Dès l’arrivée, un panneau donne le ton : “Sauf en temps de crue, le village se visite à pied” ! Exit la voiture : ici, les 200 000 visiteurs qui viennent chaque année doivent s’adapter au rythme de la Loire qui enserre la seule commune le long de ce fleuve à être sur une île.
“Dans le contexte de cette Loire armoricaine, plus resserrée, Béhuard et ses 220 hectares constituent un précipité des valeurs de l’Anjou : la religion, le culte marial, bien sûr, mais aussi la culture, la botanique… et même les bons vins !”, confie Jacques Boislève, spécialiste de l’histoire et la culture ligériennes. Belle synthèse qu’approuveront sans conteste les milliers de pèlerins, de promeneurs et de visiteurs, passés dans ce pittoresque village classé “petite cité de caractère” au sein d’une zone inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis l’an 2 000. Ce n’est donc pas sans raison que Béhuard a été sélectionné en 2016 pour participer à l’émission “Le village préféré des Français” !
Adossé au rocher volcanique de Béhuard jailli d’une île sur la Loire, le sanctuaire marial qui surplombe le lieu attire des pèlerins depuis de nombreux siècles.
Louis XI sauvé miraculeusement de la noyade
D’abord voué au culte d’une divinité protectrice des marins, c’est au Ve siècle que saint Maurille, évêque d’Angers, substitue à la déesse du lieu une statue de la Vierge Marie. Le lieu de pèlerinage accroît sa réputation au XVe siècle. À cette époque, Louis XI, réchappé d’une noyade, y fait ériger une chapelle en l’honneur de la Vierge : “Elle nous a toujours imparti en toutes nos affaires son aide et sa direction”. Conformément au vœu du roi, la cloche pour la Paix résonne encore quotidiennement dans Béhuard.
La roche affleure dans ce sanctuaire où sont fixés, sous la statue de la Vierge, les chaînes de galériens, vestiges de leur libération par l’ordre de Malte pendant la Révolution et symbole des esclavages dont le Christ peut libérer chacun. Béhuard porte ainsi un triple message de confiance, de paix et de libération.