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10 choses que j’ai apprises de la mort d’un enfant

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Père José Moreno Losada - publié le 10/03/16
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J’ai changé mon échelle de valeurs. À quoi bon posséder, savoir plus, courir derrière le succès ?

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Deux de mes collègues de l’Université où je travaille, dont je suis très proche et que j’accompagne dans le processus de deuil à la suite de la mort de leur enfant unique, m’ont invité à les accompagner dans une association de parents frappés de la même tragédie. Leurs situations personnelles, psychologiques, économiques, culturelles, politiques, religieuses, etc. sont très différentes, mais ils ont en commun d’avoir le cœur brisé par la perte de leur enfant : la douleur les unit.

Ils souhaitaient que je participe à une rencontre et que j’expose la pensée chrétienne sur la mort et la position du croyant. Cette expérience m’a profondément marqué.

Grâce à leurs réponses, je propose ce décalogue de la vie surgi de l’expérience de la mort.

  1. J’ai compris la fragilité de l’être humain. Nous sommes tous très fragiles. En une minute nous pouvons disparaître et ce qui était là s’évapore. L’amour dans la fragilité nous donne un motif de joie.
  2. J’ai plus de compassion. Aujourd’hui, toutes les douleurs me touchent, la véritable compassion s’est développée en moi. Je veux être aux côtés de ceux qui souffrent et les soulager, en partageant leur chemin et leur peine.
  3. Je suis une personne nouvelle, meilleure. Je sais que seul le Dieu de la vie, l’éternel, celui de l’amour entier et créateur, pourra répondre au vœu que je formule pour mes proches : “Je t’aimerai éternellement”.
  4. J’ai changé mon échelle de valeurs. À quoi bon avoir, posséder, savoir plus, courir après le succès ? Rien de tout cela n’est comparable à l’amour, la vie simple et quotidienne, les relations, la famille, la rencontre d’amour et d’amitié.
  5. La vérité n’est pas enseignée. La première leçon que nous devrions apprendre de la vie est que nous allons mourir, que nous pouvons mourir à tout moment, que nos êtes chers peuvent partir… Ce n’est qu’ainsi que nous pourrions mieux faire face à la réalité de la mort dans la vie.
  6. On peut mourir d’amour. On peut aimer au point de ne pas supporter de ne pas pouvoir aimer ou être aimé. Mais il est mauvais de ne pas accepter l’échec, la douleur et les difficultés. Nous devons continuer à aimer et à vivre, à consoler et à construire, parce qu’il y a toujours des raisons de vivre.
  7. Sa fragilité nous a renforcés. Notre enfant nous a préparés à sa mort. Nous devons tous mourir et nous devons savoir mourir. La faiblesse occultée suscite la tristesse, la faiblesse acceptée et partagée conduit à la force de la joie que personne ne peut enlever.
  8. Je me sens plus proche de Dieu. La mort de mon enfant m’a rapprochée de Dieu et a renforcé ma foi. En Lui je trouve paix et réconfort. Aujourd’hui, je me sens unie à Dieu, à la crucifixion, à son image de la chute…
  9. Une nouvelle façon de nouer des relations et de les apprécier. Le professeur et le maçon peuvent s’asseoir à la même table et partager le même pain. Ils sont unis par le sentiment unique de la douleur, mais aussi du réconfort et de l’espoir.
  10. La vie animée du désir profond et unanime des retrouvailles de la Résurrection. Pour ces parents, tout ceci n’aura un sens que s’ils retrouvent leurs enfants dans la vie éternelle et heureuse.

Nous pouvons réciter avec plus de conviction le Credo, en répétant tous les dimanches : “Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen”.

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