À l’audience générale de ce mercredi, le Saint-Père met le doigt sur la contradiction de ceux qui disent “connaître” la Parole de Dieu et ignorent le pauvre sur le pas de leur porte.
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“Le riche sera condamné non pas pour ses richesses, mais parce qu’il a été incapable de ressentir de la compassion pour Lazare et de le secourir”. Ce mercredi, le pape François est parti de la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare (Lc 16, 19-31) pour expliquer “les liens entre la miséricorde de Dieu envers nous” et “notre miséricorde envers le prochain”, plus spécialement entre “la pauvreté et la miséricorde”, qui ne vient pas en connaissant la Parole de Dieu, mais uniquement si celle-ci”est écoutée et accueillie dans nos cœurs”, a-t-il souligné face aux milliers de fidèles et pèlerins rassemblés ce 18 mai, place Saint-Pierre, pour la traditionnelle audience générale du mercredi.
Du Bon samaritain… au pauvre Lazare
La catéchèse de ce mercredi rejoint celle que le Pape a prononcée le 27 avril dernier, sur la parabole du bon samaritain, pour expliquer “l’amour du prochain”, qui n’est pas “un vague sentiment” mais un aspect essentiel de la Miséricorde de Dieu. Soulignant qu’il n’existe de vrai culte que lorsque celui-ci est vraiment mis au service du prochain, et invitant le croyant à ne “jamais regarder les gens épuisés par la faim, la violence et les injustices en simple spectateur”, mais avec compassion en allant vers eux comme le Seigneur fait avec chacun de nous.
Aujourd’hui le Pape a choisi cette parabole parce que “le pauvre Lazare représente bien le cri silencieux des pauvres de tous les temps et la contradiction d’un monde où d’immenses richesses et ressources sont aux mains d’un petit nombre”, a-t-il expliqué au début de sa catéchèse.
Manque de compassion rime avec mépris
Le riche connaissait la Parole de Dieu, mais il ne l’a pas écoutée, il ne l’a pas accueillie dans son cœur. En excluant Lazare, il n’a absolument pas tenu compte du Seigneur. Il revendique son appartenance au peuple de Dieu mais ne lui montre aucune considération, “mettant sa petite personne au centre de tout, s’enfermant dans son univers de luxe et de gaspillage”. En agissant ainsi, a expliqué le Pape, il fait preuve de mépris à l’égard de Dieu. “Oui, ignorer le pauvre, c’est mépriser Dieu”, a insisté le Pape, car ce n’est pas voir en eux “Jésus lui-même qui vient à notre rencontre”, alors qu’ “aucun messager, aucun message ne pourra remplacer” ce qu’ils représentent.
Guérir de notre aveuglement
La parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare montre que “sans miséricorde à l’égard du prochain”, celle de Dieu “ne trouve pas de place dans notre cœur… car fermé, elle ne peut y entrer”. Pour nous convertir, a-t-il ajouté, “nous ne devons pas attendre des événements prodigieux, mais ouvrir notre cœur à la Parole de Dieu”, car c’est elle qui peut “faire revivre un cœur desséché et le guérir de son aveuglement”, comme l’illustre la seconde partie de la parabole. En renversant les sorts, celle-ci illustre “le mystère de notre salut”.
“Que l’Esprit Saint, qui nous a été donné à la Pentecôte, guérisse nos cœurs desséchés et les ouvre à toutes les personnes dans le besoin, que nous rencontrons sur notre route”, a alors prié le Pape en saluant les pèlerins francophones, en particulier le Séminaire de Strasbourg, la délégation du Sanctuaire de Notre-Dame de La Salette, ainsi que celle du Grand Saint-Bernard, en Suisse.