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Le pape François clarifie la question des “diaconesses dans l’Église”

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 29/06/16
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À bord de l’avion le ramenant d’Erevan à Rome, le Saint-Père a rabroué les médias pour leurs raccourcis.

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Lors d’une rencontre avec les mères supérieures de l’UISG (l’Union internationale des supérieures générales), en mai dernier, le Saint-Père s’était dit prêt à étudier les travaux d’une éventuelle commission chargée de plancher sur la question du diaconat féminin à la lumière des us et coutumes des premières communautés chrétiennes. Il n’en fallait pas plus pour que la presse s’emballe… Lors du vol qui le ramenait d’Erevan à Rome, au milieu de tant d’autres questions posées par les journalistes présents à bord, il est revenu sur ce point, regrettant les raccourcis affirmant que l’Église ouvrait tout à coup le diaconat aux femmes.

“Pour le moment, a déclaré le Pape, j’ai déjà une liste de personnes qui pourraient faire partie d’une commission ayant la charge d’étudier la question.” Mais tant de travaux ont déjà été faits dans les années 1980 et “ce ne sera pas difficile de faire la lumière sur cette question”, a-t-il ajouté. François a néanmoins reconnu que ce qui compte à ses yeux n’est pas tant la fonction de la femme, mais plutôt son mode de penser, “différent de celui d’un homme”, ajoutant “car on ne saurait prendre une bonne et juste décision sans écouter les femmes”.

Les femmes voient les choses autrement

Sur le fait qu’il y avait autrefois des diaconesses dans l’Église et envisager, aujourd’hui, la possibilité d’étudier oui ou non la question, comme demandé par les mères supérieures, le Saint-Père a répondu : “Oui, c’est ce qu’elles ont demandé et je leur ai rapporté ce qu’un théologien syrien m’avait dit à ce sujet : oui, elles existaient mais on ne sait pas très si elles étaient ordonnées. Donc elles existaient, c’est sûr, et intervenaient dans trois domaines: dans le baptême des femmes, dans les onctions pré et post baptismales des femmes. Et dans les cas où une femme se plaignait à l’évêque que son mari la battait: l’évêque appelait alors la diaconesse pour voir les bleus que la femme avait sur le corps. Le lendemain, les médias ont aussitôt écrit : “L’Église ouvre le diaconat aux femmes”. Je me suis un peu fâché car ce n’est pas dire la vérité. J’ai demandé des noms pour former une commission, et maintenant cette liste est sur mon bureau. Mais il y a autre chose : il y a un an et demi j’ai mis en place une commission de théologiennes qui ont travaillé avec le cardinal Rylko (président du Conseil pontifical pour les laïcs), et elles ont fait du bon travail (…) Les femmes voient les choses autrement, et leur solution est toujours très féconde et belle. J’insiste, la façon de comprendre des femmes, de penser, de voir, est beaucoup plus importante que leur fonction. Et je le redis : “L’Église est femme, et non une vieille fille mais l’épouse de Jésus Christ”.

De nouvelles études, oui, mais…

De nouvelles études sur le diaconat féminin dans l’Église des premiers siècles, sur les tâches et les rôles qui lui étaient réservés, pourraient ouvrir de nouvelles possibilités et de nouvelles formes de service consacré en dehors des ordres religieux féminins déjà existants. “Je crois que je demanderai à la Congrégation pour la doctrine de la foi de me faire un compte-rendu des études faites sur cette question”, a promis à ce propos le Pape aux religieuses, concluant : “Sur le diaconat, oui, j’accepte, et une commission me semble tout à fait utile pour bien clarifier tout cela, surtout sur cette pratique aux premiers temps de l’Église”.

Retrouvez en intégralité la traditionnelle conférence de presse informelle du Souverain Pontife dans l’avion qui le ramenait d’Arménie grâce à nos confrères de KTO :

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