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Le XVIe siècle fut un siècle dangereux et pas seulement pour les personnes accusées de sorcellerie, torturées et bannies. Il l’était aussi pour ceux qui se sont élevés avec force contre ces persécutions. On compte parmi eux Friedrich Spee von Langenfeld, un jésuite, compositeur de poésie et adversaire des injustices, né il y a 425 ans presque jour pour jour, comme le rappellent nos confrères du katholisch.de.
Un des centres de ces persécutions était la cour de Trier, où l’on estime qu’environ 1000 femmes et hommes furent condamnés. Il y avait parmi les victimes des représentants de toutes les couches sociales et même des religieux.
C’est en 1591, le 25 février, que Friedrich Spee vint au monde. Après avoir étudié au lycée de Cologne puis à la faculté de philosophie, il entra au noviciat chez les jésuites à Trier.
C’est pendant ces années qu’eut lieu la plus grande vague de persécutions des sorcières. C’était un sujet dont on parlait évidemment dans le collège jésuite, explique l’historienne Rita Voltmer, qui a bien étudié la pensée de Friedrich Spee von Langenfeld.
130 chants de messe sont de lui
La peste contraignit ensuite Spee à poursuivre ses études à Würzburg puis à Mainz où il fut ordonné prêtre en 1622. Il commença par être professeur de philosophie et de théologie morale. À cette époque, il écrivit environ 130 chants de messe dont certains sont encore chantés aujourd’hui en Allemagne et en Autriche. Avec son recueil de poèmes Le Rossignol au combat, il est considéré comme l’un des poètes baroques de sensibilité catholique les plus importants.
C’est avec sa critique de la chasse aux sorcières qu’il fût véritablement sur le devant de la scène. Il publia en 1630 la Cautio Criminalis qui eut un grand retentissement. À une époque où le fait de ne pas croire en la pratique de la sorcellerie était considéré comme une hérésie, son acte apparut comme révélateur d’un très grand courage. Il figure ainsi au nombre des grands catholiques à s’être élevés contre la torture et les pratiques judiciaires inhumaines.