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Vacances au soleil en… Irak

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Sylvain Dorient - publié le 23/07/16
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Ils ont entre 18 et 25 ans et choisissent de passer un mois au côté des exilés avec SOS Chrétiens d’Orient, dans un pays peu vanté par les agences de tourisme.

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“Tout déplacement en Irak est fortement déconseillé”, rappelle le site de l’ambassade de France. C’est pourtant la destination qu’a choisie une équipe de jeunes gens plein d’avenir : la plupart d’entre eux sont des étudiants, d’autres viennent de décrocher leur baccalauréat. Le chef du groupe, Jean-François, a 25 ans.

Naïveté et héroïsme

Ils résident à Ankawa, quartier chrétien de la banlieue d’Erbil, au Kurdistan irakien, où sont réfugiés beaucoup de ceux qui ont fui Daesh en 2014, principalement les résidents de Mossoul et de Qaraqosh. Les conditions de vies sont spartiates : climatisation aléatoire malgré les 45 degrés qu’affichent régulièrement le thermomètre durant le mois de juillet, chambres exigües et ventilateurs fatigués… Une volontaire qui est sur place depuis trois mois confie son “truc” prendre sa douche tôt le matin, afin d’avoir de l’eau fraiche… “Après, on a l’impression de se doucher avec de la soupe !” Malgré cela une toute jeune bachelière s’étonne de ne pas loger dans le camp de réfugiés, subissant les mêmes conditions que les exilés chrétiens et yézidis… Jean-François explique “On est là pour faire le meilleur travail, dans les meilleures conditions possibles”.

Poignée de main entre les irakiens et les étudiants français de SOS chrétiens d'Orient © Sylvain Dorient

Poignée de main entre les irakiens et les étudiants français de SOS chrétiens d’Orient © Sylvain Dorient

Des gouttes d’eau dans le désert

Tout en faisant la vaisselle – c’est son tour – un volontaire confie son inquiétude de ne pas pouvoir changer la situation des réfugiés. Ils ont quitté leur terre, et ne pourront pas y revenir tant que l’État islamique fera régner la terreur “Beaucoup d’entre eux sont suspendus à une demande de visa pour un pays occidental. On voudrait leur dire de ne pas partir, que l’Irak est leur terre, mais nous, une fois notre mission terminée, nous rentrerons dans nos pays, où nous avons nos plans de carrière… Eux ne savent pas de quoi demain sera fait, ils ne peuvent rien bâtir !” Et l’absence de travail est le premier des maux dont souffrent ces réfugiés. Grâce à l’aide internationale, ils ont de quoi se nourrir et se vêtir convenablement, mais ils manquent désespérément de perspectives d’avenir.

Sortir de l’enfermement

Pour s'évader du quotidien, une partie de Volley-ball s'est organisée à Ankawa, ville d'accueil pour les chrétiens d'Irak. © Sylvain Dorient

Pour s’évader du quotidien, une partie de Volley-ball s’est organisée à Ankawa, ville d’accueil pour les chrétiens d’Irak. © Sylvain Dorient

Les enfants ressentent l’anormalité de cette situation et tournent en rond dans les camps. Une partie de l’activité des volontaires consiste à organiser pour eux des activités ludiques et éducatives. Alors qu’elle découpe consciencieusement un masque de clown, une volontaire explique : “On ne s’attend pas à inventer des chasses au trésor quand on vient aider des chrétiens du bout du monde, qui ont survécu à l’enfer, mais ils ont besoin de ces petites choses.” Les familles enfermées en vase clos apprécient de disposer de temps en temps de baby-sitter bénévoles, et les enfants sont aux anges. On les voit s’agripper à leurs grands frères et grandes sœurs d’adoption dès leur arrivée sur les lieux des camps. Les parents aussi adoptent ces jeunes gens, à l’optimisme communicatif, qui viennent rompre la morosité du quotidien de leurs camps. Les volontaires sont souvent invités, et boivent probablement des litres de thé sucré chaque jour, à force de passer d’une maison à l’autre. Dans l’une d’entre-elles, une vieille chrétienne de Mossoul confie : “Vous êtes la preuve que nos cousins d’Occident ne nous ont pas oubliés, soyez bénis !”

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