Jean-Frédéric Poisson, président du PCD, en appelle au renforcement des sanctions pénales à l’encontre de ceux qui y auraient recours ou qui en feraient leur commerce.
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Aujourd’hui en Commission des lois, nous défendons avec plusieurs de mes collègues une proposition de loi visant à lutter contre la GPA. Cette proposition de loi sera ensuite débattue en séance à l’Assemblée nationale le 16 juin prochain.
Le fait que cette question soit d’actualité révèle une chose : soixante ans après Mai 68, ses effets sont toujours à l’œuvre.
La revendication du « droit à l’enfant » en est l’ultime avatar. “Il ne doit y avoir aucune entrave à la liberté personnelle”, “mon propre désir doit être satisfait quelles que soient les conséquences pour le corps social”, tels sont les principes de Mai 68, qui sous-tendent la Gestation Pour Autrui (GPA) ou pratique des mères porteuses.
Ceux qui prônaient la libération sexuelle hier en sont arrivés au nom d’un nouveau désir, celui d’avoir un bébé quelles qu’en soient les modalités et les conséquences, à promouvoir la pire forme d’asservissement des femmes. Avec la GPA, au nom du concept ubuesque et mensonger de “stérilité sociale” inventée par des sénateurs socialistes en 2013 pour justifier l’ouverture à la Procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes homosexuelles, la femme devient une usine et les bébés l’objet d’un contrat marchand. Un enfant qui peut d’ailleurs être abandonné s’il ne correspond pas aux termes du contrat, comme ce fut le cas avec un enfant trisomique en 2014.
C’est l’alliance de l’ultralibéralisme économique qui fait que rien sur cette planète ne doit échapper à la logique de l’échange marchand et du libéralisme sociétal qui prône une liberté sans entrave.
À l’inverse de cette logique, je veux libérer la France de Mai 68 et mettre fin à ce libéralisme – libertaire.
Je refuse que la transaction de marché devienne l’alpha et l’oméga de la relation sociale.
C’est valable dans le domaine de la famille, comme dans tous les domaines. Ma ligne politique est cohérente. Je ne déplore pas d’un côté le libéralisme sociétal, tout en soutenant de l’autre le modèle économique actuel mondialisée et financiarisée. Je ne sépare pas l’écologie environnementale de l’écologie du respect de l’intégrité des personnes. Je n’accepte pas un monde où 1% des plus riches du monde possèdent plus que les 99 % du reste des habitants de la planète. Je n’accepte pas la désaffiliation tout comme je lutte contre le déracinement généralisé en matière culturel et migratoire.
La lutte contre la GPA fait partie de ce combat. Aujourd’hui, je propose une action politique à trois niveaux.
Au niveau national, nous devons renforcer les sanctions pénales à l’encontre de ceux qui auraient recours à cette pratique et de ceux qui en feraient leur commerce. Et pour graver dans le marbre notre refus collectif de la GPA, je propose de rendre constitutionnel le principe d’indisponibilité du corps humain.
Au niveau européen, il faut à tout prix nous libérer de la tutelle de la Cour européenne des droits de l’homme. Cette Cour est en en effet en train de devenir une juridiction d’appel, et permet à des couples de faire reconnaître dans le droit français l’état civil de l’enfant qu’ils ont acheté en Inde ou ailleurs. Au nom des droits de l’homme, elle nous impose d’accepter cette logique esclavagiste et marchande ! Nous devons mettre un terme à cette dérive et récupérer notre souveraineté. Parce qu’en France, c’est la loi française qui s’applique.
Au niveau mondial, la France doit prendre l’initiative et proposer aux Nations unies une résolution pour interdire mondialement cette pratique.
Le modèle anthropologique que l’on veut nous imposer – celui d’un homme désaffilié, asexué, déraciné, interchangeable – est faux. Il est en train d’échouer de manière fracassante. Il est urgent, dans tous les domaines, de revenir au Réel, de retrouver le sens de la limite et de la mesure. Et de proposer un modèle anthropologique alternatif qui tient compte de ses exigences.
Si l’on veut vraiment lutter contre la GPA, alors il faut refuser catégoriquement et sans compromis tout ce qui pourrait y conduire. C’est dans cette perspective que je suis non seulement pour l’abrogation du mariage pour tous, mais aussi, et je suis le seul, contre l’union civile des personnes de même sexe parce qu’elle conduira, tout comme le mariage, tôt ou tard à la GPA. Et si la France ne le veut pas, la Cour européenne des droits de l’homme l’y obligera au nom de l’égalité des couples.
La plupart des dirigeants de droite sont encore totalement captif du gauchisme culturel. Ils ont adopté les présupposés de Mai 68 et sont incapables de prendre toutes les mesures qu’il faut pour lutter contre la pratique des mères porteuses. Je le redis, avec la reconnaissance institutionnelle des couples de même sexe, nous allons tout droit vers la GPA.
Cela, je le refuse.