Un groupe d’entrepreneurs polonais veut faire de saint Maximilien Kolbe le patron des start-up et des entrepreneurs. Un moine franciscain mort en martyr il y a soixante-quinze ans peut-il faire figure de partenaire de choix pour les entrepreneurs ?
La question n’est pas si incongrue à la lumière du parcours de saint Maximilien Kolbe. Lorsqu’il se procure deux hectares de terrain près de Sochaczew, en Pologne, il y construit en dix ans le plus catholique des monastères du monde. Lorsqu’il lance un journal, Le Chevalier de l’Immaculée atteint un tirage de 750 000 exemplaires en quelques années. Sans la deuxième guerre mondiale, il y a fort à parier qu’il aurait lancé une chaîne télévisée. Entrepreneur envers et contre tout, il n’hésite pas à multiplier les projets, toujours pour Elle, son Fils, et le salut des âmes.
Mais c’est sa mort héroïque qui a marqué les mémoires, lui qui s’est porté volontaire pour mourir de faim à la place d’un codétenu à Auschwitz. Aujourd’hui, un groupe d’entrepreneurs polonais est déterminé à porter au plus grand nombre l’histoire héroïque de saint Maximilien Kolbe : sa mort, mais aussi son talent pour l’organisation et son leadership.
Prier pour obtenir des fonds afin de créer un monde meilleur
Alors qu’il attend la naissance de son fils, Maciej Gnyszka, architecte, entrepreneur et consultant, décide de prier saint Maximilien en cette année de fête du saint en Pologne. “À la manière d’un contrat de mécénat, j’ai promis de donner le nom de Maximilien à mon fils” se rappelle-t-il. Il décide de lire un passage des écrits du frère franciscain chaque jour pendant un an. Le petit Max naîtra en bonne santé. Mais il se dit qu’il doit aller plus loin : “Il était d’un zèle et d’une ingéniosité rares”, déclare Maciej Gnyszka. “Il est le meilleur intermédiaire des entrepreneurs qui veulent prier pour obtenir des fonds qui leur permettront de créer un monde meilleur”.
“Je monte une entreprise pour célébrer ta mémoire et tu m’aides à la faire grandir”
Presque au même moment, Maciej Pawlica réfléchit à la possibilité de lancer une entreprise sur le web. Son premier essai s’étant soldé par un échec, il craint le pire. “J’ai décidé de remettre mon entreprise à saint Maximilien. En fait, j’ai conclu une sorte d’accord d’association avec lui. “Je monte une entreprise pour célébrer ta mémoire, et tu m’aides à la faire grandir””, se souvient-il. Maciej a de fait toujours été très proche du saint, surtout depuis une visite au Musée Niepokalanów où il découvre tous ses projets. “Je me suis rendu compte qu’il était hors du commun. Ses techniques, sa façon de procéder, il avait au moins vingt ans d’avance sur son temps”. Il admire également le franciscain pour sa capacité à allier une profondeur spirituelle et une organisation à toute épreuve dans son travail. Un an après son lancement, les résultats dépassent toutes ses espérances.
Un jour, Pawlica et Gnyszka se rencontrent. Par hasard (ou peut-être pas tant que cela…), ils se rendent compte qu’ils viennent d’horizons assez similaires, et qu’ils partagent la même vision de saint Maximilien.
Ils lancent donc une pétition en ligne pour faire de saint Maximilien Kolbe le patron des entrepreneurs et des start-up. Et pour rallier à leur cause le plus grand nombre possible, ils font aussi appel à leur… barbe. Gnyszka et Pawlica veulent réaliser un film d’animation sur saint Maximilien l’entrepreneur et ont besoin de 75 000 zlotys. Ils ont décidé de se laisser pousser la barbe jusqu’à atteindre ce montant (ils en sont à 15 000 zlotys pour l’instant). Tels qu’ils l’indiquent sur leur site : “Puisque nos femmes nous préfèrent rasés de près, merci de donner avec générosité !”.