Le Conseil des ministres vient d’autoriser Manuel Valls à recourir à cet outil constitutionnel. Mais cette référence biblique tombe encore plus à propos !
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Ce mardi 10 mai, le verdict est tombé : le Premier ministre a obtenu l’autorisation du Conseil des ministres pour recourir à l’article 49-3 de la Constitution de 1958. Il pourra ainsi faire adopter le très controversé texte de loi sur la travail porté par Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Ce fameux chapitre dispose que :
“Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la Sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session.”
Concrètement, le Conseil des ministres peut donc décider seul de l’adoption d’une loi en se passant de l’avis du législateur. Mais figurez-vous que c’est une excellente nouvelle ! En effet, si l’on en croit Ben Sirac le Sage, ce passage en force dénoncé par une partie de nos parlementaires n’augurerait rien de moins que le retour à la foi de la Fille Aînée de l’Église !
Il tourna son cœur vers le Seigneur et, dans ces temps d’abandon de la Loi, il raffermit la religion.
(Si 49, 3)
Dès lors, annonce le prophète Jérémie , l’heure des tribulations a sonné pour la majorité :
Tu peux gémir, Heshbone [France], sur la dévastation de Aï [la démocratie]. Filles de Rabba [Paris], poussez des cris, revêtez-vous de toile de jutte, lamentez-vous, errez sur les murailles, car Milcom [Manuel Valls] s’en va en exil, avec ses prêtres [députés] et ses princes [ministres], tous ensemble.
(Jr 49, 3)
Les mains liées, les députés peuvent supplier avec le psalmiste :
Qu’il vienne, notre Dieu, qu’il rompe son silence ! Devant lui, un feu qui dévore ; autour de lui, éclate un ouragan.
(Ps 49, 3)
Mais avant de savoir si la motion de censure, cet “ouragan” tant redouté par le pouvoir, sera ou non votée par une majorité d’élus, gardons confiance avec le prophète Isaïe en la vocation de la France :
Il m’a dit : “Tu es mon serviteur, Israël, en toi je manifesterai ma splendeur”.
(Is 49, 3)
Le destin de notre pays dépasse de loin le mandat éphémère d’un gouvernement temporel. Le peuple français, qui s’est si souvent levé, furieux, bravache tombant de Charybde en Scylla au gré des alternances politiques, ferait bien d’écouter le patriarche Jacob quand il dit à Ruben (son fils aîné) dans la Genèse :
Toi, Roubène, mon premier-né, ma force, les prémices de ma virilité, débordant de fierté, débordant d’énergie (…), torrent impétueux, ne déborde plus !
(Gn 49, 3)
Avec plusieurs milliers d’années d’avance, les prophètes de l’Ancien Testament avaient déjà tout compris !