Ou la peinture sous protection divine avant la Révolution française.
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Les allégories de la France ont fourni le sujet d’une riche iconographie entre le milieu du XVe siècle où ce genre naît, et la fin du XVIIIe où il tombe en désuétude au bénéfice d’un hiératisme disgracieux de l’avis même des peintres chargés d’exécuter les commandes : “Ma grande figure de la Liberté ou République française, écrit Gros le 16 mars 1795 à sa mère, est terminée ; on en paraît content. Il est vrai que dans ce pays il n’y a pas de juges sévères en peinture : je crois cependant que ce n’est pas du plus noble style. Elle est au moins passable, enfin j’ai fait ce que j’ai pu”. À l’inverse du visage privé d’âme, apparu à la fin du XVIIIe siècle, la figure vivante de la France se caractérise par la vertu et la grâce.
La vertu et la grâce déclinées dans les oeuvres
Comme nous le voyons dans les “Vigiles de Charles VII”, la France peut être figurée sous les traits d’une femme priant, se confondant avec ses protectrices Sainte Geneviève ou Sainte Jeanne d’Arc. La France bénéficie en retour de la protection de l’Au-Delà, au plus fort des dangers. L’aide céleste apparaît par exemple dans “l’allégorie de la Régence” de Laurent de La Hyre, qui célèbre la fin de la guerre de Trente Ans. Forte de cette grâce, la France est capable d’octroyer une liberté en acte aux parties du monde sur lesquelles elle exerce son influence. Les effets de la politique internationale française sont par exemple symbolisés par le tableau de Jean Suau, “La France offrant la liberté à l’Amérique”. Indissolublement liée à la monarchie dont elle porte les habits, la figure allégorique de la France est ainsi placée sous la protection d’un Dieu garant de sa paix intérieure comme de ses succès ultramarins. Découvrir le véritable visage de la France, derrière le masque dont elle est parfois affublée, n’est pas anodin : il nous permet de renouer collectivement avec notre propre dignité.