La conception politique actuelle de la famille est consternante et deux nouveaux projets législatifs portés par le gouvernement en sont l’illustration…
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Le premier porte sur la mise en place du divorce par consentement mutuel devant notaire, par un amendement du garde des Sceaux à sa propre loi. Le deuxième vise à supprimer la norme actuelle interdisant au moins de 18 ans tout film qui “comporte des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence” (cf. le projet de la ministre de la Culture).
Le divorce ? une formalité
Tout d’abord, la réforme envisagée du divorce fait de la rupture du mariage une simple formalité. L’institution du mariage va s’en trouver dénaturée (dans la suite logique de la loi Taubira) car elle deviendra dans l’esprit de tous un contrat ordinaire pouvant être rompu comme un simple PACS. Cette nouvelle procédure ne constituera en rien une “pacification des relations entre époux” comme le prétend, avec une flagrante mauvaise foi, le garde des Sceaux. En effet, tout divorce est un déchirement entre époux. Même envisagé de manière consensuelle, c’est toujours un traumatisme pour les époux et pour les enfants. L’intervention – même symbolique – du juge à ce moment n’est pas anodine, car ce dernier peut vérifier que chacune des deux parties est correctement conseillée et défendue. Il est aussi et surtout le garant de l’intérêt des enfants après la séparation. L’argument présenté par le ministre est l’engorgement des tribunaux.
Certes celui-ci est réel, mais le vrai sujet est le nombre effarant de divorces en France : 125 000, soit 52% du nombre de mariages célébrés dans l’année (ce pourcentage était de 45% il y a dix ans).
De ce problème majeur qui déséquilibre toute la société, les politiques ne parlent jamais. Ils ne sont absolument pas conscients des drames que les divorces engendrent dans les familles et ils ne font rien pour essayer d’endiguer ce fléau. De fait certaines évolutions sociologiques déstabilisatrices sont favorisées par les politiques, comme l’envahissement par la pornographie des espaces tant publics que privés – cinémas, kiosques, presse, internet, vidéos, télévision.
Le porno ? une banalité
Ainsi le laxisme dans les normes de classification des films va entraîner une banalisation des scènes pornos dans tous les autres supports. Cette pornographie, les médias s’en régalent. Ils la baptisent “transgression émancipatrice” et la présentent comme inséparable de la créativité (et ceux qui s’en offusquent sont accusés d’intégrisme ou de vouloir ressusciter les ligues de vertus).
En fait, nous rappelait saint Jean-Paul II en 1981, avec la pornographie est bafouée “la sensibilité personnelle à l’égard de ce qui se relie au corps humain, à sa nudité, (…) se trouve violé le droit à l’intimité du corps dans sa masculinité et dans sa féminité, (…) se trouve violée cette profonde règle du don et du don réciproque qui est inscrite dans cette féminité et dans cette masculinité à travers la structure entière de l’être humain”. Tout le monde sait qu’elle fait des ravages parmi les adolescents en entraînant violence et harcèlement ; elle déstabilise aussi les jeunes adultes dont la vie sentimentale sera durablement affectée par les fantasmes provenant des scènes de ce type.
Il est évident qu’il y a un lien entre la déferlante porno qui s’amplifie depuis quarante ans et le quasi triplement du nombre des divorces pendant cette même période. Et il assez curieux que l’opposition soit tétanisée à l’idée de critiquer la promotion de la pornographie ou de s’opposer aux manœuvres du garde des Sceaux en vue de banaliser encore plus le divorce.
Pour notre élite politico-médiatique, la famille est une option comme une autre : il faut voir combien elle coûte, combien elle rapporte, l’important étant que l’industrie du cinéma assure des rentes suffisantes aux “copains”. À contre-courant de cette doxa, les chrétiens rappellent inlassablement que c’est la famille – basée sur l’union d’un homme et d’une femme – qui crée la société. L’engagement public créant une famille est l’acte social par excellence. La société ne doit donc admettre aucun argument de “simplification administrative” risquant de banaliser cette union, elle doit tout faire pour favoriser la fidélité entre époux et, malgré les pressions financières, lutter contre la destruction sociale constituée par la pornographie.