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Policiers assassinés, hôpital attaqué, la France tétanisée

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Philippe Oswald - publié le 18/06/16
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Deux chocs révélateurs des désordres qui secouent la France.

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Succédant de peu à la tuerie commise par un terroriste islamiste dans une boîte gay d’Orlando, aux États-Unis, le double assassinat de Magnanville (Yvelines), au soir du 13 juin, a tétanisé la France. C’est en effet la première fois qu’un couple de policiers, un commandant et sa compagne, est massacré à son domicile. Ils ont été assassinés à l’arme blanche par un voisin musulman radicalisé, et sous les yeux de leur petit garçon de 3 ans. “Le choc est immense en France”, souligne Radio Vatican.

L’hommage aux policiers de l’évêque de Versailles

L’évêque de Versailles, Mgr Éric Aumonier, dans un message vidéo diffusé le 14 juin, a réagi à cette attaque terroriste, la première en France depuis le 13 novembre 2015 : “Ce matin je viens d’apprendre comme vous tous le sauvage assassinat de deux policiers. Je pense à leur enfant, qui a été spectateur de tout cela. (…) je voudrais dire toute mon estime aux policiers pour le travail qu’ils font, pour le courage que cela demande, pour le calme qu’ils démontrent. (…) Je voudrais aussi profiter de cette circonstance terrible pour nous inviter les uns les autres à ne pas, à ne jamais nous décourager d’œuvrer pour la paix, partout où nous sommes…”.

Les hommages rendus aux policiers contrastent avec les attaques qu’ils ont subies ces dernières semaines de la part de groupes d’extrême-gauche et de la CGT. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a été ovationné par tous les bords de l’Assemblée, mardi après-midi, lorsqu’il a lancé : “Je ne peux plus supporter ces propos, ces postures, ces affiches qui mettent en cause nos policiers” (vidéo AN). Mais le même Bernard Cazeneuve avait tweeté après le double assassinat de Magnanville : “Grande tristesse après la mort d’un policier et de sa compagne. Soutien à leurs familles et collègues.”

Un épisode de la “guerre totale” menée par l’État islamique

Comme après celui d’Orlando, l’État islamique a revendiqué l’attentat dont l’auteur, Larossi Abballa, avait filmé son forfait sur Facebook Live et posté des messages dans lesquels il appelait à tuer les policiers, les gardiens de prison, les journalistes, les rappeurs, en citant de nombreux noms, rapporte le journaliste de RFI David Thomson. “L’objectif du terroriste n’est pas uniquement de tuer, il est surtout de terroriser” rappelait mardi matin Nicolas Hénin, le consultant en djihadisme de BFMTV. Larossi Abballa a observé à la lettre les consignes du chef de l’État islamique, souligne La Voix du Nord : “Levez-vous, monothéistes, et défendez votre État depuis votre lieu de résidence, où qu’il soit (…) Attaquez les soldats des tyrans, leurs forces de police et de sécurité, leurs services de renseignements et leurs collaborateurs. (…) Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle, leur dit-il, débrouillez-vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, etc. etc.” On croirait entendre Joseph Goebbels appelant les Allemands à la “guerre totale” après Stalingrad, en 1943.

Sa fiche “S” faisait rire Larossi Abballa

“Larossi Abballa avait suivi, en 2011, des entraînements à caractère militaire dans une forêt du Val-d’Oise, révèle par ailleurs Le Point. Lui et ses comparses s’y donnaient rendez-vous la nuit pour s’endurcir en vue d’un départ éventuel au djihad au Pakistan. Devant la police, certains des complices avoueront également avoir égorgé des lapins”, histoire de s’entraîner. Selon un témoignage donné par une ancienne “petite amie” sur France Info, Abballa savait parfaitement qu’il était surveillé : “Il m’avait dit qu’il était sur écoute par rapport à son ancienne condamnation et qu’il avait une fiche S. Ça le faisait rire”.

Les policiers, eux, ne rient pas. “Dès 2011, le terroriste manifestait son envie de commettre des exactions en France” révèle Mediapart au terme d’une série d’articles sur les services de renseignement. Dans des mails remontant à 2011, Larossi Abballa faisait part de sa soif de “nettoyage de kouffars !” (mécréants) sur le territoire national. Ces mails ont motivé sa condamnation en 2013 à trois ans de prison, dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes en France. “Les conclusions des juges d’alors amènent à se demander si, une fois encore, il n’y a pas eu un raté de la part des services de renseignement” observe Mediapart.

