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Sueurs froides pour l’Euro de foot

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Philippe Oswald - publié le 10/06/16
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La compétition s’ouvre avec les effluves de poubelles, les avions au sol, les trains et RER aléatoires, la CGT en embuscade et d’angoissants problèmes de sécurité.

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C’est le “foot…oir” français dénonce, comme beaucoup d’autres, l’éditorialiste Christophe Bonnefoy dans Le Journal de la Haute-Marne (10 juin).  Nos voisins s’en inquiètent. Les Français vont-ils “bousiller l’Euro?” se demande le tabloïd allemand Bild Zeitung tandis que la BBC se pince le nez devant les “collections de poubelles” qu’étalent les Français.

La carotte des sous et le bâton des réquisitions

Avec le ton direct et convaincant qui le caractérise, François Hollande a promis devant la presse, jeudi 9 juin, veille du coup d’envoi de l’Euro-2016, que l’État “prendra toutes les mesures qui sont nécessaires pour accueillir, pour acheminer, pour transporter, pour faire en sorte que les matchs puissent se tenir dans les conditions exigeantes de sécurité.” Alors que président s’exprimait, “les conducteurs SNCF des RER B et D qui desservent le Stade de France, où aura lieu vendredi soir le match France-Roumanie en ouverture de l’Euro-2016, ont prévenu qu’ils seraient massivement en grève”, notait France 24. Plus direct que le Président, “le Premier ministre Manuel Valls a prévenu jeudi soir qu’il n’excluait “aucune hypothèse” pour acheminer les supporteurs vers le Stade de France vendredi. Interrogé sur une possible réquisition de chauffeurs, il a répondu : “Je n’exclus par principe aucune hypothèse.””

Du coup, pour refroidir ses troupes chauffées à blanc, Philippe Martinez, le patron de la CGT, en vient à dire qu’un blocage ne serait pas “la meilleure image” que pourrait donner son syndicat, relève BFMTV : “La CGT “souhaite que l’Euro se déroule comme une vraie fête populaire dans les stades comme dans les fan zones”, a-t-il ajouté à l’occasion du congrès du l’Union départementales CGT du Loiret à Saran (9 juin)…tout en appelant de nouvelles entreprises à rejoindre le mouvement et à l’amplifier ! Mais le blocage des trains, ce n’est pas bon non plus pour le gouvernement. “Alors que la grève perdure à la SNCF, Manuel Valls a annoncé, ce mercredi (8 juin) de nouvelles mesures de soutien à la compagnie”, rapporte Sud-Ouest. Un soutien sonnant et trébuchant, comme de bien entendu, pour compenser “en partie les concessions faites aux syndicats – sous la pression du gouvernement – en vue de mettre fin à cette crise”. 100 millions de plus dès 2017, 500 millions par an d’ici 2020… “En revanche, sur la délicate question de la dette de la SNCF, qui dépasse les 50 milliards d’euros, le Premier ministre a renvoyé ce point à la remise d’un rapport en août”… en pleine torpeur estivale.

Sueurs froides pour la sécurité de l’Euro

Mais le plus préoccupant, c’est la sécurité. Plus de huit millions de supporteurs étaient attendus en France pour le championnat d’Europe de football, troisième événement sportif planétaire, après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football. Or, rapporte Jacques Raillane (ex de la DGSE) sur son blog (hébergé par Le Monde) “quelques jours après les attentats de Bruxelles, Mohamed Abrini aurait (…) révélé aux policiers belges que la cible initiale de sa cellule était l’Euro (…) Il n’y a là rien de bien réjouissant, alors que des infiltrations en Europe d’opérationnels du groupe sont détectées depuis l’automne dernier et que tous les services sont sur le pied de guerre.”

Devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, mercredi 8 juin, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a révélé que “quelque 80 000 personnels participant à l’Euro 2016 de football en France ont été passés “au crible” des fichiers de police et 300 “exclus”, rapporte Boulevard Voltaire. Est-ce bien rassurant ? Les entreprises privées de sécurité qui interviennent sur les différents sites dévolus aux rencontres et fan-zones de l’Euro 2016 sont-elles assez vigilantes lors du recrutement de leurs salariés ?” se demande, par exemple, Le Point. “Outre les menaces terroristes, les services de renseignements ciblent également les hooligans à l’idéologie d’extrême droite.” Et qui de l’extrême gauche ?

