Ce joyau de l’art gothique abrite pas moins de 70 gisants médiévaux et tombeaux de la Renaissance.
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Aleteia vous emmène faire le tour des plus belles basiliques de France et poursuit cette semaine son excursion au cœur de la basilique cathédrale de Saint-Denis. Lieu de mémoire millénaire, la basilique abrite le plus important ensemble européen de sculpture funéraire du XIIe au XVIe siècle.
Aux origines de l’art gothique
Dans La Légende dorée, Jacques de Voragine raconte que sainte Geneviève éleva une chapelle sur la tombe de saint Denis à la fin du Ve siècle. Autour de la sépulture de cet évêque missionnaire mort vers 250 se développa rapidement une nécropole : l’inhumation ad sanctos – près des saints – étant très populaire. Ainsi, Dagobert est le premier roi des Francs enterré à ses côtés. L’édifice est agrandi et prend le nom de basilique à l’époque mérovingienne, terme qui correspond alors aux églises à trois nefs bâties sur le plan des bâtiments civils romains et accueillant des pèlerinages. Fort de son succès, l’église devient une abbaye prospère. Au XIIe siècle, l’abbé Suger décide de reconstruire l’ancien bâtiment carolingien et de valoriser les reliques de saint Denis dans un nouveau chœur. Ce chantier, aux origines de l’art gothique, est un véritable hymne à la lumière. La façade et le chevet édifiés entre 1135 et 1144 sont un manifeste du nouvel art gothique naissant tandis que les autres parties de l’église conçues à l’époque de saint Louis de 1230 à 1280, témoignent de l’apogée du gothique rayonnant.
La dernière demeures des rois et reines de France
42 rois, 33 reines, 63 princes et princesses, 10 grands du royaume, 70 gisants et tombeaux monumentaux…font de la basilique une importante nécropole royale, un lieu de mémoire étroitement lié au pouvoir. En effet, sur les champs de bataille au XIIe et XIIIe siècle, les chevaliers se ralliaient au fameux cri « Montjoie saint Denis ! », devenu devise du royaume de France. Cette devise est inscrite sur l’oriflamme de Saint-Denis que les souverains venaient chercher auprès de l’abbé sur l’autel des saints martyrs en temps de guerre. L’étendard témoigne de l’union existant entre l’abbaye, saint Denis protecteur du royaume, et le roi. Peu à peu, l’abbaye royale de Saint-Denis décline, subissant successivement la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion, les troubles politiques et la Révolution. Restaurée par Napoléon en 1806, elle retrouve ensuite sous Louis XVIII son rôle de nécropole et bénéficie des travaux menés par Viollet-le-Duc.
Aujourd’hui, la basilique est ouverte au public par le Centre des monuments nationaux qui propose jusqu’au 10 juin prochain une exposition consacrée aux créations de l’artiste et styliste Lamyne M., « Les Grandes Robes Royales ». Treize robes géantes (de trois mètres de haut) directement inspirées des robes des gisants de la nécropole sont présentées dans les chapelles de la crypte.