“Ils ont fait le chemin de Compostelle” : voici vingt-huit témoignages qui vous pousseront à faire le pas.
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Nous connaissons tous au fond de nous cette irrépressible envie de couper avec le rythme effréné des journées de travail, prises en étau entre le stress, les obligations en tous genres et la sourde angoisse d’une société qui a tendance à étouffer l’âme. C’est ce qui nous pousse à vouloir “faire une pause”, “prendre le temps de se ressourcer”, faire le tri “entre l’essentiel et le superflu”. La solution ? Une retraite de quelques jours dans une abbaye. Un séjour solitaire en montagne ou face à la mer. Et pourquoi pas prendre la route ? Sur ses deux jambes, avec un petit sac pour seul bien et pour seule espérance, celle de trouver réponse aux seules questions qui comptent.
Les visages du chemin
C’est le choix qu’ont fait vingt-huit marcheurs, dont les éditions de La Martinière dressent des portraits riches, sincères et vivants dans un beau livre baptisé sobrement Ils ont fait le chemin de Compostelle. C’est toute la société qui est représentée dans cet ouvrage, comme elle se retrouve d’ailleurs sur le chemin de Santiago. Telles ces deux familles parties avec petits et grands pour six jours de “cohésion” au lent pas d’une ânesse. Ou Rémi, ancien grand patron dont la vie a basculé lorsqu’une tumeur au cerveau lui est diagnostiquée à 45 ans et à qui le chemin – parcouru en totalité – s’est imposé comme une évidence pour réussir son nouveau départ. Où sa famille tient désormais une plus grande place que sa “réussite”. Comment ne pas parler de Rémi, infirme moteur cérébral à l’incroyable énergie – de la trempe d’un Jean-Baptiste Hibon – qui a parcouru les 190 kilomètres séparant Conques du Puy en Velay dans une randoline, petite roulotte adaptée, tractée par l’attachante Mignonne. Ou encore Christer, le journaliste viking qui est tombé amoureux du Camino francès et déclare enchanté : “Pas besoin de wifi sur le camino, vous rencontrez de vrais gens”.
Oser emprunter les chemins méconnus
C’est incontestable, le chemin de Compostelle et particulièrement la Via Podensis, celle du Puy en Velay se tranforme en véritable autoroute pédestre des mois de mai à septembre. Croyons-en Daniel, infatigable retraité qui se reconnait “camino-dépendant” et qui parcourt en moyenne 5 000 kilomètres par an. Lui préfère désormais les voies secondaires, en France ou à l’étranger, les pèlerinages moins connus où les abords du chemin ne sont pas encore banalisés par le pilgrim business. Sa préférence va particulièrement à la Via Francigena, antique voie européenne qui relie Canterbury à Rome. Mais ne boudons pas le succès de Saint-Jacques-de-Compostelle puisqu’il rejaillit naturellement sur les autres pèlerinages. Ainsi selon le spécialiste Bernard Rio, le Tro Breiz n’a jamais eu autant de succès que ces cinq dernières années et les marcheurs empruntent aussi de manière croissante les routes du Mont-Saint-Michel, celles de Rocamadour ou d’Assise. Le balisage remarquable réalisé par les associations bénévoles offre des itinéraires très sûrs. Vous êtes prévenus : le chemin, les chemins vous attendent ! Ultreïa !
Ils ont fait le chemin de Compostelle, de Mathilde Giard. Éditions de La Martinière, 239 pages, 29,90 euros.