Il n’est ni une secte, ni une religion. Il est un courant socioculturel vague mêlant une multitude d’éléments hétéroclites : religions, théosophie, yoga, ésotérisme, psychologie…Le consommateur de New Age, avide d’expériences spirituelles et refusant toute contrainte ou engagements institutionnels, adopte et choisit les éléments qui s’adaptent le plus à ses désirs ou à ses recherches personnelles. Le New Age n’accepte aucune vérité en dehors de l’expérience subjective. Une liberté qui débouche dans le dogmatisme de la pure subjectivité. Une “spiritualité” qui n’unit pas mais qui au contraire nous éloigne les uns des autres.
De nature changeante et sans fondateurs concrets, ce courant évolue silencieusement dans l’intimité, à travers la multiplication de cours payants, publications, conférences, groupes pseudo-religieux et sectes. Ce mouvement pénètre aussi dans les grandes religions et Églises historiques.
L’Ère du verseau et la tradition gnostico-ésotérique
Le mot New Age renvoie à une conception astrologique de l’Histoire. Nous passons de l’ère du Poisson – ère chrétienne – à celle du Verseau – ère New Age… Un nouvel âge dans lequel les religions classiques finiront et un nouveau paradigme émergera pour révéler ses secrets.
Le “grand secret” des mouvements gnostiques se vend à présent sur le “marché religieux”. L’initiation permet d’atteindre une vérité cachée : “Nous sommes la divinité”. C’est la conscience panthéiste, Dieu n’est plus une personne mais une énergie impersonnelle qui envahit tout ce dont nous faisons partie.
Cette conception se nourrit de la tradition ésotérique millénaire. L’ésotérisme et l’occultisme ont toujours avancé parallèlement aux religions traditionnelles. Mais le New Age les rend publics. D’où la diffusion de discours sur les anges, la cabale, l’alchimie, les apocryphes et la fascination pour la sorcellerie et les religions préchrétiennes.
Comme la théosophie, le New Age met l’accent sur les religions orientales auxquelles elle emprunte les éléments qui l’intéressent le plus, en les décontextualisant de leur cosmos, l’univers d’origine qui leur est propre.
Magie et occultisme à la sauce scientifique
La cosmovision du New Age intègre religions et science. Elle recourt à un langage pseudo-scientifique et aborde des thèmes spirituels en s’appuyant sur la science, d’où la promotion de toutes ces thérapies alternatives et pseudo thérapies par astrologues, voyants et sorciers qui se cachent derrière des titre obscurs comme “parapsychologue” ou “thérapeute”.
De la méditation à la folie…
Même si certaines de ces thérapies “complémentaires” peuvent présenter des éléments intéressants, dans l’application New Age, elles ont créé de graves dommages psychologiques chez de nombreux pratiquants. Depuis les années 80 aux USA et 90 dans le monde, les sectes les plus importantes (celles qui se revendiquent New Age) font la promotion de techniques “spirituelles”, coûteuses et dangereuses pour atteindre un soi-disant bien-être. Des discours de façades qui cachent des sectes destructrices ou de simples charlatans. Un point commun : l’argent. Le bonheur n’y est jamais gratuit.
Des catholiques New Age ?
Le défi principal pour les Églises aujourd’hui est la pénétration du New Age dans leur pastorale. Dans de nombreuses retraites les techniques psychologiques, méditatives, ésotériques remplacent le mot Dieu. De nombreux chrétiens, fascinés par des auteurs comme Paolo Coelho ou Bryan Weiss ont commencé, sans le vouloir, à modifier les fondamentaux de la foi.
Jean Paul II dans son discours au troisième groupe d’évêques américains en visite ad limina apostolorum le 28 mai 1993 met en garde contre les “éléments très ambigus, incompatibles avec la foi chrétienne” promus par ces mouvements.
En effet, la Révélation y a peu d’importance ; on arrive à Dieu par la connaissance et l’expérience, basées sur des éléments de la spiritualité orientale et des techniques psychologiques. La doctrine est souvent relativisée au profit d’une vague vision du monde, s’exprimant par un système de mythes et symboles revêtus de langage religieux. Leur conception panthéiste de Dieu est incompatible avec les Saintes Écritures et la Tradition chrétienne, nous ne sommes plus responsables de nos actions devant Dieu mais avons un devoir envers le cosmos, ce qui déforme le concept de péché et la nécessité du salut qui passe par le Christ.