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Les évêques philippins s’opposent au retour de la peine de mort

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Sylvain Dorient - publié le 23/05/16
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Le turbulent nouveau président des Philippines, Rodrigo Duterte, prévoit de rétablir la peine capitale…

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Les criminels seront pendus, pour éviter de gâcher une balle, a précisé, le 16 mai 2016, le nouveau président philippin à des émissaires étrangers selon le Philippine Daily Inquirer. Il a même ajouté que ceux qui auraient accompli deux crimes seraient pendus deux fois : “Après avoir été pendu une première fois, il y aura une seconde cérémonie jusqu’à ce que votre tête se soit complètement détachée de votre corps. J’aime cela, car je suis fou”. Et effectivement, le président qui a gagné son surnom de “Dirty Harry” pour sa gestion musclée de la criminalité en tant que maire de Davao, cultive son image de justicier sanguinaire à chaque interview.

Six mois pour éliminer la criminalité

L’actuel président a précisé que s’il ne parvenait pas à éradiquer la criminalité en six mois, il donnerait sa démission, et il s’autorise tous les moyens pour réaliser son objectif. Si ses déclarations, selon lesquelles “100 000 criminels” seraient jetés aux poissons de la baie de Manille, peuvent laisser sceptique, il suscite déjà des disciples. Ainsi, Tomas Osmena, maire de Cebu, grande ville du centre de l’archipel, a affirmé qu’il offrirait 50 000 pesos, soit 950 euros, pour le meurtre d’un criminel. “Si vous abattez un criminel dans l’exercice de vos fonctions vous serez récompensés, aucune question ne sera posée. Je suis là pour aider la police, pas pour la poursuivre”, a déclaré M. Osmena à l’AFP.

Le président n’est pas Dieu

Dès l’élection de Rodrigo Duterte, l’épiscopat philippin l’avait assuré de sa “collaboration vigilante” et il n’a pas manqué de critiquer la nouvelle provocation du 16 mai. L’évêque de Balanga, Mgr Ruperto Santos, a ainsi rappelé : “Seul Dieu a le droit de vie. Dieu donne la vie et Dieu l’enlève, nul ne devrait prendre sa place”. Mgr Ramon Arguelles, de l’archevêché de Lipa a de son côté affirmé qu’il était prêt à prendre la place de l’éventuel premier condamné à mort : “N’est-ce pas ce que le Christ a fait ?”, interroge-t-il. “Les Philippines catholiques seront sans merci [sur le sujet] en cette Année de la miséricorde.” De fait, c’est en partie grâce à l’action de l’Église catholique que la peine de mort avait été abolie par le Congrès philippin, en 2006.

La vice-présidence pourrait tout changer

Leni Robredo, la candidate du parti de l’administration sortante, aurait toutes les chances de devenir la nouvelle vice-présidente, selon Asia Sentinel. Personnalité pondérée, militante de la cause sociale, son tandem avec Rodrigo Duterte risque d’être sportif ! Aux Philippines, il est fréquemment arrivé  qu’un président quitte sa fonction ou soit chassé du pouvoir, et le poste de vice-président n’a rien d’une fonction de simple représentation.

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