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La Malaisie admet le retour au christianisme de l’un de ses citoyens

Roman Catholic devotees offer prayers in front of an image said to be the Virgin Mary (unseen) that appeared on the window of a Malaysian hospital in Subang, outside Kuala Lumpur on November 11, 2012. Pictures of the image have gone viral among local Christians on Facebook this week and large crowds have been seen at the Sime Darby Medical Centre just outside of Kuala Lumpur. AFP PHOTO / MOHD RASFAN / AFP / MOHD RASFAN

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Sylvain Dorient - publié le 02/04/16
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Peuplée à 60% de musulmans, la Malaisie n’autorise habituellement pas la conversion de l’islam vers une autre religion.

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Roneey Anak Rebit, considéré comme musulman par l’administration malaise, vient de voir sa requête pour devenir officiellement chrétien acceptée par la Haute Cour de Kuching. C’est une décision rare : jusqu’à présent, la justice fédérale malaise remettait les cas de demandes de changement de religion émanant de musulmans aux tribunaux islamiques, qui les rejetaient systématiquement.

Le cas Roneey Anak Rebit

Roneey Anak Rebit a une histoire particulière qui lui a permis de justifier sa demande. Né chrétien, il a été converti par ses parents et renommé Azmi Mohamad Azam, mais il n’a jamais accepté sa nouvelle religion et a repris son nom chrétien en 1999, sans que l’administration n’admette qu’il soit resté chrétien. Le frère Lawrence Andrew, éditeur à l’hebdomadaire catholique The Herald explique : “Il n’a jamais pratiqué la religion musulmane, et des témoins ont attesté que sa vie n’a rien à voir avec l’islam. C’est ce qui lui a permis de revenir à sa foi”.

Risque “d’apostasie”

Un autre cas plus connu, celui de Lina Joy, est emblématique de la très grande frilosité qu’éprouvent les autorités malaises à l’égard de tout ce qui pourrait ressembler au “péché d’apostasie”, tel qu’il est défini par la charia. Née de parents musulmans, convertie au catholicisme à 26 ans, elle a demandé à la justice malaise de faire reconnaître son changement de religion. Renvoyée vers les tribunaux islamiques, sa demande n’a jamais abouti, et Lina Roy a subi les menaces de groupes musulmans fondamentalistes. Elle vivrait actuellement clandestinement en Australie.

“Réservé aux non-musulmans”

Si l’article 11 de la constitution malaise prévoit que “toute personne a le droit de confesser, de pratiquer sa religion et de la propager”, dans la pratique, des freins sont mis au prosélytisme. Outre le refus du changement de religion pour les musulmans, les livres sacrés d’autres religions sont marqués de la mention “Réservé aux non-musulmans”.

La crainte d’un “exode massif d’apostats”

Mme Lina Joly et M. Roneey Anak Rebit sont symboliques d’une tendance difficile à évaluer de cas d’apostasies silencieuses : beaucoup de Malais musulmans se convertiraient sans en référer aux autorités. L’importance de ce mouvement explique l’intransigeance des milieux islamistes qui refusent la perspective de la reconnaissance par l’État de la sortie de l’islam d’un citoyen. Le site officiel de l’islam en Malaisie a notamment fait part d’une menace d’un “exode massif d’apostats” si le droit de changer de religion était reconnu pour tous les Malais.

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