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En Inde, musulmanes et chrétiennes unies contre le “divorce instantané”

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Sylvain Dorient - publié le 14/06/16
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L’interprétation indienne de la charia permet aux époux de divorcer sans délai de leurs épouses, en prononçant trois fois : “Talaq”.

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En prononçant ou écrivant le triple talaq, “répudiation” en arabe, les maris musulmans indiens signifient qu’ils souhaitent cesser toute vie commune avec leur épouse. Le divorce prend alors effet immédiatement du seul fait de la décision unilatérale de l’homme. Des voix se font entendre pour condamner cette pratique : 50 000 femmes et 200 hommes musulmans ont signé une pétition pour l’interdire. Cette initiative est soutenue par des chrétiennes indiennes, dont Sœur Talisha Nadukudiyil, secrétaire de la conférence des évêques de l’Inde.

Divorce à l’indienne

Cette pratique des musulmans indiens est interdite dans de nombreux autres pays musulmans, y compris le Pakistan et le Bangladesh, et les opposants à ce procédé argumentent qu’il est anti coranique. La sourate 4 “des femmes”, précise que : “Si un couple craint la séparation, vous devrez nommer un médiateur de la famille de l’homme et un médiateur de la famille de la femme ; s’ils décident de se réconcilier, Dieu aidera à les réunir. Dieu est omniscient et parfaitement connaisseur”.

Sœur Talisha Nadukudiyil, s’exprimant auprès d’Ucanews s’indigne : “Les imams qui proclament fièrement que l’islam est la première religion à avoir donné des droits aux femmes ont le devoir de réparer cette injustice faite aux femmes. Nous constatons qu’au lieu de faire ainsi, ils continuent à justifier le privilège de l’homme musulman, qui peut divorcer instantanément, souvent par caprice, ou sous le coup de la colère”.

La voix des femmes

De multiples cas de divorce par triple “Talaq” sont rapportés auprès du BMMA, un mouvement de femmes indiennes musulmanes dont fait partie R. Ansari, mise à la porte par son mari, violent, qui la laisse seule élever ses enfants. Dans bien des cas, les épouses ne parviennent pas à faire valoir leurs droits sur leurs possessions, et même leurs bijoux sont gardés par leurs maris. Parfois, le divorce prononcé en trois mots vient rompre brusquement un mariage vieux de trente ans, comme ce fut le cas de J. Qureshi, mère de huit enfants, congédiée par son mari. Il arrive que le triple “Talaq” soit griffonné sur un bout de papier… ou même envoyé par SMS !

79% n’ont pas de pension alimentaire

Selon les statistiques relevées par le BMMA, 79% des épouses congédiées ne reçoivent aucune pension alimentaire et 43% d’entre elles n’ont même pas pu récupérer leurs affaires personnelles.

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