Du monastère Saint-Élie de Mossoul ne restent que quelques ruines et d’anciennes photographies.
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Il y a encore deux mois, le monastère Saint-Élie se dressait à Ninive, au Nord de l’Irak. Tout au long de son histoire, le sanctuaire aura connu tous les sorts. Au début du XXe siècle, on aurait pu penser que les travaux de restauration signaient un nouveau départ. C’était sans compter sur les guerres successives qui auront raison de ce lieu de culte.
Pendant la Première Guerre mondiale, le monastère fait office de centre pour réfugiés. Dès lors, son existence ne cessera d’être liée aux conflits. Il est même la cible d’une attaque lors de l’invasion de l’Irak puisqu’à l’époque les États-Unis s’en servent comme garnison militaire.
En 2008, des militaires américains postés dans le monastère, à proximité immédiate d’un bataillon d’ingénieurs, se lancent dans la réalisation d’une carte topographique du lieu. L’ancien monastère semble alors être en bonne voie pour être restauré.
S’en suivent de nombreuses découvertes : des restes de fresques peintes en bleu cobalt, d’anciennes inscriptions pieuses en araméen, exaltant le visiteur à prier pour ceux qui vivent dans son enceinte, ainsi que de nombreux restes extrêmement anciens de vases en terre cuite retrouvés aux quatre coins du site.
Point de surprise à cela, puisque le temple est construit au VIe siècle par des moines assyriens, avant d’être repris par les chaldéens. Puis, au milieu du XVIIIe siècle, l’envahisseur perse lance aux moines un ultimatum : fuir ou périr.
Les moines, comme on peut l’imaginer, n’abandonnent pas le monastère.
Bien plus tard, les universités de Mossoul et de Chicago, aux côtés de l’Unesco et du Comité de conservation des antiquités du gouvernement irakien, portent un grand intérêt au site et multiplient les initiatives de conservation. Chaque année, à la fête patronale de saint Élie au mois de novembre, les pèlerins des environs se rendent à Dair Mar Elia, comme on l’appelle en arabe.
Malheureusement, cette tradition vieille de 1 400 ans n’est plus. Le monastère a connu le même sort que les tours funéraires de Palmyre et les temples de Baalshamin et de Baal : il a été rasé par l’État islamique.