger vers la cité de Lupino de laquelle étaient originaires les maghrébins présents sur la plage, mais dont les gendarmes bloquaient l’entrée.
Une réponse électorale aux crispations populaires
Burkini ou pas, les tensions semblent largement dépasser ce débat puisqu’une deuxième altercation avait lieu le lendemain, loin de la plage. L’immigration est bien moins forte en Corse qu’ailleurs en France mais les autochtones semblent nettement moins patients et bien déterminés à ne céder sur rien quant à la violence de certains jeunes issus de l’immigration, mais également quant à leur identité portée si fièrement.
C’est d’ailleurs le maire socialiste de Sisco qui s’est dépêché de prendre lui-aussi un arrêté anti-burkini dans la foulée de ce week-end d’affrontements. Deux autres maires de métropole avaient pris la même décision la semaine dernière, à Cannes et à Villeneuve-Loubet. Sans doute une réponse électorale aux crispations populaires exprimées parfois sans détour au lendemain de l’attentat sanglant de Nice et du débat houleux sur l’islamisme qui avait suivi.
Ces décisions décriées par certains défenseurs scrupuleux de l’État de droit avaient reçu un large soutien de la part de tous les Français interrogés ici ou là par les médias. Qu’importe le droit pour nombre d’entre eux : le burkini est peut-être une tradition culturelle, mais certainement pas celle de la France.
Les Corses : les têtes les plus dures de la Méditerranée ?
Politiques et médias se sont empressés d’appeler au calme, cachant assez mal leur inquiétude après des années de démissions politique, culturelle et sécuritaire. Certains jeunes issus de l’immigration se comportent ainsi depuis des années sans que personne n’ose trop rien dire : ils ont peut-être trouvé têtes plus dures qu’eux au milieu de la Méditerranée.
Au terme d’une année particulièrement sanglante en raison du terrorisme islamique, les décideurs ont raison de s’inquiéter : la détermination corse pourrait donner des ailes à une exaspération populaire française bien réelle mais restée jusqu’alors verbale.
Le maire de Sisco avait également pris une autre décision : celle d’annuler la traditionnelle procession du 15 août, non pour des raisons sécuritaires avait-il précisé, mais “parce que les habitants n’ont pas la tête à ça”. Dommage, car c’est peut-être justement dans ce genre de traditions que la France pourrait comprendre ce qui lui manque pour continuer à vivre.