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Après une matinée sur les pas de Jean Paul II à Wadowice, nous nous sommes rendus à Auschwitz. Cette paisible ville de province, Oswiecim en polonais, fut baptisée Auschwitz durant les six ans que l’occupèrent les Allemands.
Une prise de conscience
Avant de pénétrer à l’intérieur des deux camps, nous nous penchons sur la vie du père Maximilien Kolbe, franciscain déporté en 1941, tué en août, après s’être porté volontaire pour remplacer un père de famille condamné à être enfermé et à mourir de faim.
Nous avons d’abord visité le camp d’Auschwitz I, établi dans une caserne désaffectée de l’armée polonaise. En raison de la forte affluence due aux JMJ, les bâtiments accueillant l’exposition étaient fermés au public, mais de nombreux panneaux explicatifs situés à l’extérieur nous ont permis de comprendre le mode de fonctionnement du camp.
Par la suite, nous avons fait le tour du grand camp de concentration d’Auschwitz II, qui fut créé en octobre 1941 à trois kilomètres du camp principal près du village de Brzezinka (Birkenau en allemand). On prend conscience, une fois sur place, de l’immense importance accordée à l’organisation méthodique, mécanique et déshumanisée de la mise à mort. Ce qui frappe est le contraste entre l’horreur des actes qui s’y sont déroulés et l’atmosphère paisible qui s’en dégage aujourd’hui.
L’équivalent polonais de Lourdes : Czestochowa
Le lendemain, nous avons découvert le sanctuaire de Kalwaria Zebrzydowka, au cadre verdoyant et tranquille et dont la basilique baroque est consacrée à la Vierge des Anges. Au fur et à mesure du pèlerinage, nous percevons combien le peuple polonais est dévoué à la figure de la vierge Marie. Nous arpentons les six kilomètres sur lesquels sont disposées un nombre non négligeable de chapelles dédiées à la Vierge et à la Passion du Christ. Leur disposition reproduit celle de la Jérusalem du temps de Jésus.
Samedi et dimanche, nous marchons sur la route des nids d’aigle, en direction du sanctuaire marial de Czestochowa. Celui-ci est l’équivalent polonais du Lourdes français (ville à laquelle il est d’ailleurs jumelé, ainsi qu’avec Fatima au Portugal et Bethléem en Palestine) et revêt une forte valeur symbolique aux yeux des Polonais.
La Vierge noire balafrée
Jasna Góra fut fondé en 1382 par les pères Paulins avant de devenir un monastère onze ans plus tard. L’icône de la Vierge noire a été offerte aux moines par le prince Ladislas II d’Opole ; le jour de Pâques 1430, des brigands hussites (disciples de Jean Hus, hérétiques qui, entre autres, ne reconnaissaient pas la Vierge) ont pillé la basilique et balafré le visage de la madone noire. Depuis lors, les Polonais n’ont pas souhaité effacer ce signe visible du martyre. Depuis quelques années, une châsse abrite la ceinture maculée de sang que portait Jean Paul II le jour de la tentative d’assassinat qu’il subit le 13 mai 1981.
Au bout d’une marche de vingt-cinq kilomètres, nous arrivons, avec d’autres pèlerins, sur la superbe et très longue avenue de la Bienheureuse-Vierge-Marie qui mène tout droit à la basilique. Logés chez les frères montfortains – disciples de Louis-Marie Grignon de Montfort – à cinq minutes du sanctuaire, nous avons l’occasion de parcourir la ville à la faveur de la douce atmosphère du soir.