Sahar Kallas est une chrétienne libanaise qui se bat pour son pays.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
La diffusion d’images de femmes chrétiennes du village libanais d’Al-Qaa prenant les armes a envoyé une onde de choc dans le monde, à commencer par le Liban. Sahar Kallas est l’une des femmes dont les photos ont été amplement relayées sur toute la toile. Mais les raisons l’ayant poussée à prendre les armes sont bien différentes des commentaires qui sont apparus sur les réseaux sociaux. Dans l’interview qu’elle a accordée à Aleteia, Sahar Kallas revient sur les motifs à l’origine de son choix, précisant que sa véritable arme n’est pas celle qui apparaît sur le cliché.
Aleteia : Vos photos ont fait le tour des réseaux sociaux, allant jusqu’aux États-Unis. Pourquoi les avez-vous mises en ligne ? Avez-vous été surprise par leur diffusion si rapide ?
Sahar Kallas : Je me suis rendue à Al-Qaa pour dire que c’était notre terre. Cette photo est la preuve que nous existons. Nous sommes la grâce de Dieu et nous n’avons peur de rien. La photo sur laquelle on peut voir mon arme n’exprime pas la source de notre véritable pouvoir. La seule arme des saints était leur foi, leur amour et leur espoir. Les saints sont pour nous un modèle. L’histoire de leurs vies nous invite à apprendre la façon dont nous pouvons implorer Dieu et lui demander de nous protéger. Saint Élie est le patron de notre village, il nous a sauvé d’une grande explosion. Le terroriste devait se faire exploser dans un lieu extrêmement fréquenté, mais grâce à l’intercession de saint Elie, son plan macabre n’a pas pu aboutir.
Porter cette arme, était-ce pour vous une mise au défi ou un acte d’auto-défense ?
J’ai pris cette arme pour exprimer ma solidarité envers les habitants de mon village. Il est vrai que je portais cette arme, mais j’étais foncièrement convaincue que les armes ne peuvent nous protéger. Seul Dieu peut nous garder du danger. Ce qui nous protège, c’est la foi, la prière du rosaire et l’engagement envers les enseignements de l’Église.
Où étiez-vous lors de l’explosion et comment avez-vous appris ce tragique événement ?
Je travaille à Beyrouth et j’étais au travail lors de l’explosion, mais mes parents étaient au village. J’ai été bouleversée lorsque j’ai appris la nouvelle, d’autant que j’adore mon village. J’aurais aimé pouvoir être sur place, auprès d’eux, en un éclair. Ma première réaction a été de prier pour tout le monde, en espérant qu’ils soient sains et saufs. Grâce à Dieu, le plan des terroristes de blesser autant d’innocents que possible a échoué.
Comment la vie s’organise-t-elle dans le village après cet attentat ?
La tristesse et la douleur ont englouti la région, certains habitants ont commencé à partir, mais la vie reprendra son cours, si Dieu le veut, très rapidement, et le village sera bientôt à nouveau empli de vie.
On vous considère comme un véritable phénomène sur les réseaux sociaux, en tant que jeune femme chrétienne qui défend ses terres alors que des milliers de chrétiens d’Irak quittent leurs terres par peur de la persécution et de la violence. Qu’en dites-vous ?
Je suis appelée, en tant que fidèle chrétienne, à témoigner en faveur du Christ à tout moment, c’est ça l’appel de chaque fidèle. J’aurais aimé mourir aux côtés des autres martyres, car être martyre dans le Christ est une couronne d’honneur que nous apposons sur notre tête.