À l’audience générale, le Saint-Père rappelle au chrétien ses devoirs envers son frère marginalisé ou exclu.
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“Indifférence et hostilité rendent aveugles et sourds, empêchent de voir ses frères, de reconnaître en eux le Seigneur … jusqu’à se transformer parfois en agression et insulte.” Ce mercredi, le pape François s’est servi de la figure de l’aveugle mendiant sur le bord de la route, à qui Jésus a rendu la vue (Lc 18, 35-43), pour faire un parallèle avec toutes les personnes qui, aujourd’hui encore, “sont mises de côté à cause d’un désavantage physique ou autre”, et dont la seule vue provoque la réaction “agacée” de tant de gens, voire tant de chrétiens.
L’exclu “agace, irrite”
“Que de fois, à la vue de tous ces gens dans la rue – pauvres, malades, qui n’ont pas de quoi manger – nous éprouvons de l’agacement. Que de fois, devant tant de réfugiés, nous sentons-nous irrités”, a-t-il souligné face aux milliers de fidèles et pèlerins venus écouter sa catéchèse, ce 15 juin, place Saint-Pierre, au cours de la traditionnelle audience générale du mercredi. Plus de 25 000 personnes, dont une centaine de Chinois et des détenus d’un centre pénitencier pour mineurs, et des représentants du monde du spectacle itinérant et populaire qui commencent aujourd’hui leur pèlerinage à Rome pour le jubilé de la Miséricorde.
Quelle différence entre cet aveugle de Jéricho – “magnifique et verdoyante oasis dans le désert” – à l’écart de la foule, assis sur le bord de la route, les gens passant devant lui sans le voir, occupés, absorbés dans leurs pensées, et toutes ces personnes, aujourd’hui ? Aucune, pour eux comme pour lui, la rue n’est plus “un lieu de rencontre” mais devient “un lieu de solitude”. Tant de personnes qui passent et lui est seul… “Va-t’en, ne parle pas, ne crie pas”, dit-on à l’aveugle. “Chassez-les, mettez-les ailleurs”, sommes-nous capable parfois de dire aujourd’hui à ceux qui ont besoin d’aide et de consolation, a fustigé le Pape.
Tous mendiants
Cette attitude n’est pas l’attitude du bon chrétien, a sermonné François. Comme Jésus, qui s’est fait serviteur, nous sommes appelés à placer l’exclu au centre de nos préoccupations. Pour cela, “pensons à quand nous étions dans une mauvaise situation, ou en situation de péché. C’est Jésus qui nous a pris par la main et nous a retiré du bord de la route, il nous a sauvés”. De poursuivre alors son parallèle avec le récit du mendiant de Jéricho : “Au début, les gens avaient annoncé à l’aveugle une bonne nouvelle, mais ne voulaient rien avoir à faire avec lui ; Jésus oblige tout le monde à prendre conscience que l’annonce correcte consiste à mettre au centre de sa route celui qui en était exclu. Deuxième temps, l’aveugle ne voyait pas, mais sa foi lui a ouvert le chemin du salut, et il se retrouve au milieu de tous ceux qui sont descendus voir Jésus”.
“Nous sommes tous des mendiants” car “nous avons tous besoin d’être sauvés”, et “nous sommes tous appelés à devenir des disciples”, a insisté le Pape.
Être de meilleurs chrétiens
Le Saint-Père a alors rappelé que le Seigneur passe dans la vie du chrétien comme dans celle de l’aveugle de Jéricho. Ce passage, a-t-il expliqué, “une rencontre de miséricorde” qui permet à tout le peuple de “voir” : “Grâce à sa foi, l’aveugle peut désormais voir, mais surtout il se sent aimé par Jésus… et tout le peuple, en voyant cela, rend gloire à Dieu. Ce qui est arrivé à l’aveugle fait en sorte que finalement les gens aussi voient. Ainsi Jésus répand sa miséricorde sur tous ceux qu’Il rencontre. Il les appelle, les rassemble, les guérit et les illumine, créant un nouveau peuple qui célèbre les merveilles de son amour miséricordieux”, a expliqué le Pape dans sa synthèse en français. Et d’insister en italien : “Dans notre vie aussi Jésus passe, et on s’en aperçoit. Ce passage est une invitation à nous rapprocher de Lui, à être meilleur, à être un chrétien meilleur, à suivre Jésus”.