Découvrez les œuvres religieuses de ce peintre, ami de Maurice Denis et directeur des Ateliers d’Art Sacré.
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Rencontre avec Emilie Chedeville, chargée de recherche pour le musée Maurice Denis qui nous explique le travail du peintre de l’art sacré.
Aleteia : Qui est Henri de Maistre ?
Émilie Chedeville : Après une enfance normande, Henri de Maistre (1891-1953) se forme à l’École des Beaux-Arts à Paris où il rejette l’art académique. Mobilisé pendant la Première guerre mondiale, il est marqué à jamais et se tourne vers l’art religieux. Il rejoint alors Maurice Denis et George Desvallières au sein des Ateliers d’Art Sacré créés par ces derniers en 1919. Avant la Seconde guerre mondiale, il réalise un certain nombre de décorations, assistant Maurice Denis pour la coupole du Petit Palais à Paris et pour l’église Saint-Louis de Vincennes. En 1926, Maurice Denis lui confie la direction des Ateliers d’Art Sacré.
Que sont les Ateliers d’Art Sacré ?
Ils ont été créés par Maurice Denis et George Desvallières pour pallier au manque d’art religieux contemporain après la Première guerre mondiale. Le but premier est de moderniser l’art chrétien. L’atelier liait à la fois vie spirituelle et vie artistique, cherchant à “former des artistes et des artisans à la pratique de l’art chrétien pour fournir aux églises, spécialement aux églises dévastées par la guerre, des œuvres d’art d’un caractère à la fois esthétique, traditionnel et moderne.” Installé au 8 rue de Furstenberg à Paris, l’atelier fonctionnait à la façon du compagnonnage avec une hiérarchie : apprenti, compagnon puis maître. Il recevait des commandes et Henri de Maistre, en tant que directeur, assumait la maitrise d’œuvre de chantiers.
Une commande des Ateliers d’Art Sacré particulièrement importante à citer ?
L’Église du Saint-Esprit à Paris est la grande commande des Ateliers d’Art Sacré en 1932. Maurice Denis, George Desvallières et Henri de Maistre y ont collaboré. Henri de Maistre est alors chargé de deux projets : la représentation du martyr des premiers chrétiens et de l’église des premiers siècles.
Et l’art profane ?
Pour Henri de Maistre, ses réalisations profanes n’ont pas de vocation commerciale mais sont réalisées pour son propre plaisir. Proche des peintres du courant de la Réalité Poétique, il est sensible à la beauté de la nature et s’adonne notamment à la peinture de paysage. Il est particulièrement influencé par son voyage en Italie en 1930 et privilégie le dessin et l’huile sur papier. Contrairement aux esquisses religieuses qui sont toujours liées à une commande, ses dessins profanes n’aboutissent pas forcément à des tableaux, ils l’intéressent en soi.
Quels rapports Henri de Maistre entretenait-il avec Maurice Denis ?
Il entretenait de très bons rapports avec lui puisque c’est Maurice Denis qui lui a confié les Ateliers d’Art Sacré et qu’ils ont continué à se voir et à entretenir une correspondance les années suivantes. En revanche, Henri de Maistre paraît plus proche de Desvallières dans sa manière de peindre. Après la disparition de Maurice Denis et constatant la forte diminution des commandes, Henri de Maistre ferme les Ateliers en 1947. Il poursuivra cependant son activité artistique jusqu’à son décès en 1953.