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Être chrétien en Asie : un vrai défi

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La rédaction d'Aleteia - publié le 25/07/16
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Parmi les bannières que brandissent les jeunes “JMJistes” du diocèse de Lyon se dresse fièrement celle de “Lumière de Vie” dont le nom s’étale en idéogrammes chinois. Le père Étienne Frécon, responsable de cette route, est entouré d’une vingtaine de Taïwanais souriants, partis avec le diocèse de Lyon, auxquels s’ajoutent quelques Chinois, dont le visage fuit les caméras.

Le défi de la miséricorde 

L’expression “risquer sa vie pour sa foi” prend alors une réelle signification : en partant aux JMJ, ce n’est pas la moquerie ou le mépris qui menace ces jeunes Chinois, mais bien la prison. Si l’enjeu de l’évangélisation de la Chine est réel, celui de l’incarnation du message chrétien dans une société libérale comme Taïwan, l’est tout autant : là-bas, vivre la miséricorde relève du défi.

En effet, “dans un système où l’harmonie occupe la place centrale, toute rupture logique provoque des déséquilibres que chacun veut éviter”, explique le père Frécon. Or quoi de plus illogique que le pardon ? Il rompt le cycle infernal de la vengeance et du juste paiement. La miséricorde peine donc à prendre corps dans la vie quotidienne des Taïwanais. Aux yeux du père Étienne, la prospérité de l’île n’est pas étrangère à une telle difficulté : comment faire prendre conscience de la profondeur du message de l’Évangile dans une société où la réussite semble combler tous les désirs ?

Conjuguer valeurs asiatiques et message chrétien

Certains avanceront que la culture asiatique est bien trop hermétique au message chrétien, accusant ce dernier d’être trop occidental. Pour le père Frécon, cette vision n’est pas juste : “Il ne s’agit pas de détruire la culture asiatique mais de la transfigurer”, de faire en sorte que la bonté polie des Taïwanais (“guan xin”) soit transformée en véritable charité chrétienne, libre et gratuite. De même pour la miséricorde : qu’elle ne soit pas assimilée à un discours philosophique mais qu’elle transforme les attitudes quotidiennes. Et inversement, l’évangélisation de l’Asie n’a pas pour vocation de gommer les spécificités de la culture asiatique : le refus de la violence au profit de la paix ne peut qu’aider à la compréhension de l’Évangile.

Conjuguer valeurs asiatiques et message chrétien, c’est un projet que le père Étienne tente de mener à bien en emmenant aux JMJ les jeunes de sa paroisse de Taipei. Ainsi, malgré les apparences, ces derniers ne sont pas si étrangers aux Lyonnais qu’ils accompagnent : ne pas être du monde mais y vivre, n’est-ce pas pour tous le même défi ?

© Claire Bonnefoi

© Claire Bonnefoi

 

 

 

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