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De Saint-Étienne-du-Rouvray à Cracovie, la réponse chrétienne au terrorisme islamique

Le groupe de pop-louange Glorious, a organisé un concert en hommage au père Jacques Hamel lors des JMJ de Cracovie le 27 juillet 2016, le lendemain de son assassinat.

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Philippe Oswald - publié le 29/07/16
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Après l’attentat massif de Nice, l’égorgement d’un vieux prêtre célébrant la messe ! Face à l’horreur terroriste, la force du jeûne et de la prière en France et aux JMJ participe à la légitime défense.

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L’égorgement par deux terroristes islamiques du père Jacques Hamel, 86 ans, alors qu’il célébrait la messe à Saint-Étienne-du-Rouvray, mardi 26 juillet, semble avoir autant frappé les esprits que l’attentat de Nice qui a tué 84 personnes, dont plusieurs enfants, et blessé près de 300 personnes (dont cinq sont encore entre la vie et la mort) sur la Promenade des Anglais, le 14 juillet.

“Une immense violence”

“En effet, souligne Mgr Dominique Rey dans une tribune du FigaroVox, avec ce crime perpétré au cœur d’une église, contre un prêtre âgé et des fidèles réunis pour la prière, nous passons à des faits d’un ordre supérieur et franchissons un degré supplémentaire dans le fanatisme. La violence, qui était auparavant une violence gratuite soutenue par une volonté de dispenser la haine, s’en prend aujourd’hui directement au religieux et au christianisme. Pour tout chrétien, c’est un acte d’une immense violence…”

“Il est clair que la référence chrétienne, la foi au Christ et la vie de l’Église sont désignées comme une cible légitime, souligne le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, dans une interview au Figaro. D’ailleurs, l’expression universelle d’effroi qui a saisi notre pays montre bien que tous, croyants ou non, ressentent que cette attaque touche au cœur de notre culture commune.”

Sur RMC/BFMTV, Jeanine, une des cinq fidèles présents à cette messe matinale de semaine avec son mari Guy, 87 ans, grièvement blessé par les égorgeurs, témoigne : ““Les terroristes avaient donné un téléphone portable à mon mari pour qu’il filme ou photographie le père une fois exécuté. C’est ensuite qu’ils ont pris mon mari en otage et ils en ont fait autant…””  (…) “Ça va parce que je suis entourée de mes enfants qui sont venus d’Évreux et de la région parisienne. Ils sont arrivés aussitôt et ça fait du bien. Ils m’aident à évacuer… Il faut bien résister…””

Hommages, jeûne et prière

Un hommage vibrant a été rendu le 28 juillet au père Jacques Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray, où il était apprécié de tous, rapporte Paris Normandie. “L’émotion intense en réaction à cet acte ignoble ne se tarira pas, ni ici ni ailleurs” a déclaré le maire, Hubert Wulfranc, devant plusieurs milliers de personnes. Il a appelé chacun à “la responsabilité collective” à quelques semaines de la rentrée scolaire. “J’exhorte tous les adultes à s’y préparer dans la réflexion”, a lancé le maire de Saint-Étienne-du-Rouvray qui parle de “l’égarement, puis la déshumanisation de quelques enfants ici et ailleurs”.

Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, s’est également exprimé lors de cet hommage public. La Vie souligne ce passage : “Le Père Jacques Hamel est mort “en habit de prêtres”, me disait l’une de ses sœurs hier. Il est mort en célébrant la messe avec un homme et une femme mariés, et trois religieuses. Que faisait-il de mal ? Rien. Il accomplissait ce que, prêtre, nous aimons faire, modestement, de manière cachée : proclamer la mort de Jésus pour annoncer sa résurrection c’est-à-dire sa victoire sur la mort, sur le péché. Cela se fait à chaque messe. Nous le faisons avec un peu de pain, un peu de vin, symbole du partage et de la joie pour tous. Pour nous, catholiques, c’est plus qu’un symbole. C’est le geste même de Jésus, la veille de sa mort, alors qu’il se savait condamné.”

Un autre hommage unanime a été rendu par les rescapés de l’agression à sœur Danielle, une des trois religieuses qui participaient à la messe, qui est parvenue à échapper aux terroristes : “C’est grâce à elle que les forces de l’ordre ont été rapidement prévenues” souligne Europe 1.

Depuis Cracovie, où il participait aux Journées Mondiales de la Jeunesse, Mgr Georges Pontier, Archevêque de Marseille et Président de la Conférence des évêques de France, a invité sur le site de l’Église catholique en France “tous les Catholiques de France à une journée de jeûne et de prière pour notre pays et pour la paix dans le monde ce vendredi 29 Juillet. Ici, à Cracovie, avec tous les évêques français présents, j’invite les jeunes de nos diocèses et de nos mouvements, à vivre le Chemin de Croix avec le pape François à cette intention. Nous suivrons le Christ dans sa victoire sur la haine, la vengeance et la mort. Il est notre lumière et notre espérance.”

Les deux terroristes connus et fichés

Les deux terroristes, tués alors qu’ils faisaient face aux policiers, ont été rapidement identifiés. Le premier Adel Kermiche, 19 ans, demeurait chez ses parents, à Saint-Étienne-du-Rouvray. Le second, Abdel-Malik Nabil Petitjean, 19 ans lui aussi, habitait à l’autre bout de la France, chez sa mère à Aix-les-Bains.