Des Veilleurs agressés par des militants de Nuit debout

Les “antifas” sont les premiers acteurs de la radicalisation haineuse qui se donne libre cours en France comme vient de le démontrer une nouvelle fois l’agression en série de Veilleurs par des militants de Nuit debout, à Paris, dans la soirée du mercredi 8 juin. Ces “groupes mobiles et violents” ne se sont pas contentés de chasser les Veilleurs de la Place de la République aux cris de “Pas de place pour les fachos !” mais ont continué de les traquer et de les agresser quai de Valmy, sur une passerelle du canal Saint-Martin où les Veilleurs s’étaient repliés pour poursuivre leur soirée débat sur le thème du travail, puis “rue de la Fontaine au Roy, où la violence monte d’un cran” rapporte Le Figaro : “Rémi, le jeune homme en charge du matériel, reçoit un coup qui lui ouvre la tempe. Il est transporté aux urgences de l’Hôpital Saint-Antoine. “Il aurait suffi d’une petite résistance pour que survienne un meurtre (…) N’écoutant que leur lâcheté, les agresseurs – certains avec leurs chiens –  assénaient des coups dans le ventre” témoigne une jeune femme sur Causeur. “Nuit debout, espace de liberté : mon œil !” tweete Joseph Thouvenel, Vice-président de la CFTC et président de l’Union départementale de Paris, qui était invité ce soir-là à s’exprimer devant les Veilleurs, en montrant l’énorme coquard dont un assaillant l’a gratifié.

“Si pour certains des doutes persistaient, les faits sont trop têtus pour demeurer dans l’angélisme : Nuit debout est fondamentalement totalitaire et refuse que l’autre s’exprime, conclut Rémy Mahoudeaux, lui aussi témoin de ces agressions, sur Boulevard Voltaire. Curieuse conception de la démocratie qui n’autorise que l’expression d’une opinion suffisamment conforme et dépêche sa milice de la pensée dès lors qu’elle diverge trop de la doxa de leur ministère de la vérité.” Et cela en toute impunité, ajoute-t-il, car la police n’est pas intervenue. D’où ce constat : “L’autorité de l’État est en lambeaux puisque des milices peuvent, pendant l’état d’urgence, agir trois fois dans un seul quartier en deux heures de temps.”

Un coup tordu contre les écoles hors contrat

Les écoles catholiques hors contrat sont en pleine croissance, annonce La Croix : “Entre 200 et 300 établissements primaires et secondaires se disant catholiques fonctionnent hors contrat d’association avec l’État”. Cette floraison ne pouvait que déplaire au gouvernement. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, a annoncé le jeudi 9 juin une réforme des modalités d’ouverture des établissements d’enseignement privés hors contrat qui n’est rien d’autre qu’un tour de vis drastique. “La ministre poursuit un double objectif, explique Valeurs Actuelles : d’un côté, elle souhaite maitriser les ouvertures d’établissements, de l’autre elle espère systématiser et renforcer les inspections pour ceux qui suivent l’école à la maison.(…) En brisant l’indépendance des établissements hors contrat, en contraignant l’école à la maison, l’idéologue Vallaud-Belkacem surfe sur les tensions religieuses et la radicalisation pour traquer les derniers électrons libres qui passent au travers du rouleau compresseur républicain.” Si le gouvernement rompait avec le droit de la société civile à créer des écoles, il rejoindrait le camp des États totalitaires “qui tentent d’assoir leur pouvoir sur le contrôle de la jeunesse et des penseurs” comme cela se passe au Vietnam ou en Chine, avertit Antoine Besson, rédacteur en chef d’ “Asie Reportages” le magazine d’Enfants du Mékong, sur Aleteia.

L’épiscopat monte au créneau

Mais, en France, le climat est en train de changer : la ministre de l’Éducation nationale n’avait sans doute pas prévu que l’épiscopat monterait au créneau pour défendre l’enseignement libre hors contrat. “La liberté de l’enseignement est en danger”, dénonce le cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux et Président du Conseil épiscopal pour l’Enseignement catholique sur le site de l’Église catholique en France : “…ce nouveau dispositif d’autorisation préalable serait malgré les assurances apportées, une atteinte au principe même de cette liberté constitutionnelle en posant des conditions à l’ouverture des établissements scolaires. Aujourd’hui, l’épiscopat français entend, par ma voix, exprimer à ce sujet à la fois son inquiétude et ses plus grandes réserves.” Le prétexte du gouvernement, c’est la lutte contre “la radicalisation” (un mot valise qui permet de mettre les cathos dans le même panier que les islamistes). “Cette lutte est nécessaire mais pas à n’importe quel prix et certainement pas à celui de la liberté d’enseignement.” prévient le cardinal Ricard. Qui conclut ainsi son communiqué : “Notre pays a besoin d’apaisement quand il doit résister à la violence qui l’assaille. Notre pays a besoin de confirmer son choix des libertés quand son modèle démocratique est contesté. (…) J’en appelle à la responsabilité du gouvernement et de sa ministre de l’Éducation nationale.”

François Hollande et Manuel Valls soutiendront-ils Najat Vallaud-Belkacem dans l’ouverture de ce nouveau front ?

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