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JMJ de Panama : le cœur de l’Église bat aux périphéries

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Le pays de l’Amérique centrale prépare déjà la fête.

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C’était un secret que beaucoup ici, à Cracovie, partageaient depuis quelques jours. À la fin de la Messe du 31 Juillet au Campus Misericordiae de Cracovie, le pape François vient d’annoncer officiellement le nom de la ville qui accueillera les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse, en 2019. Les rumeurs de plus en plus insistantes étaient fondées : le prochain rendez-vous sera bien en Amérique centrale et, plus précisément, au Panama.

La rumeur était née d’une publication le 31 mai dernier de l’agence Ansa-Latina qui affirmait avoir eu accès à des informations confidentielles en provenance du Vatican. Mais, dans les heures qui ont suivi, c’est l’archevêque de la capitale et Président de la Conférence épiscopale du Panama, Monseigneur José Domingo Ulloa Mendieta, qui a en personne donné du poids à cette information. Il ne s’agissait plus désormais que d’une simple hypothèse. La délégation pour remercier le Saint-Père de cette surprenante décision de faire venir des jeunes du monde entier dans ce petit pays de l’Amérique centrale, s’était préparée discrètement.

Une vague d’enthousiasme a enflammé les fidèles 

En attendant l’annonce officielle, au Panama comme au Vatican, peu de doutes subsistaient. Tous attendaient la confirmation du pape François.

Au Panama, l’information s’est répandue rapidement, notamment grâce à la chaîne de télévision nationale. Une vague d’enthousiasme a enflammé les fidèles, jusqu’au palais présidentiel.

En juin dernier, le Président de la République, Juan Carlos Varela, avait déjà publié une déclaration plus enthousiaste que prudente : “Pour le Panama et l’Amérique centrale, ce serait une grande bénédiction d’être choisis pour accueillir les Journées Mondiales de la Jeunesse en 2019. Cet événement porte les mêmes messages de paix, de respect et de solidarité que porte notre peuple. Nous attendons l’annonce du Saint-Père… Le Panama a les portes ouvertes pour recevoir des milliers de jeunes.”

Le Nonce apostolique de Sa Sainteté, Monseigneur Andrés Carrascosa, a vainement cherché à tempérer l’enthousiasme, en écrivant sur Twitter : “Rien n’est officiel”. Il a demandé également de rester patients et d’attendre sereinement la “décision du pape” rendue publique aujourd’hui, sans entrer dans le “jeu de la spéculation qui peut nous faire du mal”.

Les JMJ au Panama, un choix risqué

En janvier dernier, lors d’une retraite nationale catholique pour la jeunesse, le président Varela a encouragé les élèves à “renforcer la foi à travers la rencontre avec Dieu” pour avoir “la force de faire du bien partout où [ils vont]”. Dans son discours, le président a également promis : “Je vais vous accompagner lors du voyage en Pologne, pour m’assurer qu’il ne manque rien, à aucun de nos jeunes”. La présence du Président du Panama aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie fut un signe de plus pour ceux qui pressentaient la ville comme futur siège de l’événement ecclésial mondial de 2019.

Cela signifiera donc l’arrivée – concentrée en une semaine – d’environ deux millions de personnes provenant du monde entier. Un afflux vertigineux pour une ville qui compte un peu plus d’un million d’habitants, et qui verrait donc sa population se multiplier en quelques jours. Le manque d’infrastructures adaptées pour accueillir un si grand nombre de pèlerins (les hôtels, les routes, les moyens de transport, le système sanitaire…) est le véritable problème à résoudre. Cela ne semble cependant pas effrayer, ni l’Église locale, ni le gouvernement, prêts à travailler dur au cours des trois prochaines années pour équiper le pays.

Il y a deux mois, lors d’une interview, le père Francisco Verar, avait gardé une prudence extrême concernant cette information, mais admis que “l’espace pour loger les pèlerins” pourrait être un sérieux problème : “À ce jour, le Panama n’a pas les conditions nécessaires pour accueillir tant de pèlerins”. Si on considère les conditions réelles du pays – les espaces et les structures d’accueil – il est clair que la décision de célébrer les Journées Mondiales de la Jeunesse au Panama, en l’état, est un choix insensé, ou du moins risqué.

Mettre les “périphéries” au centre du monde

Il se peut qu’il y ait des JMJ exclusivement pour l’Amérique, le pape François voulant “décentraliser” ce genre de rendez-vous mondiaux. Dans ces conditions, les JMJ de 2019 réuniraient moins de pèlerins et la candidature du Panama serait jugée plus appropriée.

Au cours des dernières années, l’Église panaméenne a montré un grand dynamisme, avec l’arrivée du pape François, qui a voulu mettre au centre les “périphéries” du monde. C’est ce que le Saint-Père a montré en ouvrant la première Porte Sainte dans la ville de Bangui, en Afrique centrale, au début du Jubilé.

En octobre 2013, lors de sa visite au Vatican, le président du Panama, qui était alors Riccardo Martinelli, a offert au pape François une statue de Santa Maria La Antigua, la patronne de son pays. La statue, de 1,90 mètres, en marbre blanc, a été bénie par le pape puis placée dans les jardins du Vatican. À cette occasion, le président du Panama avait invité le Saint-Père à se rendre au Panama.

Le nouveau président, Juan Carlos Varela, a également effectué une visite officielle au Vatican, en septembre 2014. Il a de nouveau invité le Saint-Père à venir au Panama, à l’occasion d’un voyage en Amérique Latine.

Le rôle stratégique du Panama dans la construction d’un monde de paix

Dans une lettre adressée à Varela, à l’occasion du Septième Sommet des Amériques, le pape a clairement fait référence au rôle stratégique du Panama pour construire un monde de paix et de solidarité : “La situation géographique du Panama, dans le centre du continent américain, qui est le point de rencontre entre le nord et le sud, entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique, est certainement un appel pour créer un nouvel ordre de paix, de justice, de solidarité, et de coopération, tout en respectant la juste autonomie de chaque nation”.

En 2015, l’Église du Panama a reçu son premier cardinal : Mgr. José Luis Lacunza Maestrojuán. La décision du pape François a été un don immense pour le Panama, et un geste de l’attention qu’il porte à la jeune Église panaméenne. Il semble que le pape considère favorablement le potentiel du Panama.

Voici quelques-uns des événements qui ont marqué “l’évolution” de l’Église panaméenne, laquelle pourrait se transformer en quelques années, de simple périphérie, en un centre spirituel de l’Église catholique universelle.

Une situation inimaginable il y a encore quelques années, pour une Église qui ne compte pas nombreux fidèles, pas de saints parmi ses compatriotes, pas de grands sanctuaires mariaux, ni de cathédrales avec une valeur artistique, historique ou architecturale.

Cependant, l’Église du Panama est le premier diocèse du continent américain dans sa partie continentale (après le diocèse des Antilles). Fondée par le pape Léon X – avec la Pastoralis Offici  le 28 Août 1513 – avec le nom de Santa Maria de la Antigua del Darién. Le Panama attend donc avec grande joie l’arrivée du Saint-Père pour célébrer les 500 premières années de sa vie ecclésiastique. Ce serait la deuxième fois qu’un pape visite le Panama, après la visite effectuée par Saint Jean Paul II en 1983.

L’annonce éventuelle du pape François serait un événement extraordinaire pour ce pays de l’Amérique centrale, mais nous le savons, le pape argentin ne cesse de nous surprendre.

 

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