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Alep : les quartiers chrétiens menacés par les djihadistes

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Arthur Herlin - publié le 09/08/16
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“Il y a une extrême urgence à agir” a déclaré le président de l’Œuvre d’Orient, Mgr Gollnisch.

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Depuis quelques jours, le sort de la ville d’Alep n’a jamais été aussi incertain. Mi-juillet les forces armées syriennes occupant l’ouest de la ville ont fait leur jonction avec des renforts plus au nord, coupant la dernière route pouvant approvisionner les quartiers Est occupés par les rebelles. Pendant plus de quinze jours donc, les insurgés se sont retrouvés assiégés, tous les territoires alentours étant contrôlés par l’armée arabe syrienne et ses alliés.

La situation à Alep fin juin 2016. En vert les rebelles contrôlent l'Ouest de la ville. En Rouge l'armée arabe syrienne contrôle l'Est.

La situation à Alep fin juin 2016. En vert les rebelles contrôlent l’Ouest de la ville. En Rouge l’armée arabe syrienne contrôle l’Est.

 

Une bataille pour le “cordon ombilical d’Alep”

À partir du 1er août, les rebelles réunis sous les bannières des groupes islamistes armés Jaysh al Islam et Al Nosra, ont mené une large offensive au sud de la ville afin de briser le siège. La prise d’une immense base militaire, la troisième plus importante du pays, a permis aux rebelles de faire basculer la situation et d’accomplir leurs objectifs. Après huit jours d’intenses combats, la situation s’est donc totalement retournée : le dimanche 7 avril les insurgés ont finalement atteint les quartiers Est d’Alep, faisant ainsi la jonction avec leurs camarades et coupant par la même occasion, la principale route de ravitaillement de l’armée syrienne. “Cette route, percée fin 2013, est notre cordon ombilical ; elle relie Alep à Homs (via Khanasser) et au reste du pays et du monde. Par elle, passe tout le ravitaillement de produits et d’aliments d’Alep Ouest. C’est elle qu’empruntaient les Aleppins pour quitter ou revenir en ville”, explique Nabil Antakil, un médecin syrien vivant à Alep.

La situation à Alep le 6 août 2016, L'armée arabe syrienne a fait sa jonction au nord depuis mi-juillet. Les rebelles en vert, ont attaqué au sud et sont parvenus à briser le siège imposé aux quartier Est.

La situation à Alep le 6 août 2016, L’armée arabe syrienne a fait sa jonction au nord depuis mi-juillet. Les rebelles en vert, ont attaqué au sud et sont parvenus à briser le siège imposé aux quartier Est.

Possible entrée djihadiste dans les quartiers habités par les chrétiens

En quelques semaines seulement, la situation s’est donc complètement renversée : seule différence, c’est maintenant la partie la plus peuplée de la ville qui se trouve actuellement sans ravitaillement. On estime à un million cinq cent mille personnes la population vivant dans les quartiers Ouest de la ville sous contrôle du gouvernement syrien.

“Depuis jeudi soir, le ravitaillement d’Alep est ainsi arrêtée. La pénurie s’est installée. Il n’y a plus d’essence, de fioul, de produits frais (fruits, légumes et viandes) le pain est devenu rare. Et les Aleppins sont très inquiets pour leur avenir immédiat. Est-ce que les gouvernements occidentaux vont protester, s’indigner, menacer, présenter une résolution au conseil de sécurité pour demander la levée du blocus d’Alep (Ouest) ?”, s’interroge le médecin Aleppin sur sa page Facebook. Des paroles qui sonnent juste, tant la réaction des représentants politiques Occidentaux se fait encore attendre.

Au milieu de ce silence assourdissant, une voix s’élève en France, celle de l’Œuvre d’Orient et de son représentant, Mgr Gollnisch. Dans un communiqué il appelle les responsables politiques français à réagir.

“Tandis que depuis deux ans nous attendons la libération de la plaine de Ninive occupée depuis août 2014 par Daesh, nous appelons les responsables politiques français et les autorités internationales à prendre des initiatives concrètes pour faire cesser le conflit dans la ville d’Alep. Nous sommes particulièrement inquiets de la possible entrée de combattants salafistes et djihadistes dans les quartiers de la ville habités par les chrétiens”, confie-t-il avant de conclure : “Il y a une extrême urgence à agir”.

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