Le chef de l’Église catholique d’Alep soutient une pétition réclamant la fin de l’embargo économique qui frappe le pays.
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Dans l’un des derniers hôpitaux encore debout d’Alep, le directeur Émile Katti doit composer quotidiennement avec la pénurie. Il s’emporte : “L’embargo ne concerne pas le matériel médical, mais un hôpital n’a pas besoin que de médicaments. Comment soignerons-nous nos malades quand nos générateurs auront épuisé la dernière goutte de fioul, et que nous n’aurons plus d’électricité ?”. L’approvisionnement en énergie est devenu dramatiquement compliqué – et cher – pour tous les Syriens, mais plus particulièrement pour ceux qui vivent dans les zones contrôlées par le régime, comme le docteur Katti.
“Cela n’a pas fonctionné à Cuba et ne fonctionnera pas plus en Syrie”
L’Histoire et l’exemple de Cuba démontrent, aux yeux du vicaire apostolique d’Alep, Mgr Georges Abou Khazen, que les sanctions économiques ne fonctionnent pas. “Elles ne blessent que les pauvres et ne mettent pas fin à la guerre”, constate-t-il. Décidées en 2011 par l’Union européenne, elles n’ont connu qu’un aménagement en 2012 : elles ne concernent plus les zones contrôlées par les rebelles ! Le reste de la Syrie attend de pouvoir à nouveau commercer normalement. En juin 2016, le renouvellement de ces sanctions doit être examiné, et Mgr Khazen encourage les Occidentaux à signer une pétition (en italien) qui réclame la fin de l’embargo décrété contre la Syrie.
Les armes passent mieux que la nourriture
Les sanctions économiques rendent la vie des Syriens impossible, dénonce Mgr Khazen. Il est impossible, par exemple, pour un travailleur étranger d’envoyer de l’argent à sa famille, même les ONG rencontrent de sérieux problèmes pour envoyer de l’argent en Syrie. Les étudiants sont contraints d’interrompre leurs études faute de ressources financières. Dans ces conditions, la seule solution pour s’assurer un avenir stable est d’émigrer vers l’Occident. Le texte de la pétition dénonce : “La rhétorique sur les réfugiés qui fuient la Syrie est d’une parfaite hypocrisie si, dans le même temps, on continue à affamer, à priver de soins, d’eau potable, de travail, de sécurité et de la plus élémentaire dignité ceux qui ont le courage et de rester dans leur pays malgré les difficultés”.
L’émigration favorisé
Les membres du clergé syrien insistent, lors de chacune de leurs interventions publiques, sur l’importance de conserver une présence chrétienne dans leur pays. Il se sont donc largement fédérés autour de cette pétition et plusieurs évêques d’Alep l’ont déjà signée comme Mgr Joseph Tobji, archevêque maronite, Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque gréco-catholique et Mgr Boutros Marayati, archevêque arménien catholique.