Les policiers pourront rester armés

En quatre ans, sept policiers et militaires ont perdu la vie dans des attaques islamistes en France. Pour qu’ils puissent se défendre mais aussi intervenir s’ils étaient témoins d’un attentat ou d’une agression, “les policiers auront désormais la permission d’être armés en permanence, y compris hors service et sur la base du volontariat, état d’urgence ou non, annoncent les responsables des syndicats policiers à l’issue d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur”, annonce Le Figaro (14 juin). Une mesure que policiers et gendarmes réclamaient depuis des années.

À Paris, les casseurs s’en prennent à l’hôpital Necker Enfants malades

Le lendemain de la tragédie de Magnanville, la CGT et FO organisaient dans toute la France une grande manifestation contre la loi Travail (sur l’ensemble du pays, 1,3 million de personnes auraient battu le pavé, selon les syndicats, mais seulement… 125 000, selon les autorités). Et comme à chaque fois, les casseurs sont entrés dans la danse, agressant les policiers, brisant vitrines et mobilier urbain et incendiant un véhicule de la RATP et deux Autolib, précise le Huffington Post (73 casseurs ont été interpellés dont 58 à Paris où 29 policiers et 11 manifestants ont été blessés). Ils ont même franchi un pas de plus en s’attaquant à l’hôpital Necker, plus connu sous le nom d’hôpital des Enfants malades – celui-là même où avait été admis la veille pour y subir de longs soins post-traumatiques le petit orphelin du couple de policiers assassinés sous ses yeux. “Les images [des dégradations] ont provoqué une vague d’indignation”, rapporte Paris Match.

“Agression intolérable” a dénoncé Manuel Valls qui s’est rendu le lendemain (15 juin) dans l’hôpital pour enfants, accompagné de Marisol Touraine. “De mémoire, c’est la première fois que l’on s’attaque ainsi à un hôpital. Personne ne peut ignorer que c’est un hôpital. Derrière ces vitres, il y a en plus le bloc opératoire” a-t-il insisté, relève le JDD. Le Premier ministre en profite pour mener la charge contre la CGT, constate France 24 : “Manuel Valls réaffirme qu’il ne “changera pas” le projet de loi travail et dénonce “l’attitude ambigüe” de la CGT à l’égard des casseurs. Il appelle le syndicat à ne plus organiser de grandes manifestations à Paris”.  Ce même mercredi matin, en Conseil des ministres, François Hollande a annoncé qu’il n’y aurait plus d’autorisation de manifester si la préservation des biens et des personnes ne pouvait “être garantie”.

“Qu’on interdise aussi l’Euro !”

Si le gouvernement interdit les manifestations à cause des casseurs, alors “qu’on interdise aussi l’Euro !” s’est insurgé le numéro un de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, dans une allusion aux affrontements des hooligans anglais et russes à Marseille : «Les organisations syndicales font leur travail dans les cortèges. Ce qui se passe en dehors de manifestations c’est de la responsabilité des pouvoirs publics”, a-t-il relevé, insistant sur le fait que les casseurs “sont en marge” des cortèges” rapporte le Nouvel Obs (avec l’AFP). Mais dès le lendemain, jeudi 16 juin, “la préfecture de police de Paris publie plusieurs photos pouvant mettre le doute alors qu’on distingue clairement un manifestant, qui affiche une chasuble de la CGT, en train de ramasser deux pavés dans la rue” annonce RTL. “C’était de la défense ?” “Oui” répond maladroitement Martinez, toujours sur RTL “les policiers avaient reçu l’ordre de charger”… Mais la CGT persiste et dénonce avec virulence les “violences policières” !

L’absence d’autorité et les incohérences du gouvernement s’expliquent aussi par les exigences contradictoires des Français, argumente Guillaume Perrault, grand reporter au Figaro et à FigaroVox : “La cohérence, en effet, n’est pas notre point fort. Matin, midi et soir, François Hollande et Manuel Valls affirment que la France est en “guerre” contre le terrorisme. Mais ils ajoutent que la vie va continuer sans que notre confort et nos habitudes soient en rien modifiés.”

François Hollande doublé par Jean-Luc Mélenchon

Tout cela n’améliore pas la cote du pouvoir. Alors que dans l’Ain, “sans surprise” note le JDD, la candidate LR remportait la dernière élection partielle de la législature, portant à 17 le score de la droite sur les 22 élections partielles organisées depuis 2012, à gauche, “Jean-Luc Mélenchon commence à dépasser François Hollande” dans les intentions de votes au premier tour de la Présidentielle, relève Atlantico : Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 14% des voix, contre seulement 13% à François Hollande. Le Président n’a pas fini d’essuyer des tempêtes…

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