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Pourquoi existes-tu donc Frère Pou ?

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Patricia Navas González - publié le 11/06/16
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Ces petites bêtes sont répugnantes et difficiles à éradiquer, mais pourtant…

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On les redoute presque autant que les feuilles d’impôts… et ils arrivent souvent aux même périodes ! Au moment où l’on s’y attend le moins, voici un message du collège alertant de la présence de ces “petits amis” dans les chevelures de nos enfants. “La présence de parasites a été détectée”, dit laconiquement l’e-mail… Attention, danger ! À l’aide ! Toutes les alarmes s’activent et le groupe WhatsApp de la classe commence à fumer. Messages de panique de masse, émoticônes d’horreur et conseils de mères expérimentées sur comment en finir avec eux – non pas avec les professeurs, ni avec les enfants mais bien avec les poux.

Je respire profondément et reste calme : nous, à la maison, sommes toujours en état d’alerte. Le combat contre les poux est une guerre sans caserne, faite de multiples batailles, seulement pour les guerriers les plus expérimentés. Aucun repos, dès que tu baisses la garde et penses que tout est fini… voici ta fillette qui se gratte la tête ! Nooon ! Ne te gratte pas… Arrête ! Ne bouge pas de là ! Ne t’avise même pas de t’approcher de tes frères et sœurs !

Les mains tremblantes de peur, je vais chercher mes armes de combat. J’attrape le peigne fin et le passe lentement dans ses cheveux. Je retiens mon souffle : peut-être était-ce une fausse alerte. Toute la famille attend l’issue fatale. C’est alors qu’il apparaît, remuant ses petites pattes… Mais comment peut-il être aussi grand ? Comment peut-il être aussi répugnant ? Il est énorme ! “Du calme, il n’y a rien de grave”,  suis-je contrainte de dire devant mes enfants, même si je n’ai vraiment  qu’une envie : pleurer. Pourquoi ? Pourquoi moi ?  N’avais-tu pas une autre tête sur laquelle te poser, sale pou ?

Lutter jusqu’à en perdre le sommeil

Vous pensez que j’exagère ? Dans ce cas, heureusement pour vous ! Cela ne peut que signifier qu’ils ne sont pas allés dans votre maison. Félicitations, je vous envie ; parce qu’outre le dégoût qu’inspire la petite bête, elle te transmet d’autres préoccupations. Jusqu’où seront-ils venus cette fois-ci ? Se seront-ils contentés de la petite ou ont-ils déjà sauté sur ses frères et sœurs ? Se sont-ils répandus dans toute la maison, sur les fauteuils ? Et… comment s’en débarrasser ? Traitez-moi de paranoïaque, d’alarmiste, de catastrophiste, appelez-moi comme vous voulez, mais rien qu’à la pensée de faire des traitements sur la tête de mes cinq enfants (et parfois sur la mienne), de changer draps et serviettes, de désinfecter, laver, j’en perds le sommeil.

J’ai tout essayé, mais la prévention est chère, épuisante et ne sert guère : sprays pour les chasser, élastiques anti-poux, huile essentielle d’arbre à thé… Ne soyez pas dupe, tout anti-poux est inutile et c’est lorsque vous vous y attendez le moins qu’ils réapparaissent ! Il s’agit d’une guerre acharnée et silencieuse. Une guerre des tranchées dont on ne peut pas parler. À qui raconter que tes enfants ont des poux ? Ni le partager sur WhatsApp avec le groupe de parents sans risquer l’Armageddon !

Ne surtout rien dire à personne !

Et aux malheureux enfants, tu leur imposes la discrétion, la pire des censures : “Tu ne dis rien à personne et, encore moins, tu ne te grattes devant quelqu’un …Compris?”. Comme aux enfants, il leur échappe au collège qu’ils ont des poux, c’est quasiment comme s’ils avaient l’Ebola. “Untel a des poux !”, la rumeur se répand dans la cour. Tous, petits et grands, le regarderont avec un mélange de peur et de compassion.

Un après-midi, l’une de mes filles m’a demandé : “Pourquoi les poux existent-ils ?”. Drôle de question, non ? Mais qui ne se l’est pas posée enfant ? Une manière très éloquente de s’interroger sur le sens du mal… Pourquoi existe-t-il donc ? Pourquoi ? Quel sens donner à tout cela ?

J’ai pensé à saisir cette occasion pour  lui offrir une leçon sur le sens de la création. Donc, je l’ai pensé un bon moment … (mais  sans me gratter la tête).J’ai une tendance innée à voir le côté positif  de tout, mais les poux  me coûtent tant … Que dois-je dire à ma fille au sujet des poux, sur le mal, sur tout le mal qui existe dans le monde?

Deux bonnes nouvelles à la crise des poux

En le retournant dans ma tête, j’ai trouvé la solution. Il y a deux bonnes choses dans la crise des poux.

  • Les moments que je passe avec mes enfants en enduisant leurs cheveux de produits puis en leur passant un peigne fin, se prêtent à des conversations intimes. Rien ne rapproche plus d’une mère et son fils qu’une une bonne séance de désinfectant pour lutter contre les poux…
  • Je suis assez stressée face au retour des poux (ils ne me visitaient pas depuis mon enfance), mais cela suppose aussi une cure efficace d’humilité. Quand je suis assaillie de mirages sur moi-même qui me conduisent à penser que les autres doivent m’écouter ou que je suis importante, alors je me rappelle : mais ne te rends-tu pas compte ? Tu as des poux ! Tu es une poueuse !

Peu importe l’âge, la classe sociale, l’hygiène et les soins : ils attaquent également catholiques et incroyants, riches et pauvres, propres et sales, amicales et hostiles. Les poux sont un fléau évangélique : ils me rabattent rapidement le caquet et ne laissent rien me monter à la tête.

Les poux, ces petites bêtes insupportables. Détestables et horripilantes. Vous êtes répugnants et, cependant, vous parvenez à m’unir davantage avec mes enfants et à me donner une belle leçon d’humilité face à la vie. Donc, malgré tout… il n’y a pas de mal, ni de poux, dont ne naisse un bien. Je n’ai jamais pensé dire ceci : merci, Frère Pou !

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