Tous deux étaient connus des services de renseignements et fichés “S”, car ils avaient tenté de se rendre en Syrie. Mais ils sont passés “entre les mailles de la surveillance” constate le Nouvel Obs : “L’un venait d’être signalé, l’autre était en liberté surveillée.” C’est cette “liberté surveillée” de Adel Kermiche qui paraît la plus problématique : “…en mai 2015, il avait été interpellé en Turquie et remis à la France où il avait été incarcéré pendant dix mois. Sur décision de la juge, il avait ensuite été libéré en mars 2016 et placé sous bracelet électronique. Le parquet avait pourtant fait appel de cette libération, estimant que les contraintes du contrôle judiciaire “s’avèrent totalement illusoires au vu du contexte du dossier (…) il existe un risque très important de renouvellement des faits en cas de remise en liberté”. En vain, son incarcération avait pris fin le 18 mars 2016″. Une décision incompréhensible, alors que ses parents avaient signalé sa radicalisation et sa “fascination pour de djihad”, avouant à la juge d’instruction qu’ils préféraient “savoir leur fils incarcéré et vivant” plutôt que “libre et en route pour la Syrie” !

Voilà qui ne peut que renforcer les soupçons sur les conditions réelles de notre sécurité. La polémique sur les forces de l’ordre effectivement présentes sur la Promenade des Anglais, à Nice, le 14 juillet, est loin d’être éteinte : Le Monde a pu consulter des attestations transmises à la justice qui “corroborent la version de Sandra Bertin”, la policière municipale qui affirme avoir subi des pressions du ministère de l’Intérieur pour changer son rapport sur les effectifs de police nationale déployés la nuit du 14 juillet.

“Le terrorisme islamique prospère sur le nihilisme”

Alors que des propos ignominieux n’ont malheureusement pas manqué sur les réseaux sociaux à propos de l’assassinat du père Hamel, c’est un passage de l’homélie du cardinal André Vingt-Trois lors de la messe célébrée mercredi soir, 28 juillet, à Notre-Dame de Paris qui a suscité “l’indignation”. Notamment une phrase sur “les déviances des mœurs” pointe Le Monde. En effet, commente l’avocat François Teutsch sur Boulevard Voltaire, “Devant le président Hollande et une bonne partie de ce que le pays compte d’hommes politiques, il a osé prêcher en déplorant la dérive d’une société vers le toujours plus d’individualisme, de relativisme. (…) Et, scandale des scandales, il a prononcé ces mots : “Surtout ne pas énerver les autres, ne pas déclencher de conflits, (…) par des propos inconsidérés ou simplement l’expression d’une opinion qui ne suit pas l’image que l’on veut nous donner de la pensée unique. Silence des parents devant leurs enfants et panne de la transmission des valeurs communes. Silence des élites devant les déviances des mœurs et la légalisation des déviances.” (…) Étranglements d’indignation des bien-pensants, reprend François Teutsch. Le cardinal de Paris a osé dénoncer le “mariage pour tous”. Il faut vraiment que ces gens soient obsédés par ce que dénonce le prélat : la jouissance et l’individualisme. Toute pensée, toute parole critique est considérée par eux comme une intolérable agression contre leur mode de vie. (…) Ces gens comprendront-ils un jour ce que Mgr Vingt-Trois dénonce avec raison ? Comprendront-ils un jour que le terrorisme islamiste prospère sur le nihilisme d’une société sans boussole ni repères ? Comprendront-ils un jour que la marchandisation de l’humain, sa relégation à une matière comme une autre, la négation de toute transcendance sont le terreau de tous les fondamentalistes ? Qu’un terrain vague est inexorablement envahi par les mauvaises herbes ?”

“Entrer dans un dialogue viril avec les musulmans”

“Juif de nom arabe et de confession catholique”, Fabrice Hadjadj écrivain et philosophe, directeur de l’Institut européen d’études anthropologiques Philanthropos de Fribourg, témoigne sur les ondes de RTS de l’exemplarité du sacrifice d’un “prêtre quelconque” configuré au Christ, l’Agneau immolé”. “Il est très étonnant de voir que ce meurtre est perpétré par des jeunes au moment de l’ouverture de Journées Mondiales de la Jeunesse (…) Qu’avons-nous à offrir à nos jeunes aujourd’hui au-delà du consumérisme ?” Le défi que nous lance l’État islamique, souligne-t-il, n’est pas qu’un défi militaire. “Il y a un vrai défi spirituel” en face duquel “l’État français est totalement désarmé.” Alors que la laïcité ne mobilise aucun jeune, il faut renouer avec nos racines spirituelles et retrouver non des “valeurs”, mais de vrais héros. Accepter enfin, d’entrer “dans un dialogue viril sur l’Islam avec les musulmans”.

Nous sommes loin du compte, estime le philosophe (athée) Michel Onfray dans un entretien à Famille Chrétienne : “…Tout ce qui n’est pas islamophile devient de facto islamophobe. L’islamophilie ne définit pas une lecture objective de l’islam, mais la lecture subjective qui en fait une religion de paix, de tolérance et d’amour, ce qui est vrai si l’on prélève trois ou quatre versets du Coran, mais faux si l’on renvoie à quantité d’autres versets qui invitent à l’intolérance, à la guerre, le fameux djihad par les armes, à la haine de l’ennemi.”

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