Le Gouvernement et les FARC ont signé un cessez le feu “bilatéral et définitif”, mettant un terme à un conflit armé particulièrement violent.C’est fait ! Le gouvernement colombien du président Juan Manuel Santos et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) de Timoléon Jiménez (alias “Timochenko”) ont signé, vendredi 23 juin, un accord de cessez-le-feu bilatéral et définitif, considéré comme le “plus solide jamais conclu entre les parties”. Cet accord conclut quatre années de négociations entamées en novembre 2012 à Cuba. Il met surtout un terme à l’un des conflits les plus anciens (débuté en 1964, Ndlr) et les plus violents du continent. Un conflit qui aura impliqué l’armée, la guérilla mais aussi des paramilitaires d’extrême droite et des narcotrafiquants, faisant plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
Terres, démocratie et lutte contre le narcotrafic
Prévue initialement pour le 23 mars dernier, la signature des accords avait pris un peu de retard, en raison notamment de la complexité de certains dossiers. C’était le cas de l’accès à la terre et de sa restitution de ces dernières. Un sujet central, dans un pays où 52 % de la terre appartient à 1,5 % de la population et où 6 à 7 millions d’hectares ont été spoliés durant le conflit, soit 15 % de la surface agricole. Un autre point, comme la participation politique et l’ouverture démocratique, notamment aux Ex-Farc, a donné lieu à des négociations acharnées. Sans oublier l’épineuse question du narcotrafic dans un pays où, selon l’ONU, 69 000 hectares de coca étaient cultivés en 2014, représentant 3 % du PIB du pays.
Un accord “historique” pour l’Église
Malgré toutes les difficultés qui attendent désormais le gouvernement et les Farc pour mettre en pratique cet accord, l’Église catholique colombienne l’a qualifié d’ “historique”. À travers un communiqué de presse, le Secrétaire Général de la Conférence Épiscopale, Mgr José Daniel Falla Robles, a ainsi affirmé qu’il attendait que cet accord “soit le premier pas vers la construction de la paix et qu’il apporte les garanties en termes de respect des droits humains.” Le prélat a également rappelé au gouvernement qu’il était nécessaire “d’offrir à l’opinion publique une information suffisante, claire et vraie sur ces accords.”
Informer la population
Le Secrétaire de la Conférence Épiscopale a également demandé à ce que soient mis en place “des protocoles clairs et publics à même de pouvoir informer la population et les relais d’opinions sur les processus de destructions des armes”. Il a enfin rappelé que l’Église “continuera à travailler pour la paix et, comme elle a accompagné les victimes durant la période de la guerre civile, accompagnera également ce moment historique.”