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Des héros

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Arthur Herlin - publié le 21/07/16
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Récits et témoignage de deux hommes qui ont tenté d’arrêter le camion meurtrier à Nice.

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Ils s’appellent Alexandre et Franck, le 14 juillet dernier, quand le camion conduit par Mohamed Lahouaiej Bouhlel a foncé dans la foule, les deux hommes ont tenté de le stopper.

D’abord Alexandre, qui croisa la route du véhicule alors qu’il rentrait chez lui en vélo. “J’ai vu une personne, une dame, je pense, se faire écraser”, confie-t-il aux journalistes du quotidien régional Nice-Matin. Ni une ni deux, le jeune homme délaisse sa bicyclette pour intervenir : “J’ai vu que je pouvais atteindre la cabine. Lorsque je suis arrivé au niveau conducteur, j’ai essayé d’ouvrir la portière du camion deux ou trois fois”. À cet instant, Alexandre aperçoit alors le “regard froid” du tueur qui le vise avec une arme. Le jeune homme courageux mais pas inconscient, choisit de se retirer. “De l’endroit où on a commencé à le freiner avec le garçon en scooter, sur 150 mètres, il n’y a pas eu de victimes, ça m’a soulagé”, se souvient-il.

En effet, sur une vidéo amatrice on aperçoit très bien le camion ralentir, permettant à des dizaines de personnes de fuir sur les côtés de la route. On y découvre aussi l’homme au scooter, il s’agirait de Franck, un père de famille d’une quarantaine d’années, accompagné de sa femme.

“Je criais à la mort en fait…”

“Nous étions au milieu de la route. Il y avait peu de voitures. Je devais rouler à 60 km/h. Je n’ai même pas eu le temps de regarder dans mon rétroviseur. Et là, il m’a doublé à fond. Il roulait sur le trottoir. J’ai en tête les images des corps qui volaient de partout. J’ai tout de suite compris.”, raconte-t-il à Nice Matin.

“J’ai alors décidé d’accélérer. Ma femme, derrière moi, me tirait le bras et me demandait où j’allais. Je me suis arrêté. Je lui ai dit : dégage ! Et j’ai accéléré à fond pour le rattraper, il fallait slalomer. Entre les gens, vivants et morts. J’étais à fond. Je ne pouvais freiner que de l’arrière car j’avais la poignée bloquée. Je me souviens même d’avoir crié dans le casque. Je criais à la mort en fait… Je n’avais que l’arrière du camion dans les yeux. J’étais déterminé à aller jusqu’au bout.”

“Je suis donc parvenu à me mettre sur sa gauche, mon objectif était d’atteindre la cabine.”, conformément à ce que l’on peut observer dans la fameuse vidéo. “Quand j’étais à son niveau, je me suis posé la question : qu’est-ce que tu vas faire avec ton pauvre scooter ? C’est alors que je l’ai jeté contre le camion. J’ai continué à courir après lui. Je me souviens être tombé puis reparti à toutes jambes. Je ne sais plus ce que je faisais. Et finalement je suis arrivé à m’accrocher à la cabine”, témoigne-t-il.

Franck réussit alors à atteindre le tueur au travers de la fenêtre restée ouverte : “Je l’ai frappé, frappé, et frappé encore. De toutes mes forces avec ma main gauche même si je suis droitier. Des coups au visage. Il ne disait rien. Il ne bronchait pas”.

“J’étais prêt à mourir en fait !”

À son tour, le père de famille est pris pour cible, mais véritable miracle, le terroriste ne parvient pas à tirer : “Il avait son arme à la main. Mais le pistolet ne marchait pas. J’avais l’impression qu’il essayait de le manipuler ou de le charger, je n’en sais rien. Il me visait, appuyait sur la gâchette, mais ça ne marchait pas”, s’étonne Franck.

“J’étais prêt à mourir en fait ! J’étais lucide et prêt à mourir pour l’arrêter. Et je continuais à le taper. J’ai essayé de le sortir de la cabine par la fenêtre. Parce que je n’arrivais pas à ouvrir cette fichue porte”, explique-t-il avant d’ajouter : “Et je tapais encore… Alors, il a fini par me mettre un coup de crosse sur la tête. J’ai eu des points depuis. Je suis alors tombé du marchepied et je suis remonté aussitôt !”

Le terroriste terminera sa course mortelle quelques centaines de mètres plus loin, neutralisé par deux policiers et un adjoint de sécurité positionnés à l’angle de l’avenue de Verdun et de la promenade des Anglais.

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