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Deadpool et La Passion du Christ ont de nombreux points communs, notamment la manière dont les deux films sont nés. Ils sont des œuvres d’amour de leurs réalisateurs respectifs : ils ont tous deux accepté de travailler avec des budgets relativement modestes en échange d’une liberté de création qui leur a permis de porter à l’écran une adaptation scrupuleusement fidèle à l’histoire d’origine. Et dans les deux cas, le public a répondu présent à une telle fidélité et leur succès au box-office a assuré leur rentabilité.
Mais les similarités s’arrêtent là
Pour ceux qui ne connaissent pas bien Deadpool, il est une parodie de certains des héros les plus populaires de Marvel Comics. Il a beaucoup d’humour comme Spider-Man, guérit de ses blessures comme Wolverine et tue des criminels de sang froid comme le Punisher.
Deadpool est un film de super-héros plutôt banal. L’histoire raconte comment le personnage principal (Ryan Reynolds) gagne ses super-pouvoirs et les utilise pour essayer de sauver sa fiancée Vanessa (Morena Baccarin) des griffes de l’infâme Ajax (Ed Skrein). Pour être honnête, les détails de l’intrigue n’ont aucune importance.
De généreuses portions de vulgarité, de brefs flashs de nudité, et de temps en temps des actes de violence sanglants, le film n’est certainement pas pour les enfants. La plupart des scènes qui pourraient s’avérer choquantes sont toutefois interrompues par une bonne dose d’humour potache. Le film est cru, cela ne fait aucun doute, mais seulement dans le sens le plus puéril du terme.
Le film est incontestablement drôle et souvent absurde, comme lorsque nous faisons la connaissance de la vieille colocataire aveugle de Deadpool qui passe la majeure partie de son temps à essayer de monter des meubles Ikea. Mais on ne peut pas nier que le film fait aussi appel aux bas instincts des jeunes hommes, pour qui les bandes dessinées étaient écrites à l’origine.
L’Église appelle rarement à une condamnation catégorique d’un film en particulier parce que, comme elle l’a fait tout au long de son histoire, elle nous encourage à reconnaître le bien dans toutes les réalisations humaines, même les non chrétiennes. C’est pour cette raison que la liste des 45 films les plus importants de tous les temps, publiée par le Vatican, contient de nombreux films qui dépeignent des actions pouvant être considérées moralement répréhensibles (par exemple La Strada en 1956) mais qui, dans le contexte de ces films, aspirent à quelque chose de plus grand.
En ce sens, Deadpool n’est pas complètement amoral. Pendant une grande partie du film, Deadpool est accompagné de l’héroïque X-Man, Colossus, qui essaie sans cesse de guider Wade vers sa meilleure nature. Et même si les appels de Colossus tombent souvent dans l’oreille d’un sourd, Deadpool, perturbé mentalement, tente pourtant de faire le bien en ne tuant que les méchants, les vrais méchants.
Est-ce suffisant pour vous recommander d’abandonner votre visionnage annuel de La Passion du Christ en cette période de Carême, au profit de Deadpool ? Non, bien sûr que non. Mais nous voulions simplement souligner que comme beaucoup d’adolescents, Deadpool veut avoir l’air tendance et cool, mais il a en fait un très grand cœur.