Le point de vue de cinq catholiques américains qui travaillent avec eux au quotidien.
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Une autre journée bien remplie commence et vous vous pressez pour arriver à l’heure à votre prochain rendez-vous, lorsqu’un homme d’apparence négligée vous demande de l’argent au coin d’une rue. Il faut aider les pauvres, vous le savez, et vous avez un billet de cinq euros dans votre poche – allez-vous le lui donner ? Comment aider au mieux les sans-abris ?
Aleteia a posé ces questions à cinq personnes qui travaillent avec les sans-abris tous les jours. Voici leurs réponses à épineuse question.
Faut-il donner de l’argent directement aux sans-abris ?
“Non ! Sauf si vous les connaissez vraiment. J’ai déjà donné de l’argent à des sans-abris, mais uniquement en sachant qui ils étaient et quels étaient leurs besoins. Lorsqu’on me demande de l’argent, je réponds généralement “je ne peux pas vous donner 2 euros mais plutôt de la nourriture et toute mon affection”. Il me semble que “jeter de l’argent” sur un trottoir, c’est se débarrasser de sa culpabilité. Mais ça ne résout pas le problème, ni ne respecte l’humanité des personnes dans le besoin. Apprenez à les connaître. Regardez-les dans les yeux, Demandez-leur leur nom, de prier pour vous ! Vous pourrez alors leur donner de l’argent, comme vous aideriez un ami” répond Steve Sarnecki, co-fondateur de SALT, œuvre paroissiale américaine dont les maraudes aident les sans-abris à Baltimore.
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“Ce que vous faites pour quelqu’un reste entre vous et Dieu. J’ai beaucoup appris des sans-abris. Demandez-vous si la personne que vous rencontrez vit effectivement dans la rue ou s’il s’agit d’un arnaqueur qui rechercher un moyen facile et rapide d’obtenir de l’argent.
Les addictions, les maladies mentales, le désespoir amènent les sans-abris à acheter ce dont ils ont envie et non ce dont ils ont besoin. C’est effrayant de penser que vous contribuez malgré vous à aggraver les choses” raconte Cortez McDaniel, directeur des programmes pour hommes du Father McKenna Center, à Washington, District of Columbia.
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“Écoutez vote Cœur. Je donne de l’argent aux mendiants parce qu’ils sont totalement démunis. C’est ce que ferait Jésus s’il était de ce monde” affirme Mary Jo Copeland, fondatrice et directrice de l’association Sharing and Caring Hands à Minneapolis, MN.
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“Denver est une ville pleine de ressources pour ceux qui veulent quitter la rue. Nous ne donnons pas d’argent aux sans-abris car cela change la nature de notre relation avec eux. Nous les informons sur ce qu’il existe à Denver et les accompagnons pour qu’ils aient ce dont ils ont besoin” explique Phil Couture, directeur de la formation et des maraudes chez Christ in the City, à Denver, CO.
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“J’étais en voiture dans la ville de Nashville lorsque j’ai croisé un homme en chaise roulante qui faisait la manche à un feu rouge. Je me suis approché et j’ai remarqué qu’il essayait de se gratter le dos, en vain. Je me suis penché, je lui ai donné quelques dollars et je lui ai gratté le dos. Il était tellement reconnaissant ! Plus pour son dos que pour l’argent ! J’aurais pu refuser poliment mais je me suis senti guidé par le Saint Esprit.”
“Il n’y a pas de règle pour donner. Il faut se laisser guider par l’amour et son instinct. Mon seul conseil est de ne pas ignorer les souffrances des sans-abris, arrêter de les traiter en objets inanimés ou en insectes dérangeants. Voilà ce qui est destructeur. La dignité et le respect valent bien quelques dollars” raconte Mark Gordon, président de la Société Saint Vincent de Paul pour le Diocèse de la Providence, RI.
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